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Messages : 132 Métier : PDG de "Goldener Mann" et autres activités. |
N.B : Jonna ne représente en aucun cas mes idées, mes principes, mes valeurs. Il est même aux antipodes de ce que je suis. C'est un personnage de fiction, au même titre que tous les autres. Explorer ces facettes sombres de l'humanité me permet d'exorciser mes peurs et de mieux comprendre certains de ses aspects. Jonna Susanne Rorschach
Mental De prime abord, une créature sèche et froide comme un bout de toundra. Les années à Mauthausen ont imprimé leur marque dans ses traits impénétrables, dans son attitude austère, dans sa posture sévère et condescendante. La démarche est muette, on dirait une ombre qui se déplace, et même chez ses semblables cette ombre inspire tantôt le respect, tantôt la fascination, tantôt la crainte. Monsieur Rorschach (prononcez « Rorchar ») est de ces hommes qui passent tout par le crible de leur regard, aussi, même si vous êtes la chose la plus déplaisante dans son environnement, il vous regardera longuement de la même manière que si vous étiez la huitième merveille du monde. C’est dans les joues qu’il faut regarder, quand on le connaît. Le creux des joues se fait parfois le siège d’une minuscule éruption des fossettes qu’on appelle « sourire ». Toutefois mieux vaut s’en méfier : il ne sourit guère dans la même mesure et les mêmes situations que la plèbe dont il est entouré, bien malgré lui. Monsieur Rorschach a accueilli l’immortalité comme la preuve qu’il est depuis toujours dans la vérité, et celle-ci lui a donné l’occasion de prolonger l’ascendant que son rang militaire lui avait donné sur les hommes. Pétri d’axiomes sur la théorie des races, il demeure profondément ségrégationniste et les hybrides le répugnent au plus haut point puisqu’ils sont à son sens une « corruption et un retour de l’homme vers l’animal ». Misanthrope, son attention et son affection – fort rares – ne vont qu’à une poignée de personnes avec lesquelles il nourrit des relations absolument exclusives. En dépit de cela il entretient des liens de cordialité irréprochable avec son personnel, ses hommes de main, ses associés et même ses ennemis, ce qui a de quoi décontenancer. Ce caractère s’est forgé au fur et à mesure que sa détestation des peuplades inférieures a grandi, et il ne semble s’émouvoir en aucune façon de cet état d’esprit que certains courageux lui ont reproché. Certaines pierres tombent à un endroit et y demeurent pour l’éternité : aucun bras n’aurait assez de force et de bon sens pour les faire rouler, ne serait-ce que sur quelques millimètres. Dans ce tableau méprisable subsiste tout de même un étrange amour des femmes. S’il détestait sa mère pour sa génétique impure, et sa sœur pour avoir avoué ses passions féminines, il lui était impensable de purger ses instincts physiques dans le sein d’un homme. En cela, et contrairement à bon nombre de semblables, il a résisté au Soulèvement Vampire, non sans fierté. Sa position et sa prudence le lui permettent. Rien de plus confidentiel que ces femmes qu’il se procure via le Marché Noir et qui lui apportent la seule tendresse qu’il paraît capable de recevoir venant d’autres êtres vivants. Ceux qui ont tenté de la « lui faire à l’envers » et de le dénoncer ont fini comme la pieuvre noire, son emblème : décapités. Une méthode brutale à laquelle il ne cède toutefois que dans des conditions extrêmes. Ses centres d’intérêt sont invisibles à l’œil nu, en-dehors d’une broche de papillon de nuit, réputé capable de se camoufler dans son environnement pour passer inaperçu. Physique Lorsqu’on me pousse dans la chambre, j’ai l’impression que la température chute de plusieurs degrés malgré la cheminée. C’est une vaste pièce extrêmement propre et ordonnée, et je me sens sale en y pénétrant, bien qu’on m’ait lavée, coiffée, parfumée plusieurs fois avant de rencontrer celui qui m’a achetée. Les deux vampires qui m’ont amenée là me retirent mes liens d’abord, la tunique informe dont on m’a affublé ensuite. Je suis nue au beau milieu de la place, plaçant mes mains devant mon pubis. C’est la première fois que je me retrouve face à un « client » qui n’a pas requis que je sois intégralement épilée, et si je trouve cela confortable, c’est également très étrange. Un vieux ? Les vieux vampires ont des requêtes quelquefois originales, quelquefois…spéciales. Je ne reste pas sereine bien longtemps, me demandant ce qui m’attend lorsque je le vois se lever du lit. Il était là depuis tout ce temps