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Messages : 210 Métier : Chef itamae |
Toriko Eboshi
Mental « Maman demandait toujours ce qu’on ramenait de la pêche, Tsukiyama et moi. Je voulais toujours répondre : un requin okasa ! Un requin ! Mais c’était de la sardine, du chinchard ou des ablettes de poissons. Fait chier, elle aurait été fière. » Poissonnier ? Il ne va pas se vexer pour ça. Mais il est avant tout un artiste un brin hystérique face aux étals au petit matin. Les puristes le blâmeraient pour ses inventions culinaires parfois imprévisibles, mais il dirait aux puristes d’aller se faire foutre, tant que lui se fait plaisir, tant qu’il fait plaisir à ses clients. La norme c’est quoi ? On ne fait même pas de bonne soupe de poisson avec la norme ! Des mains de virtuose dans un gantelet d’arrêt en fer, il gère son entreprise en gueulant mais il ne voit pas pourquoi il changerait puisque ça marche comme ça. Il faut dire qu’ils ne sont pas nombreux ceux qui franchissent les battants de ses cuisines : trois restaurants à travers le monde entre lesquels il jongle, même s’il préfère celui de Copenhague. Alors les types se battent et se défoncent pour se faire engueuler. Parfois il passe dans le dos de ses cuistots avec le kanisaki dans la main comme un Père Fouettard sur le point de rendre la sentence, mais en vérité l’effet produit annule d’office toute erreur possible. L’aura de l’exigence souffle quand il n’est pas loin, et se transmet comme une traînée de poudre. Le salaire à la clé est…la renommée d’avoir travaillé avec un type aussi fou – sorte de Salvador Dalí de la « cocina » - mais aussi génial au final. Le « génie » est rarement hyper stable, le génie est dérangé, euphorique, c’est le cas de Tori-chan quand il découvre une nouvelle saveur pour composer un menu inédit à faire exploser les papilles. Dans un autre ordre d’idées, il veut croire à l’existence des Sirènes et rêve d’en voir en vrai, sur son petit catamaran des familles, ce qui fait que le personnage n’est pas toujours…crédible, abordable. Mais adorable, il l’est. Fidèle en amitié, moins en amour, Toriko est un boute-en-train affublé d’une moustache de gangster et d’une cigarette – pour le geste plus que pour le plaisir. Après avoir bizuté ses commis et sous-chefs, il les bichonne et s’en fait rapidement des amis. Quand il part en mer il s’adoucit un peu. Et puis des fois Tori-chan devient bavard, il devient poète, parle des fonds marins comme des « charmants climats » de Baudelaire, ce français d'autrefois, parce qu’il est un peu cultivé. En prison il a lu, beaucoup, des policiers, des mangas, des recueils de poésie comme des pornos. Ça fait sourire les lèvres muettes de ceux qui le côtoie dans l’intimité, et ça le fait sourire lui. Un grand cœur qui n’a pas trop séché sur les rivages, pas encore, sans doute parce qu’il cherche tout le temps à se renouveler, dans tous les domaines, même s’il est un peu plus fainéant sur le plan sentimental. Il déteste l’injustice parce qu’il y a souvent été confronté – il lui manque d'ailleurs quelques phalanges… - et est un fervent défenseur des droits des humains, bien qu’il se soit calmé après une arrestation qui a bien failli lui coûter l’immortalité. Depuis quelques temps, il donne au Secours Vampirique pour aider les plus démunis de son espèce, mais également – et plus indirectement – les humains qui y trouvent refuge. Il fait également faire au restaurant des bentô bien garnis qu’il amène deux fois par semaine pour nourrir ceux qui en ont besoin. Physique « Hadaka no tsukiai » ou : « la classe à poil ». Dans la mare de sang de Beppu, célèbre onsen, un hôô Irezumi apparaît dans la fumée émanant de l’eau rouge. Peau pas vraiment bronzée, peau de japonais, peau d’ancien yakuza atteint d’une séduisante quarantaine technique. Corps immobile qui a cessé de respirer physiologiquement depuis longtemps, les épaules massives tranchent les vapeurs épaisses avec l’imposante sérénité d’un sabre bien affuté. Les