Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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Lev
Messages : 304
Métier : barman au Vouivre pourpre
Esclave
Lev
Esclave


Prénom(s) :Lev
Nom(s) : /
Surnom(s) : Grincheux, précieuse
Âge : 29
Nationalité : russe
Race : Laïka de Sibérie
Orientation : Homosexuel à tendance asexuelle
Autre : - Une queue fort semblable à celle d'un husky, noire sur le sommet, grise et blanche par dessous avec un sous-poil très fourni, pouvant être roulée sur elle-même comme pendante.
Plusieurs cicatrices.
Un flair aiguisé qu'il a appris tardivement à utiliser.
Une bonne vision nocturne et des yeux qui réfléchissent la lumière.
Des canines plus prononcées d'un demi centimètre


Lev



L'esclavage est une forme perverse de la loi du plus fort, les vampires ajoutant l'humiliation et l'absence de liberté pour ne plus avoir à chasser, par confort, et à cause d'un monstrueux problème d'égo. Le problème, c'est qu'ils sont les seuls à pouvoir faire cesser ça, ce n'est donc pas près de changer.






Avatar venant de : d'Heylenne, son OC nommé Lucien dans Projet D/ The Red King



Description mentale



Le moins qu'on puisse dire à propos de son caractère, c'est qu'il n'en manque pas. Visiblement assuré et profondément égocentrique, Lev a pourtant les pieds sur terre. Bien conscient qu'il ne peut changer le monde et sa condition à son envie, il tente de s'en accommoder, non sans s'en offusquer profondément et plaindre encore et encore, ronchonnant in petto à la moindre contrariété. Il est esclave et réalise pleinement de ce que cela signifie : s'il dépasse certaines limites, si son maître perd son calme ou fait un caprice, il peut être éliminé, aussi simplement que cela, et cette réalité l'effraie assez pour qu'il muselle son tempérament, même s'il n'en pense pas moins.

La différence de force écrasante entre les vampires et les vivants le fait courber l'échine et jouer les langues de velours quand il ne se contente pas de la tenir, mais cela ne l'empêche en rien de mépriser tout un chacun, vampire comme esclave. Il hait sa condition d'esclave, et enrage de devoir se soumettre, mais il sait pertinemment que le meilleur moyen de survivre pour lui est de satisfaire son maître. Aussi trouve-t-il un compromis interne en testant souvent les limites, avec une audace certaine et un air de ne pas y toucher, histoire de tenter de les assouplir et de gagner un peu de liberté, sans jamais oser pousser ce jeu dangereux trop loin. C'est sa manière à lui de se rebeller. La chose se fait cependant absente lorsqu'il est trop fatigué ou déprimé pour lutter. Il se contente alors de suivre les indications sans chercher à se battre. Fort heureusement, sa mauvaise humeur retrouve rapidement le chemin de son coeur et lui permet de reprendre du poil de la bête.

À l'image d'une cocotte minute, il a besoin de relâcher la pression, ce pourquoi il n'est pas très bon. À force de tout retenir et de tout cacher derrière son air distant et peu amène, il est constamment tendu et sur la défensive. Ses yeux sont particulièrement révélateur de cet état : souvent à balayer l'espace pour analyser les éléments, les sourcils froncés dans une expression froide ou coléreuse, alors qu'il envisage les différents scénarios. Son irritation quasi perpétuelle se traduit par de nombreux soupirs, poings serrés, froncement de sourcils, profondes inspirations, yeux levés au ciel, paupières closes et autres moues contrariées.  

Le problème, c'est que Lev a du mal à faire confiance, et plus encore à s'ouvrir à d'autres. Aussi ne peut-il pas simplement se détendre en allant retrouver ses amis, il n'en a pas. Presque pas. Il a des gens qu'il est obligé de supporter, des personnes qui peuvent s'avérer utiles, des personnes acceptables mais sans plus,... Comme un chien battu, il est bien plus prompt à montrer les crocs et à hérisser le poil qu'à se laisser flatter par une main amicale. Acerbe et prompt à la pique, il peut se montrer particulièrement chien pour avoir la paix avec quiconque tenterait de copiner malgré son attitude froide et il s'avère très rancunier quand on le contrarie. Attention, il est bien conscient de la l'utilité de certaines personnes, aussi fera-t-il un effort pour rester en bons termes avec ces dernières.