à me fixer de ses yeux pâles, gris, des yeux froids qui n’aiment plus depuis toujours, n’ont jamais aimé. Je dis « Bonjour Monsieur Rorschach ». On m’a bien appris à dire son nom. « Tu es très belle Marjane ». Je suis surprise qu’il ait pris la peine de connaître le mien. Je ne baisse pas les yeux, on m’a dit de ne pas me montrer soumise avec lui. Ses cheveux sont d’un noir de jais, parcouru de filaments blancs parfois, sur les tempes je crois, peut-être dans la nuque aussi. Quand il s’approche sans bruit, mon cœur accélère. Il est rasé de près, sa peau semble fatiguée d’avoir été rasée avec une telle rigueur. Je demande du regard si je peux le toucher. Il ne répond pas que oui. Doucement, j’éprouve les traits douloureux de son visage, comme médusés, figés dans le temps. Sa peau tel du papier de verre. Curieusement, je ne sens aucune agressivité émaner de lui. Rien que du froid, et ça, je peux gérer. Pourtant j’en ai entendu de terribles, des histoires le concernant… D’un geste il se dégage souplement et m’invite à m’asseoir sur le lit. Immense. Un lit de rêve. Je m’y couche aussitôt, écartant généreusement les cuisses pour l’inviter à faire ce pour quoi il m’a fait venir, mais à son regard je comprends vite que j’ai commis une erreur et que ma vulgarité lui déplaît. Il noue ses doigts autour de ma cheville. « Tiens-moi compagnie. » Je me replie, un peu honteuse, chassant rapidement ce sentiment et venant me coller à son dos, les mains ouvertes sur son torse. « Bien Monsieur Rorschach. » En bonne habituée, je le caresse, descendant vers ses hanches pour dénouer sa robe de chambre et lui dégager lentement les épaules. C’est un vampire bien fait de sa personne, sa peau est blanche, peu marquée. Il devait avoir une cinquantaine d’années quand… je me pose trop de questions encore une fois. Mes seins naturels frottent sensuellement contre ses omoplates mais je ne sens aucune réaction de sa part. La mécanique ordinaire ne fonctionne pas, aussi je redoute de devoir tenter une fellation dans ces conditions. Je ne lui plais pas ? Il a pourtant dit que j’étais belle… Je me dégage doucement, m’asseyant à côté de lui, une main sur sa clavicule, caressante. « Vous n’aimez pas ? » « Je n’aime pas ce qui est à la portée de tout le monde. » Il me déstabilise. Il réitère, comme un mystère à démêler : « Tiens-moi compagnie. » Alors, chastement, je gravis ses cuisses fermes et m’installe à califourchon sur lui, l’étreignant de tout mon corps. Une fois intégralement rivée à lui, je m’octroie le droit de respirer, de caresser sa nuque effectivement blanche, et les secondes s’égrènent dans cette position inédite pour moi. Je n’aurais jamais pensé…qu’on paye si cher pour juste me tenir. Peu à peu, je sens un faible filet d’air tiède parcourir ma gorge. Je frissonne. « J’ai cru que vous voudriez faire l’amour. » « Peut-être tout à l’heure, si tu en as envie. » Envie…est-ce qu’il se moque ? Pourtant ses mains raffinées ne tardent pas à se loger dans le creux de mes reins quand il répond enfin à mon étreinte. Après vingt minutes tout de même. Décidément, il a les moyens, lui. Histoire Il est des hommes que l’Histoire a oubliés. Et Elle a bien fait. Munich - 1934 – La nuit des Longs Couteaux (25 ans) Le nom de Rorschach se hisse plus haut cette nuit-là. Une nuit où l’ordre est rétabli chez les traîtres, une nuit où les intérêts des uns passent avant ceux des autres, et où le sang devient le seul langage commun entre les hommes. C’est cette nuit-là, que les livres d’Histoire ont consignée, que je suis devenu Obersturmführer. La vérité importait peu. Il importait peu que les preuves à la charge des SA aient été conçues de toutes pièces, il importait peu que cette rumeur de coup d’état à l’encontre du Führer soit infondée. Ce chien de Röhm a fini à Stadelheim avec ses sbires, tous ont été rayés de la carte, et ce fut l’avènement de la SS, la plus glorieuse des milices. Ce que les livres ne disent pas, c’est que j’étais là, dans la cellule d’Ernst Röhm, l’ancien chef de la SA, et que si je n’ai pas eu le privilège de lui dédier cette balle de Mauser, je n’ai jamais omis que son trépas avait permis de placer une petite tête de mort sur mon couvre-chef et des éclairs sur mes épaules. Un honneur dont le rayonnement fut admiré au sein de toute ma famille, quoi que je n’accordasse guère d’importance à leur jugement puisqu’ils n’étaient en rien des êtres d’importance. Je ne les aimais pas et ils m’aimaient trop. J’ai appris tardivement que ma mère avait du sang Houtsoule. On