muscles ne sont pas excessifs, dessinés par l’effort et la rigueur d’une enfance, d’une adolescence de mafieux au sein d’une famille mafieuse, de mafieux en mafieux… D’où les tatouages colossaux qui en disent long. Les mains sortent de l’eau, habiles au couteau de cuisine comme à l’arme de poing, et remontent chasser en arrière les cheveux noirs indisciplinés lui retombant sur le front. Il est seul et ça fait du bien de s’arrêter de penser, de souffler et de se donner l’impression que l’âme lui sort du corps faire une petite reconnaissance et s’aérer ; « On moisit là-d’dans ! ». Ruissellements délicats, gouttelettes épiques sur la solide silhouette au sang un peu anglais. Un seul œil, car l’autre a été crevé jadis, cet œil brun foncé - le bleu c’est pour les purs occidentaux - il aurait été emmerdé avec la réverbération de toute façon, lui qui est si souvent en mer. S’il regarde en face tout à coup, c’est qu’un autre homme descend dans l’eau rougeoyante sans sembler se soucier de troubler son bain. Bras croisés, le japonais avise sa silhouette plutôt agréable, fine et souple « cet enfoiré » sait qu’il plaît. Toriko sourit sous sa moustache et dans sa barbe, noires elles aussi, d’un sourire assuré d’être à sa place et d’être potentiellement source de convoitise. L’autre ne fera rien car chacun sait où se trouvent les limites du décent et de l’intimité dans pareil endroit. Si le brun est là, ce n’est pas pour discuter ou fricoter de toute façon, même si dans le fond ça ne lui déplaît pas, ces activités, tout ça. Qui s’en priverait ? Les pores délassés par la chaleur-vapeur, au milieu des bavardages des singes, des romances des oiseaux et les gargouillis des sources en ronde sonore, il décide que c’est assez. Les pectoraux saillent et s’élèvent hors de l’eau dans un bruissement caractéristique, il se déploie comme un grand poisson – requin ? dauphin ? – portant un fundoshi bien noué aux hanches, au tissu blanc gonflé d’eau. Il fait exprès de se tourner, parce que le sous-vêtement dévoile ses fesses dures et son dos coloré qui indiquent tout de suite qu’il aurait été une mauvaise fréquentation il y a plusieurs siècles. Chevilles fines et jambes noueuses, Toriko quitte le plaisir sacré du onsen pour arpenter d’un pas tranquille le sentier zen qui le ramène aux vestiaires, sous l’œil dissimulé de l’homme de tout à l’heure. Il peut bien l’ignorer un peu, ils se retrouveront sûrement pour approfondir la « socialisation nue ». Histoire Il naît en 1956, dans une famille assez riche, et tout ceci s’explique par le fait que son père est le chef d’un clan yakuza en plein essor, le clan Eboshi. Celui-ci a plusieurs femmes, des dizaines d’enfants, il s’occupe peu de lui et de tous les autres : il n’a pas le temps, pas l’envie, il assure juste la pérennité de son affaire. Ça, Tori-chan l’a compris très vite. On l’envoie à la campagne, enfin ce qu’il en reste et il est élevé par des bonnes femmes, plutôt bien élevé même s’il se révèle être un gamin turbulent, emporté, alors quand il est en âge de quitter le nid on l’inscrit à l’école militaire. Le code d’honneur, l’amour de la nation, se sacrifier pour elle, pour ce Japon dont il brandit le drapeau avant de comprendre que la guerre est la pire chose qui soit, qu’elle déchire les hommes et les femmes. Il apprend aussi que son père mène sa « petite guerre », il a des « amis » qui veulent entrer à son service, finir dans la mafia. C’est un but ça ? Genre dans la vie ? A 18 ans, par un malheureux concours de circonstances, il se retrouve avec un paquet de drogue arraché des mains d’un « pote » qu’il voulait protéger et castagne l’officier qui l’arrête. Premier séjour au poste, et c’est son père en personne qui vient le chercher, payant sa caution. Son cocard lui fait mal, son petit doigt privé d'une phalange aussi, il a ses premiers poils au menton, et dans les yeux si noirs de son paternel il ne sait pas s’il doit lire de la honte ou une espèce de fierté bizarre. « Je ne suivrai pas ta