Cette absence de contact avec les autres est également un choix stratégique vu qu'il est plus facile de sauver ses billes quand tu n'as pas à te soucier de sauver celles des autres. Il le sait, une fois qu'il est attaché à quelqu'un, il est incapable de l'oublier. Peut-être est-ce là une partie de ses instincts canins, mais il ne peut s'empêcher de se soucier de ceux qu'il aime et de les protéger autant qu'il le peut, quitte à se décarcasser pour eux. Il devient une vraie crème, malgré un goût prononcé pour la taquinerie et les fausses insultes, ce qui n'aide pas des masses lorsqu'on tente de survivre. Du coup, il n'aime personne, ça simplifie la vie.

Malgré ce penchant naturel pour la râlerie, il prend plaisir à bien faire les choses, ne serait-ce que pour ne pas avoir à les refaire par la suite. Il est consciencieux, efficace et a une vision pratique de la situation, ce qui ne l'aide pas toujours à comprendre la façon de penser des personnes autour de lui. Mais qu'importe, si la logique des autres diffère, c'est qu'ils ont tort, tout simplement.

Ce caractère de chien -sans mauvais jeu de mots- ne l'empêche pas d'être réfléchi dans ses actions. Bien sûr, il lui arrive d'avoir des coups de sang et de réagir sous l'impulsion du moment, mais il tend davantage à réfléchir aux conséquences de ses actions avant de s'engager dans quelque chose. Prudent, il choisit ses batailles, mais n'en ressent pas moins de colère et de frustration lorsqu'il est contraint de céder. Par exemple, il hait par dessus tout qu'on lui impose des contacts physiques et aura tendance à se cacher sous ses vêtements pour limiter la chose, mais puisqu'il faut bien assouvir les appétits d'un potentiel maître, il se laisse faire en tenant le mors à sa grogne tant que cela est nécessaire. Par contre, il ne manquera pas de prétexter de la fatigue due au manque de sang pour réclamer une sieste, seul de préférence. C'est donnant-donnant, si tant est qu'il peut l'exiger.

En résumé, c'est un chien qui rêve de liberté, mais qui n'ose pas fuguer trop loin de peur de recevoir une correction trop sérieuse. Il vit selon le crédo "chacun pour soi", et grogne au moindre mécontentement, mais ne mordra qu'en de très rares occasions.

Petits plus :
Il a beaucoup de mal avec les grandes étendues d'eau comme les mers et océans.
Il préfère la viande aux légumes et aime grignoter entre les repas.
L'un de ses péchés mignons est de dormir au soleil, avec juste le visage à l'ombre
Il rêvasse souvent de sa Russie natale, libre et fantasmée, lorsqu'il a besoin de se réfugier dans son esprit.
Il hait la contrainte et sera infiniment plus pénible si on utilise de l'hypnose ou de la force brute pour le faire plier.
Il raffole des caresse sur la nuque, dans les cheveux et dans le dos quand il consent à les recevoir. Si ça vient de quelqu'un qu'il exècre, ça lui fait l'effet d'un viol ou d'une insulte/menace.
Sa queue s'agite quand il est intéressé, excité, amusé,ect. s'il oublie de restreindre ce réflexe.



Description physique


À première vue, Lev est quelqu'un de plutôt banal. Avec son mètre 79 et ses 70kg environ, il ne se classe pas dans les grands modèles, ce qui ne l'empêche pas de regarder les autres de haut. Svelte, il est assez sec suite à sa dernière longue séance de dressage. Assez large d'épaules, il a la taille fine, le port de tête hautain, le dos droit, la démarche assurée et souple d'un prédateur.