ne peut faire confiance à cette race de voleurs. Mauthausen – 1940 – L’Escalier de la mort (31 ans) « Meine Ehre heißt Treue ». Mon honneur s’appelle fidélité. Rendons grâce à des théoriciens tels que Chamberlain (quoi qu’il soit britannique de son état), ou cette grenouille de De Lapouge, ainsi qu’à Monsieur De Gobineau et à son Essai sur l’inégalité des races humaines. Des hommes sensés n’auraient pu mieux formuler de telles évidences, et je les tiens pour les auteurs qui ont forgé ma jeunesse et longtemps rempli ma bibliothèque. Qui peut remettre en question l’hégémonie de la race blanche, seule détentrice de la beauté, de l’intelligence et de la force ? Sinon, comment expliquer que nous ayons si aisément placé notre ascendant sur les espèces inférieures, et en si peu de temps ? La race noire est la pire, et je la hais plus encore que celle des Juifs. Que pourrait-il y avoir de plus terrible qu’un Juif Noir ? Qu’un Noir Juif ? L’alliance misérable et contre-nature de la bestialité et de la cupidité. Voilà ce qui mène irrémédiablement la société au néant. Ces races se reproduisent considérablement et nous n'avons d’autre choix que de réguler leur croissance, sans quoi le métissage ramènerait l’humanité aux temps où elle vivait dans des cavernes à trépaner ses semblables. Concupiscence. Grossièreté. Dépravation. Lubricité. Sauvagerie. Extravagants difformes et obscènes. Ils me révulsent. Je n’ai de plaisir qu’à l’observation de leur douleur et à l’accompagnement de leur élimination. Et c’est en étant incorporé à Mauthausen que j’ai eu l’occasion de libérer le monde d’une part, seulement et malheureusement, d’entre eux ; mais les plus grandes œuvres doivent se tenir dans le sein de Patience. - Commandant, il n’y aura pas d’arrivage de nourriture cette semaine, les routes sont impraticables à cause du gel et de la neige. Il va falloir rationner. Une façon civilisée de dire « nettoyer ». Que ne pouvais-je trouver prétexte plus dégourdi en cette fin de journée glaciale déjà baignée de nuit ? Dans la brume envahie du souffle des bœufs à l’œuvre, j’avais donné l’ordre de leur faire gravir les marches jusqu’en haut. A ceux-là même qui avaient achevé la construction de cet argument de la torture. Avec des chiens aux trousses. Avec la Mort devant. Avec la Mort derrière. Il y avait ce nègre qui me dévisageait dès que l’occasion lui était donnée de passer à portée de mes bottes. En désirait-il le cuir confortable et chaud pour garder ses pieds de l’hiver ? L’échange de regards avait nourri mes velléités de justice, ils avaient été, sans que cet animal le sache, le levier de sa finitude et de la leur, à tous. Et ils étaient tombés dans le vide, poussés, se brisant comme des brindilles dans des craquements sourds, écrasés les uns par les autres et les uns sur les autres. Le spectacle s’était mué en sensation et la sensation en toxine dans mon sang. Après la pluie de cadavres il avait neigé sur l’escalier de la mort. - Ils mettront du temps à pourrir, Commandant. - Nous ferons un grand feu pour réchauffer les autres, demain. Sous les membres brisés une tête avait gesticulé, cherchant de l’air, et une face de suie aux yeux globuleux s’était extirpée un moment. Dans sa langue de sorcier, le nègre survivant avait craché des mots à ma figure et je m’étais accroupi pour écouter la mélodie de ceux qui trépassent. Une malédiction, sans doute était-ce ce qu’il avait tenté de proférer à mon encontre. Le canon du Mauser de mon second avait pénétré sa bouche. - Nul besoin. Là où il est, il rejoindra bien assez tôt la savane infernale où brûlent ses semblables. Après la bravade, j’avais pu lire la terreur dans le regard de cet immigré, j’avais pu lire qu’il aurait préféré la balle perforant son palais à la lente agonie qui l’attendait. A chaque païen sa mort. Nuremberg – 1945 – Échappée belle (36 ans) Quand les Américains sont arrivés à Mauthausen, nous avions pour projet de conduire les prisonniers dans les tunnels et de dynamiter l’ensemble. Il n’en serait ainsi rien resté, ce qui aurait été l’idéal étant donné notre situation délicate. A plusieurs reprises, cela a échoué, pour des raisons que nous n’avons pas eu le temps d’analyser. Il était hors de question que les responsables soient pris, et nous n’avons laissé que les kapos sur place. C’est ainsi que j’ai évité Nuremberg et la mention « crime contre l’humanité » entachant ma noble carrière. J’ai appris que douze confrères avaient été exécutés, et il n’avait tenu qu’à un lacet de chaussure que je ne connusse