voie, je veux devenir cuisinier ! » ça sonnait presque faux, c’était complètement fou dans ce monde qui sortait d’une guerre encore palpable, et c’était pourtant plus que vrai. Il se détournait ostensiblement d’un chemin tout tracé, voulant montrer l’exemple à celui qui aurait dû le guider mais préférait agrandir son territoire et son influence. Une chose est sûre, dans le clan Eboshi, il n’y a pas de cuisinier. « Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, Toriko. » Influencé malgré lui dans l’objectif de faire ses preuves pour être reconnu tel quel par son père – car il n’y a que ça pour attirer son attention - il fait en sorte d’être viré de Kabuta, la prestigieuse école militaire qui coûte les yeux de la tête ; il a juste à pisser sur les godasses d’un supérieur en prétextant être bourré. Un jour il se pointe au manoir, à cette époque il est maigre, il mange peu parce qu’il traîne en ville comme un chien errant. Il veut s’endurcir, être certain de ne pas regretter son choix. Cuisinier ? C’est vrai, ça ne fait pas très « mec », ça lui importe en ce temps-là, d’être un « mec », d’aller dans les traces d’un père qu’il voit de loin, qu’il ne sait plus trop bien haïr ou chérir. Mais quand on n’est personne on veut devenir quelqu’un. Au début ça allait, il faisait le veilleur, de petites commissions à droite à gauche, il accompagnait les dealers, scrutait minutieusement la marchandise, puis rencontrait les grands pontes des gangs alliés, conduisait les « monnaies d’échange » à bon port, parfois même dans le port direct. Il se préparait à la passation dans les règles de l’art. L’estime de son paternel regagnée du fait des preuves qu’il avait faites, il commence à se faire tatouer le dos du grand Hôô, emblème de la famille (Toriko se demandera plus tard s’il n’y avait pas eu un vampire poétique dans ses ancêtres…). Les séances étaient douloureuses mais faire montre de faiblesse était mal vu ; c’était une autre épreuve pour valider son arrivée à la tête du clan. Il demande tout de même quelques ajouts, comme le paysage montagnard derrière l’oiseau, et le fait que ses ailes revenaient sur ses côtes et ses épaules, tel un antique et vénérable jimbaori. Toriko se hisse à la place de son père et les premiers mois après son accession sont prospères pour le clan Eboshi. Ça ne dure pas. Un demi-frère issu d’une autre union met les pieds dans le plat et engage un conflit intérieur pour prendre sa place. Pas du genre à se laisser empiéter sur les plates-bandes, et surtout pas à rester à l’arrière comme le faisait son père, le jeune chef livre une guerre de terrain. Jusqu’au jour où il y a l’action de trop, le piège où, même du haut de sa sphère, il tombe. Des Gurentai à la solde du frère ennemi lui tendent une embuscade. Toriko n’a d’autre choix que de se défendre par la force, car c’est sa vie ou les leurs. Cette époque lui réserve de nombreuses souffrances, et notamment son œil gauche, crevé et sorti de son orbite. Peu après l’incartade il est arrêté par une police qui travaillait indirectement pour le clan et permit d’assouplir sa peine. 15 ans tout de même à cuver. Mais que serait devenu le clan d’ici à sa sortie… ? Les rênes seraient passées, même sans accord, ou alors la guerre déchirerait sa famille… 15 ans. C’est là qu’il a commencé à fumer. « Tu fumes ? » Il acquiesce mais il pense non. Il essaie, il est malade comme un chien mais y a pas grand-chose à faire en taule, alors il devient l’habile passeur qui fait rentrer des clopes, un peu d’alcool et des pornos quand c’est possible pour le reste de la troupe de son secteur. De la came aussi, pour apaiser les tensions à l’intérieur, fédérer tranquillement en envisageant sa sortie. Les « kabuki-mono », c’est comme ça qu’on appelle ceux qui ont tué ici, c’est pareil pour tous, ils distinguent pas « petit meurtre » et « récidive », ils sont tous des kabuki-mono, dans la pure tradition ronîn, et ils passent la journée à tourner en rond dans le béton et le froid, à refouler