Ses cheveux sont noirs et mi-longs, quoique les boucles tendent à les faire paraître plus courts. Sa frange a tendance à couvrir un oeil s'il n'y prend pas garde, yeux qu'il a en amande. Son regard perçant -pour ne pas dire méprisant- est de la même clarté surprenante que celui des husky, si ce n'est qu'il est d'un vert assez semblable au jade. Ils ont également cette particularité commune de renvoyer la lumière, par exemple lors de flash d'appareil photo ou dans le noir avec une source de lumière, semblant briller dans l'obscurité

Les traits de son visage sont fins, son menton est prononcé, son nez haut et long est rectiligne malgré les nombreux coups reçus, mais on peut remarquer les cicatrices du passé à divers endroits, comme par exemple sa molaire manquante, la légère protubérance sur sa clavicule droite là où elle fut brisée, des traces de morsures sur sa gorge, deux longue stries dans le dos, ou encore les quelques cicatrices sur ses avants-bras, s'il vous est donné la chance de le voir bras nus.

En effet, Lev a une forte préférence pour les vêtements couvrants la gorge et les poignets, c'est-à-dire les endroits les plus favorables au repas d'un vampire. Ce n'est qu'une bien maigre protection, mais c'est mieux que rien, et ça lui épargne les contacts physiques involontaires dans la foule. Pour ce qui est des couleurs, il n'est pas difficile, favorisant  le noir, le gris et autres teintes passe-partout. Il aime évidemment les vêtements qui le mettent en valeur tout en dévoilant le moins de peau possible.

Pour ce qui est de ses attributs canins, ils consistent en une queue fournie en poils noirs, gris et blancs mi-longs, un bon odorat qu'il n'utilise qu'à moitié et une vision nocturne accrue. Ses canines sont légèrement plus développées que la normale, mais ses incisives sont bien humaines.


Histoire





De la Russie libre de mon enfance, il ne me reste que peu de souvenirs. Le froid mordant de l'hiver qui s'insinue par le moindre interstice, la neige en couche épaisse, parfois aussi haute que moi, les printemps qui semblent n'être que de la boue à perte de vue, les étés très chauds, les plaines à perte de vue… Je ne me souviens guère plus de mes parents, moins encore de ma mère. Peut-être elle-elle morte des suites de l'accouchement, ou peut-être avons-nous été séparés, je ne le saurais jamais. Mon père a un peu plus de présence dans ma mémoire, s'il s'agit bien de mon père ; je me souviens de son odeur profondément ancrée en moi, de la douceur de sa fourrure dans laquelle disparaissaient mes doigts d'enfant, de sa voix grave, de l'étreinte chaleureuse qui me rassurait tant, mais de son visage, aucune trace, et plus je tente de me concentrer dessus, plus les traits m'échappent. Il me semble parfois me remémorer le son de son rire. J'ignore ce qui est réel souvenir et ce qui est né de mes rêves d'enfant esseulé. Était-il aimant ? Me ressemblait-il ? Ai-je vraiment senti sa main me caresser la joue un jour ? Je ne le saurai jamais. Ce prénom reste avec mon hybridation la seule chose qu'il m'ait léguée.
Je me remémore les cris, la peur qui me paralysait, mon nom hurlé par cette voix si chère à mon coeur lorsqu'un homme en uniforme m'a tiré de ma cachette. Je me souviens de ce regard qui m'a terrifié, de ce mot, cet ordre, et des ténèbres qui se refermèrent sur moi.

J'avais cinq ans lorsque j'ai été capturé, du moins était-ce l'estimation des médecins qui me donnèrent pour date d'anniversaire celle de ma capture : le 27 juillet 2471. J'étais trop jeune pour me souvenir, ou trop secoué par les évènements. La mémoire a ce défaut de s'évanouir lorsqu'il n'y a personne pour l'entretenir en vous contant vos bêtises de jeunesse, ou aucune photo et autres repères visuels pour fixer les images. C'est ainsi que j'ai perdu mon passé et ma famille en plus de ma liberté.

Des tests subis pour s'assurer que je ne souffrais pas de necrosis, aucune trace non plus. Je sais simplement les avoir subi et, après que le verdict de ma non-contagion soit tombé, avoir été envoyé dans un centre de dressage. De cette période par contre, j'ai gardé plus de souvenirs que je ne l'aurai voulu.

Je ne suis pas de nature soumise. Enfant réticent et indocile, je remettais en question cette autorité que je ne reconnaissais pas et n'en faisais qu'à ma tête, pleurant pour rentrer, grognant et mordant mes bourreaux. Tout ce monde m'était inconnu, ses règles m'étaient étrangères et en profondes contradictions avec celles qui avaient dirigé ma vie auparavant. J'étais seul dans un lieu profondément différent de tout ce que j'avais connu et ma méfiance naturelle ne m'aidait pas à m'acclimater en douceur.

À force de corrections et de temps passé enfermé dans cet endroit, je cessais d'espérer retrouver mon foyer et me montrais plus obéissant. Même un enfant peut comprendre que pour survivre, il vaut mieux se tenir à carreaux et faire ce que l'on attend de lui. Personne ne me demandait d'aimer cela, personne ne se souciait de mon avis en réalité, je devais juste obéir.  L'une des choses qui m'a sauvé était mon appétit de savoir.  Je me raccrochais à ça pour ne pas sombrer. Si je rechignais à donner la patte, j'étais cependant heureux d'apprendre, même si certaines matières me plaisaient plus que d'autres. Il va de soi que l'apprentissage de l'anglais, du russe et des différents alphabets y étant liés me parut plus intéressant que l'art de passer la serpillière, mais une fois encore, personne ne me demandait mon avis, alors je pris tout ce que je pouvais prendre.

À l'époque, j'entretenais déjà une relation contrariée avec mes pairs. Pour le dire simplement, je les trouvais pénible à supporter et sans intérêts, inutiles voire encombrants. Aussi étais-je seul la plupart du temps et ça m'allait parfaitement. Certains diront que je suis un chien mal socialisé et ils auront parfaitement raison. Mon attitude lors de mon arrivée ne leur avait pas donné envie de sympathiser, et je ne n'avais rien fait pour arranger cela. Je n'oubliais pas qu'une fois dehors, nous serions séparés de ceux qui avaient pu compter pour nous, une fois de plus, mais surtout que nous serions en compétition pour ne pas terminer chez un maître trop brutal ou pire, à la banque du sang faute d'acheteur.

Je suis un libre capturé, pas une commande, je ne fais donc pas partie des esclaves de haut standing, et mon hybridation relativement classique n'arrange rien à la chose. Autant dire que lorsque j'ai atteint mes 16 ans, je n'ai pas été le produit le plus en vogue même si j'avais un charme bien à moi avec mon air revêche. Les mois passés dans la boutique furent un mélange d'angoisse puisque je redoutais de ne jamais être acheté et de finir poche de sang, et de soulagement de ne pas devoir suivre un de ces vampires qui ne m'inspiraient rien de bon.

Un nuit, il fut devant ma cage alors que je somnolais. J'ignore ce qui lui plut chez moi, mais il me ramena chez lui. Ce vampire s'appelait Hector, même si je ne l'ai jamais appelé autrement que "Maître", à haute voix du moins. J'avais des noms bien plus colorés pour lui dans mes pensées ce qui fut la cause de nombreuses gifles soudaines vu qu'il s'aventurait parfois dans ma tête sans avertissement, comble de l'horreur et de l'indélicatesse. Hector possédait déjà deux esclaves qui  étaient la prunelle de ses yeux. Moi ? Je n'étais rien de moi que leur défouloir. Mon rôle était de m'occuper des tâches domestiques, mais également de satisfaire aux désirs des deux autres hybrides, et ce quels qu'ils soient. Je n'avais pas été préparé à ça.