la folie au portail. Tori n’a jamais autant réfléchi qu’en prison, jamais aussi peu parlé aussi, mais il paraît qu’il fait un bon camarade de prison. Enfin c’est ce que dit Saburo qui n’a que 4000 jours à couler, environ. On compte en jours parce que les années sont lentes. Et ça occupe. En prison, il reçoit des lettres et des petits paquets de Tsukiyama, un autre demi-frère qu’il considère comme son sang – ils ont été élevés ensemble. Avec sa mère, ils ont continué de l’aimer là où il est, ils lui donnent encore le sentiment d’être un homme et pas juste un criminel qui a manqué de bol, avec ce qu’il a fait, ce qu’on l’a poussé à faire. En prison, il rencontre aussi Teddy, médecin de son état, blond, solaire malgré son air absent. Les sourires tristes de Teddy, vus désormais d’un seul œil, lui mettent un peu de baume au cœur. Si ce n’est plus… Dans un autre style, Saburo, compagnon infortuné de cellule, a essayé de lui inculquer « deux, trois trucs », et ça s’est fini en empoignade parce qu’il savait pas où mettre sa queue et Tori a failli la lui faire rentrer par la bouche. C’est pas son truc, et on ne baise pas le chef du clan Eboshi comme ça même s’il a vingt-cinq ans !! Il préfère ronger son frein, le faire tout seul à la limite, et fumer, fumer comme un pompier. La vie est foutue quand on sort à 37 ans en y étant entré à 22. Y a quoi ? Genre tout balayé, tout à recommencer ? La loi antigang de -92 a niqué, dissous le clan éparpillé aux quatre vents, et finalement…il lui semble avoir passé quinze ans pour rien, car le frère félon a pris une balle pendant qu’il était derrière les barreaux. Reprendre là où il en était resté lui semble insurmontable. Il veut couper court à tout, ce passé, ce père qui n’a donné de signes d’existence que par intermédiaires interposés, il ne veut rien emporter de cette vie gâchée qui lui a pourtant offert le pouvoir et confié de précieuses ficelles d’un monde gris et noir ; sauf peut-être un peu d’amour de Tsukiyama et de sa mère malade. Tsuki’ s’occupe bien d’elle et Tori lui paie un bon sanatorium avec les fonds du clan. Le reste du fric va à son demi-frère, pour qu’il mène sa vie. Puis il disparaît des radars. C’est en errant qu’il rencontre un groupe de pêcheurs, des vieux. On le connaît chez les vioques. L’un d’eux était même un proche « collaborateur » de Kodama, au début du siècle. Les journées ne sont pas assez longues, ils ont tant d’histoires, l’emmènent en mer. Et là, il comprend que c’est ce qu’il a toujours voulu faire. Partir sur les flots sur un radeau pourri aux aurores, accompagné par les dauphins après quelques miles, loin de la côte, et sentir les embruns l’appeler. Il reste avec les vieux pendant quelques années, finissant par alimenter les meilleurs restaurants traditionnels du pays. Quelques années ouais ; ils l’appellent « Gaki » dans la bande, parce que la moyenne d’âge est de 70 ans sur ce rafiot, lui il est l’échantillon de la jeunesse à bientôt 45 ans. Un soir sur le port, hasard ou…hasard, il revoit Teddy. Cet homme est presque un dieu qui n’a pas vieilli durant toutes ces années, et qui emplit l'esprit du japonais de fièvre. Ils se regardent avec ardeur, des milliers d’océans dans les yeux, et ça, ça plaît à Tori. Il est séduit, il tombe amoureux. Dans son cabanon de pêcheur, sur le minuscule lit blanc qui grince, ils font l’amour, lui les mains sur les hanches virtuoses qui lui font voir des étoiles, l’autre lui griffant le torse. Ils se voient souvent. De plus en plus. Puis… vient le moment de retourner à la réalité pour Teddy. Une clope au bec sur la plage, une écharpe dénouée sur les épaules, Tori sourit, il sait que ça ne durera pas entre eux hors du cabanon iodé, mais il se prend à y croire. « Tu es un esprit libre, Toriko. Tu ne trouveras pas ce que tu cherches en une seule vie. Il t’en faudra deux, trois, cent. » C’est impossible, alors pourquoi il lui dit ça ? Pourquoi il ne se retient pas d’insinuer encore plus de peine dans son cœur ? « Teddy…je… » Les