Ils s'appelaient Ivan et Vladimir, respectivement hybride léopard de neige et hybride vipère quelque chose, absolument pas le même standing que ma merveilleuse petite personne donc. De grands machins typé prédateur et machines de combat, l'un excessivement caractériel, l'autre beaucoup plus posé, mais vivant pour son maître avant tout. Vladimir avaient pour seuls désirs en ce qui me concernait que la demeure soit parfaitement entretenu et que je me comporte en parfait petit serviteur : discret, appliqué, rigoureux et pas dans ses pattes. Ivan lui s'est monté la tête lorsqu'on lui a dit que je devais faire tout ce qui lui plairait, et s'est évident décidé à me mettre dans son lit en plus des nombreuses autres faveurs qu'il attendait de moi. Sans surprise, ce programme ne me convenait aucunement. S'il faisait l'effort d'essayer de me courtiser au début, mes refus répétés malgré l'ordre du vampire le mirent en rage et le désir de me briser dépassait parfois celui de se soulager les bourses. Bon, l'un n'empêche pas l'autre, mais probablement ne pouvait-il pas réfléchir à deux choses en même temps.
Je me réconforte toujours en me disant que ça fonctionnait, que j'ai échappé au pire en faisant d'innombrables parties de cache-caches pour éviter ses crises de colères , que nos courses poursuite dans la maison me permettaient de me réfugier derrière Vladimir qui refusait de souffrir d'un ménage à accomplir parce qu'Ivan aurait mis hors service leur domestique, que les fois où je ne parvenais pas à lui échapper, je parvenais suffisamment à l'énerver pour lui faire oublier son objectif premier, que le reste n'était que des cauchemars. Les souvenirs de ma forêt natale dans lesquels je me plongeais m'ont permis de tenir, aussi fantasmés pussent-ils être. Le reste ne tient qu'à une forte auto-persuasion. Il ne s'est rien passé.

Ivan était violent. Durant les huit mois passés dans cette demeure, j'ai perdu une molaire, me suis fait briser la clavicule droite et plusieurs côtes, ai vu fleurir les hématomes sur ma peau, ai enchainé les lacérations dues à ses griffes et ses crocs. Malgré les soins et le sang donnés par mon propriétaire, j'étais souvent inaptes à faire efficacement le ménage et les autres tâches qu'on attendait de moi. Il aurait suffi que je me résigne, mais je ne parvenais pas à supporter l'humiliation de devoir m'abaisser devant un autre esclave. L'ambiance se dégradait par ma faute, au point d'en agacer le maître qui décida de se séparer de l'élément de discorde. Je fus ramené en boutique et échangé avec une petite chose plus docile et prompte à écarter les cuisses. Je n'avais passé que huit mois en dehors de la boutique et il me semblait déjà avoir vécu toute une vie.

Mon deuxième maître parut deux mois plus tard alors que je lisais l'art de la guerre. C'était un type aux longs cheveux brun caramel, du nom de Valerian. Je ne sais plus exactement les propos échangés ce soir là, mais il m'emmena. J'ai sincèrement cru que je passerai le reste de ma vie chez lui.

Ce vampire était en mal de compagnie et de divertissement, aussi avait-il cherché un hybride avec suffisamment de caractère pour ne pas le lasser, mais avec assez de jugeote pour comprendre quand s'arrêter, du moins est-ce ce qu'il m'a dit.  Dans le but de rendre nos discussions plus intéressantes, il me fit lire énormément afin de m'instruire et attisa ma curiosité naturelle pourtant déjà des plus présentes. J'appris énormément à ses côtés et je lui suis toujours reconnaissant pour ça.

Valerian était dans les affaires, une boite qui produisait du matériel anti UV pour les vampires. Il voyageait énormément et m'emmenait avec lui partout. C'est ainsi que je fis de fréquents aller-retours entre la Russie, les États-Unis et l'Europe. Immanquablement, la présence perpétuelle de l'autre engendra des tensions et me fit oublier par moment ma place qu'il se faisait alors un devoir de me rappeler.  Peu porté sur les coups et bien conscient de ma répugnance au contact imposé et à la contrainte, il s'amusait à m'hypnotiser pour me forcer à venir à lui, ou à me rappeler sa force et sa vitesse en me capturant en un battement de coeur pour enfoncer ses crocs dans ma gorge. Les gens disent qu'on s'y habitue, je n'ai pourtant jamais réussi à m'y faire. Même après dix ans, il me faisait toujours mal quand il me punissait de la sorte, et il s'amusait toujours à me rappeler qu'il aurait pu me tuer en un battement de cils. Quoiqu'il en soit, Valerian pouvait être pénible, mais je n'avais pas à me plaindre. J'étais bien traité et pouvais rêver à une longue vie à défaut de liberté. J'avais un ami, un avenir sécurisé et un foyer, j'étais parmi les mieux lotis.

Ce quotidien rodé changea l'année de mes 27 ans, quand l'amour entra dans la vie de Valerian en la personne d'un vampire qui détestait l'esclavage. Lorsque le prétendant était là, j'étais fortement invité à décamper pour qu'ils aient un peu d'intimité, ce qui me permit de m'évader quelque peu en Amérique et de retrouver cette tête de pioche qui eut à la fois raison de ma patience et de ma résistance. Malheureusement, pendant que je fôlatrais inconsciemment, l'amoureux faisait pression sur Valerian et eut finalement raison de sa volonté de me garder à ses côtés. Je fus abandonné à 28 ans et ramené à la boutique malgré mes suppliques et ma colère.

Le maître suivant était un vieux de la vieille, le genre à avoir été transformé après sa retraite. Homme d'affaires également, à croire que je les attire ou qu'il n'y a pas de vampire balayeur, il était affligé de l'idée qu'une maisonnée parfaite se constituait d'un chat et d'un chien, ici rassemblé sous forme d'hybrides. Le rôle du chat était évidemment d'être une créature oisive et câline, celui du chien fut d'être un chien de garde, d'abord pour la maison, et ensuite pour le maître en déplacement. Regardez-moi. J'ai l'air d'un garde du corps ? Nous sommes d'accord, mais ça ne le dissuada pas.

Son programme de dressage se composait de trois grands traits : le travail physique, le combat et l'obéissance. Quoi de mieux pour l'endurance que la nage ?  Il me fit monter sur un bateau et me jeta à la mer en exigeant que je rentre en nageant, chaque fois un peu plus loin. Je ne compte plus les fois où j'ai cru me noyer, et pourtant, j'ai toujours fini par regagner la côte plus ou moins entier. J'en garde un profond malaise pour les grandes étendues d'eau et deux larges cicatrices dans le dos nées d'une rencontre avec les rochers d'une digue sur laquelle la marée m'avait projeté et échoué.

L'obéissance se pratiquait avec de nombreux exercices comme la privation de sommeil, la répétition d'ordre simples jusqu'à ce que j'en devienne dingue, me rebiffe et sois alors sévèrement réprimandé. Bien sûr, cela allait de pair avec les récompenses quand je faisais bien ce qu'il exigeait de moi, selon le merveilleux principe du bâton et de la carotte, mais les sanctions demeuraient plus fréquentes. Le minuscule cagibi dans lequel il m'enfermait doit encore porter les traces de mes ongles.

Quant au combat, le but n'était pas tant que je sache me battre parfaitement, car aucun entraînement ne me permettrait de lutter contre un vampire à force égale, mais bien de tenter de me délester de ce merveilleux réflexe instinctif qui est d'éviter le combat lorsqu'on sait qu'on va le perdre. En résumé, je devais pouvoir attaquer qui que ce soit sur commande, même si ça je savais que ça me tuerait probablement. Pour m'inculquer la chose, deux systèmes : le premier, me faire battre et harceler encore et encore par des jeunes vampires, jusqu'à ce que je craque et tente d'attaque en retour même si la chose était vaine ; le second fut plus un test durant lequel on m'opposa un jeune hybride auquel on promit la transformation s'il parvenait à me tuer. Le poids de l'arme à feu que mon propriétaire m'avait donné me pesait dans la main. L'ordre était simple : l'abattre ou mourir. J'aimerai dire que je ne l'ai pas fait, et que j'ai refusé jusqu'au bout de me soumettre à cet ordre précis, mais la vérité est que, dans le feu de l'action et avec la peur de mourir, le premier coup est parti tout seul, suivi de deux autres bien intentionnels.  Le vampire vint me prendre l'arme et me félicita d'avoir passé le cap, avant d'enchainer sur l'exercice suivant comme si ça avait été la chose la plus naturelle du monde. Les fois suivantes, je n'hésitais plus. Il était vain de prétendre encore à l'innocence, le point de non retour avait été franchi. C'est sur ce choc que nous partîmes à Copenhague pour les affaires du maître, le vampire, le chat et moi.