lèvres du blond ont volé ses mots, ils s’embrassent et, lui, lui voudrait l’emporter sur un bateau pour toujours. Teddy lui glisse dans la main un morceau de cuir travaillé, noir, pour mettre sur l’œil qu’il n’a plus et dont il a cousu les paupières entre elles en prison. Il est un homme qui n’a pas d’attache, qui erre en boucle…son existence est un jeu de l’Oie plus très marrant, mais Teddy est là pour y remédier. Il lui donne le Don Obscur, il lui donne les cents vies promises. Alors il rattrape ce qu’il appelle « le temps perdu », pendant 15 ans - décidément. Il fait les meilleures écoles de cuisine, et comme les petits vieux du rafiot sont morts, il récupère ledit bateau et le retape entièrement. Il commence à travailler comme commis auprès d’un grand chef, vampire de son état, en lui ramenant de miraculeuses pêches. Teddy l’appelle une fois par an – il dit que c’est relatif à leur durée de vie – pour prendre des nouvelles, ne pas dépendre l'un de l'autre, juste savoir si son « Fils » va bien. Et puis…ce que beaucoup nomment « plaie divine » s’abat sur le Japon. Sa mère meurt en quelques jours, déjà très faible, contaminé par un des soignants. Tsukiyama, se sentant menacé, se rapproche de son frère qui partage son secret quand le monde explose, tombe en cendres. Il avait redouté les changements et les virages radicaux que le Destin prend parfois, et le voilà lui, frappé de plein fouet. Il sait que l’avenir est compromis pour son humain de frère. Son chef se suicide quand son amant est touché par la première vague, la plus violente, et Teddy reste introuvable. Toriko n’empêche pas la marche des choses et Tsukiyama, gravement atteint…serait mort à son tour si son frère ne l’avait pas transformé. Cruel choix. Et Teddy qui ne répond pas… pourtant il est devenu un Père lui aussi à présent, le Père de son frère ; c’est étrange comme les mots mis sur la famille ne veulent plus rien dire tout à coup. Cette période il aurait aimé la faire disparaître de derrière sa seule paupière, comme un chat noir qui rode. Un jour une lettre de Teddy arrive, sale, mal écrite : il est à l’autre bout du monde, il se bat pour trouver un remède, en son for intérieur de médecin, il doit…abandonner sa progéniture. Chacun reprend sa liberté, mais Toriko en souffre énormément. En conséquence de toutes les douleurs reçues et cumulées par les êtres qui lui étaient chers, il s’engage auprès des hommes après avoir fait l’éducation de son vampire de petit frère, et devient activiste, n’hésitant pas à saborder les actions des siens quand elles compromettent la vie des humains. Quand la roue tourne, il est jugé, mais on ne veut pas faire de victimes inutiles, on lui laisse ses pouvoirs et peine purgée, il regagne les rangs. Le climat redevient doux, il s’éloigne des conflits, reprend ses longues études et devient chef itamae à son tour. Aspirant à davantage de solitude, il achète un catamaran neuf et part régulièrement en voyage à la recherche de nouvelles saveurs, de nouveaux horizons, ce n’est que dans ces moments-là qu’il s’autorise un peu de quiétude, un peu de relâchement. Les décennies, siècles passent sur le vieux japonais. De nombreux humains vivent à son côté, tour à tour, « protégés » comme il aime à le dire, même si consommer c’est servir le système dans lequel ils vivent, il vit. Il abhorre les manipulations génétiques faites sur la nouvelle génération : les hybrides, ces joujoux pour cinglés blasés de la vie. Greffer des oreilles de vaches sur des souris c’était déjà trop…mais là. Une ère passe encore, il se fait à des changements, résistent à d’autres, ne cèdent rien de sa passion, de ses envies, de ses rêves. Il ne se lassera pas si vite. Lors d’un voyage d’ « inspiration culinaire », selon ses propres termes, il échoue au Danemark et déguste pour la première fois un authentique Smørrebrød dans un bistrot. Ce sandwich de pain de seigle à l’anguille, au hareng, œufs brouillés et aneth, lui donne envie de s’intéresser aux ressources