Plus que secoué par tout ça, je peinais à trouver le sommeil et n'en dormais que plus quand je sombrais enfin. Mes rêves ravivaient les souvenirs des coups et de la douleur, tant et si bien qu'un jour, quand l'hybride félin me réveilla un peu trop brusquement, je ne réalisa pas directement où j'étais et me jetais sur lui pour le battre, avant de réaliser une poignée de secondes plus tard ce que j'avais fait. La chaton chéri du maître se tenait sous moi, le visage en sang, recroquevillé sur lui-même, pleurant et geignant. J'ai paniqué. J'imaginais aisément la douleur qui serait la mienne quand le vampire le découvrirait, j'ai simplement fui, aussi loin que je le pouvais. Jamais assez loin cependant pour avoir la moindre chance. Je fus ramené au bout de deux jours et accueilli par une râclée magistrale avant d'être renvoyé en boutique manu militari, objet de profonde déception que j'étais pour mon maître.

J'y attends  à présent un quatrième maître dans un pays dont j'ignore tout.



Je me demande souvent ce que tu penserais de moi si tu pouvais me voir aujourd'hui.De toi comme de la Russie sauvage, je ne garde que très peu de souvenirs.. Je ne suis même pas certain que cela soit de réels souvenirs et non des images montées de toute pièce par mon imagination d'enfant esseulé. Le soucis de la mémoire, c'est qu'elle s'étiole lorsqu'on ne l'alimente pas d'anecdotes, de photos ou de récits, et tu n'étais plus là pour le faire.

Je me souviens de ton odeur, de cela, je suis certain. Peut-être est-ce dû à mon hybridation, mais elle est profondément ancrée dans ma mémoire, tout comme le son de ta voix, même si je suis bien incapable de me souvenir de tes mots. Il me semble me souvenir de la texture de ta fourrure sous mes doigts, mais ce n'est peut-être qu'un rêve. Avais-je une mère ? Vivions-nous dans un groupe ?Qui étais-tu ? M'as-tu aimé ? Qu'espérais-tu pour moi ? M'as-tu jamais caressé la joue comme j'en ai rêvé ou n'était-ce rien de plus que cela, un rêve d'enfant en mal de parent ? Mon prénom est, avec mon hybridation, le seul héritage que tu m'aies légué.

Ce sont les cauchemars qui m'ont permis de me souvenir de ma capture. Il faisait nuit, j'entendais des cris autour de moi. Et soudain, un uniforme se tenait devant moi, me délogeant sans douceur de ma cachette. J'ai hurlé, plus encore en entendant cette voix si chère à mon coeur, ta voix, hurler mon nom avec désespoir. S'en est suivit un mot, un ordre, et j'ai sombré dans les ténèbres. Ma première hypnose. Nous étions le 27 juillet 2471, c'est la date qui m'a été attribuée comme date d'anniversaire. J'avais 5 ans environ. Je n'ai plus jamais eu de nouvelles de toi, mais je suppose que tu as été capturé cette nuit là, toi aussi. J'ignore quel âge tu pouvais avoir, mais je sais qu'à présent, tu es probablement mort depuis longtemps.

Je ne me souviens pas des tests subis pour déceler une possible contamination, pas plus que du transfert au centre de dressage. Étais-je trop jeune ou trop retourné ? Cela n'a pas réellement d'importance. Je te pleurais à l'époque, et rien d'autre n'avait d'importance. Du centre de dressage par contre, j'ai trop de souvenirs à mon goût.

Enfant revêche et réticent, je rechnignais à obéir à l'autorité que je ne reconnaissais pas et pleurais pour retourner à ce foyer perdu. Le temps passant et les corrections pleuvant, je cessais d'espérer que tu réapparaisses et me résolu à plier pour survivre. Personne ne me demandait d'aimer ça, personne ne se souciait de mon avis, je n'avais qu'à obéir. Ma soif de savoir fut une des choses qui me permit de m'accrocher. Si je rechignais à donner la patte par fierté et méfiance, j'étais cependant heureux d'apprendre, même si certaines matières me plaisaient plus que d'autres. Il va de soi que l'apprentissage de l'anglais, du russe et des différents alphabets me parut plus intéressant que l'art de passer la serpillière ou de séduire mon propriétaire, mais une fois encore, personne ne me demandait mon avis, alors je pris tout ce que je pouvais prendre.

J'ai grandi, mais je ne me suis jamais vraiment rapproché de mes pairs. Nous savions tous où nous finirions. Une fois dehors, nous serions en compétition pour ne pas finir chez un maître trop brutal, ou pire : à la banque du sang, faute d'acheteur. J'entretenais donc le minimum de rapports sociaux nécessaire à ma survie, mais ne m'attachais pas. Je t'avais perdu toi, je ne voulais perdre personne d'autres. Ces personne allaient disparaître de ma vie, je ne voulais pas souffrir inutilement.

Je suis un libre capturé, pas une commande, je ne fais donc pas partie du haut du panier, et mon hybridation relativement classique n'arrange rien à la chose. Autant dire que lorsque j'ai atteint mes 16 ans et qu'on m'a envoyé en boutique, je n'eu pas des masse de succès, même si j'avais un charme bien à moi avec mon air revêche. Du moins est-ce que que prétendait le vendeur, mais peut-être n'était-ce qu'un argument de vente. Je ne me trouvais pas laid, mais je me savais moins beau que certain aux plumes éclatantes ou au charme exotique. Je suis banal, et cette banalité me valut d'attendre des mois à angoisser, paniquant autant à l'idée de finir en poche de sang que de terminer entre les mains d'un vampire violent. Existe-t-il des vampires qui ne le soient pas ? J'étais convaincu du contraire par mon vécu, mais mieux valait la violence à la mort. Et puis un jour, il me choisit.

Mon premier maître s'appelait Hector, bien que je n'eu jamais le loisir de l'appeler autrement que maître. Pas à haute voix du moins. Dans mes pensées, son prénom était souvent accompagné de propos acerbes, et cela me valut quelques gifles retentissantes quand il s'aventurait dans ma tête sans avertissement. La chose me faisait horreur, moins cependant que la tâche qui m'avait été imposée.

Hector était amateur de combat d'hybrides, et par conséquent d'hybrides de combat. Il avait deux hybrides qu'il choyait comme la prunelle de ses yeux : Vladimir, un hybride vipère, et Ivan, hybride léopard des neiges. Mon rôle dans la maisonnée était de subvenir à tous leurs besoins et d'exaucer leurs désirs en plus des tâches ménagères. La chose me mettait en rage : pourquoi devais-je combler d'autres esclaves ? Que je sois contraint de satisfaire des vampires étaient assez pénible en soi mais d'une normalité déplaisante, mais que je doive céder aux désirs d'autres mortels me révulsait. Je rechignais à plier l'échine, incapable d'accepter que je valais moins qu'eux, que je pouvais être plus mal traité qu'un autre esclave.

Vladimir n'était guère intéressé par mes services si ce n'était comme employé de maison. Ivan entendait obtenir ce qui lui était dû, et ma désobéissance était un appel à sa violence. Je me fais croire que je l'énervais assez pour qu'il oublie ses envies primaires, je me raconte que j'ai subis les coups, et c'est tout, que je parvenais à me réfugier dans la chambre de Vladimir qui ne voulait pas assister à des ébats. Je me fais croire que la douleur n'étaient due qu'aux fractures, qu'il ne s'est jamais rien passé de plus que d'avoir été le punching ball d'un hybride de combat dont le maître était fatigué de me pourvoir en sang pour me réparer. Je garde des marques visibles de cette période : une dent manquante, des cicatrices de blessures défensives sur les bras et les jambes, une bosse là où ma clavicule a été brisée. Les autres se situent sous ma peau et apparaissent sur les radios ou dans mon comportent.

J'ai développé une haine pour le contact qu'on m'impose parce que les vampires se permettent de me toucher encore et encore, et de me caresser sous prétexte que je suis un gentil chien, et je suis devenu plus agressif et renfermé, incapable d'accorder ma confiance à un autre, mortel ou immortel. Le déni est un pouvoir lourdement sous-estimé.
Dim 15 Avr - 23:32 Lev
Anonymous
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Félicitations, tu es VALIDÉ par Alyosha et moi-même ♥️ !


Un nouveau toutou pour le gang des toutous à la vie de merde ! Allez, file vite faire pleins de nouvelles aventures un peu moins désagréables pour ce joli cabot ~

Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !


Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :



Amuse toi bien sur le forum ♥️

Lun 16 Avr - 0:18 Invité
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