locales qui pourraient donner un sens nouveau à sa cuisine. Il loue d’abord un appartement pour multiplier les dégustations, écrivant des recettes, jusqu’à avoir assez d’idées. Levant quelques fonds, il ouvre un petit restaurant, sans prétention, de makis et sushis adaptés à la mer Baltique. La qualité de ses produits l’amène vite à la célébrité et à l’expansion du petit lieu de départ. Le restaurant de Copenhague est une véritable consécration, il enchaîne les aménagements, les évolutions pour accueillir plus de monde et garantir des produits frais, proposant petit à petit un système de « pêche à l’assiette » où les clients pêchent eux-mêmes dans de grands aquariums leur repas qu’il prépare ensuite pour eux. Le concept séduit, bien qu’existant déjà, on admire surtout les associations originales du chef ! C’est à cette période qu’il rencontre Fûma, son second qui ne le quittera plus. Leur complicité et leur entente font qu’ils vont ensemble ouvrir un restaurant à Tokyo, puis un deuxième. Mais le Danemark et ses eaux nordiques ont un charme auquel Toriko ne sait renoncer. Pendant des années il va enchaîner les voyages entre Asie et Europe, perfectionnant son art, formant Fûma ainsi que d’autres futurs chefs itamae durant des décennies. Il manque juste un peu d’amour, c’est vrai, travaille d’arrache-pied, concentré sur sa cuisine, son art. Le reste…le reste l’effraie sans doute un peu. Teddy introuvable, peut-être mort ? Tsukiyama en froid avec lui, peut-être mort également… Il faut tenter de vivre.
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Mar 5 Mai - 12:13 Toriko Eboshi
Messages : 210 Métier : Chef itamae |
Double poste pour dire que la fiche est techniquement finie... j'ai de gros doutes sur certains passages, et je trouve que c'est pas bien écrit mais une fois en jeu ça ira mieux je pense... Pour le vocabulaire, j'ai pas pu mettre toutes les références mais : - Les Gurentai sont des jeunes yakuzas d'après 39-45, beaucoup plus violents que les autres et peu disciplinés, qui n'hésitaient pas à offrir leurs services à des clans plus gros. - Le jimbaori c'est la tenue que les samouraïs mettaient par-dessus leur armure avec des motifs qu'ils aimaient, une sorte de manteau d'ornement, de tabard. - Les "kabuki-mono" ont vraiment existé, durant l'ère Edo, il y a eu beaucoup de samouraïs sans maître qui ont - en gros - pété les plombs et faisaient leur loi sur les chemins en tuant un peu dans tous les sens. On les traitait de "fous". - Irezumi c'est la technique de tatouage japonais traditionnelle, utilisée notamment chez les yakuzas (tatouages quasi intégraux) - Hôô c'est un yokaï qui ressemble à nos phénix. Voilou, si besoin ou si j'ai dit des conneries, dites-moi ! |
Mer 6 Mai - 15:56 Toriko Eboshi
Messages : 713 Métier : Lieutenant de la milice - section IVC |
Hello ici ! Natsu et moi avons dévoré ta fiche ! Nous aurions cependant un petit ajout à demander sur sa vie à Copenhague (un petit paragraphe suffit !) et avons repéré une coquille : Dans le physique, il est dit que Toriko perd son oeil à la pêche, dans l'histoire c'est suite à une rixte... Pourrais-tu uniformiser ? Merci et courage pour les mini-modifs ^^ |
Jeu 7 Mai - 18:09 Alyosha Thaln
Messages : 210 Métier : Chef itamae |
Bonsoiiiiiiiir et merci ! J'ai modifié pour l’œil (en fait les deux versions se sont chevauchées dans ma tête x_x) Et pour la partie à Copenhague c'est en gras, pour justifier sa venue. Est-ce que ça convient ? |
Jeu 7 Mai - 19:25 Toriko Eboshi
Messages : 713 Métier : Lieutenant de la milice - section IVC |
Félicitations, tu es VALIDÉ ! Merci pour les précisions rapides ! Toriko peut reprendre du service sur le forum dès à présent ! Alors, je suis pas sûre que tu aies beaucoup de recensements à faire avec par contre, mais au cas où... juste pour dire que ça y est ! Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :
Amuse-toi bien sur le forum |
Jeu 7 Mai - 19:44 Alyosha Thaln
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