un sort similaire. On m’accusa de lâcheté là où il n’y avait que l’opportunité de pérenniser une époque glorieuse à travers ma personne. Qui étaient-ils pour juger ? Sans nul doute des agents supplémentaires de la décadence. Singapour – 1946 – « Goldener Mann » (37 ans) J’avais quitté l’Europe, trop incertaine et où les chasses aux « nazis » se poursuivaient et avaient perduré jusqu’aux États-Unis. Nous étions les sorcières du XXème siècle. Là je m’étais installé, avec une nouvelle identité, il était ainsi fort peu probable que l’on me retrouve. Indonésie, Singapour, cité-état réputée pour sa politique internationale neutre. Il me faudrait tout de même quelques années pour camoufler les stigmates de mes anciennes affiliations politiques (que je ne reniais pas), afin de m’intégrer à cette société d'après-guerre qui s’insurgeait contre les institutions et les courants de pensées qui avaient été les siens durant si longtemps. Cette société de menteurs et d’hypocrites. Après avoir fait profil bas et tissé des liens avec des hommes avisés et ambitieux autant que je pouvais l’être, j’avais racheté – sur la base de la fortune familiale et de ma fortune personnelle – un hôtel de luxe dont le propriétaire avait rendu l’âme. Une histoire banale qui engendrerait une histoire nettement moins triviale, puisque ce fut le début d’une nouvelle ère. Je rencontrai le succès, et d’un bâtiment je passai à deux, puis trois, créant ainsi la chaîne « Goldener Mann » pour les ultra-riches (blancs de préférence), aidé également par la croissance d’après-guerre. Il serait cependant malhonnête de taire qu’une partie de ma réussite fut à la charge d’autres que moi. Des fréquentations de la classe politique, cherchant à investir dans mes projets qu’elles voyaient comme un moyen facile de s’enrichir ; ces mêmes fréquentations qui me nuiraient plus tard, lorsque je chercherais à les doubler pour me réapproprier mon empire. Ce fut à cette époque que je mis le pied dans l’économie souterraine, souhaitant augmenter mes gains et profitant simplement de la demande de mes clients pour m’ouvrir de nouvelles perspectives. La plupart recherchaient l’extase, l’euphorie, des expériences inédites ; autant de vicissitudes. Drogues et alcools, jeux d’argent, pratiques sexuelles en tous genres, tant qu’ils payaient, rien ne leur était refusé. Des ardoises en liquide qu’il fallait blanchir, vite et régulièrement car la réputation des « plaisirs » vendus par mes établissements se répandait à voix basse, mais à voix sûre. Calcutta – 1955 – L’Américain (46 ans) Je n’ai jamais oublié les mains et le goût de cet homme. C’est une image qui n’a pas grisonné dans mon esprit, et dont je perçois encore les sensations bien que le temps ait passé, passe. Il fut le seul, je ne tiens pas à être davantage explicite sur l’affaire. Nous avions noué une relation particulière, et c’était là un euphémisme. Je compris rapidement à son contact que j’avais affaire à un être suprême. Harvey Barker, un « honnête homme », comme on les appelle dans le jargon, que mon rayonnement avait touché par-delà les océans et qui était venu constater de lui-même. Nous partagions des valeurs et des idées communes, nous discutions sans relâche des grands travaux auxquels nous adonner pour redorer ce monde en perdition, et je doute qu’il n’ait jamais été tenté de m’éconduire à ce sujet. Il était naturellement supérieur en tous points et sitôt l’eussé-je rencontré que je ne désirais qu’une chose : qu’il me modèle à son image. Il avait un autre Fils, conçu il y a des décennies et qui était à la tête de ce qu’il nommait Feuerdrache. Un nom extrêmement inspirant. Un autre empire, en Germania. Durant des années nous nous étions fréquentés à intervalles très irréguliers ; il en allait ainsi des vampires, se lassant vite de toute chose. Mais j’avais appris à bien connaître l’Américain, et il ne pouvait résister à la promesse d’une soirée orgiaque. Au final, même la plus puissante des races se livrait à la débauche. Cela aurait pu m’écœurer de lui. Il n’en fut rien. Singapour – 1960 – Le pouls de la Vérité (51 ans) D’un tel chaos nauséabond de corps, je ne pouvais qu’être le témoin après en avoir été l’instigateur. Ce soir-là il y avait eu des animaux sauvages et des esclaves, des alcools coûteux, des drogues puissantes, autant d’extra qui iraient droit dans ma poche. Je n’ai que peu de souvenirs précis, ayant été rapidement saturé par les sensations, quelles qu’elles fussent. En revanche, de l’étreinte, des caresses et du don d’Harvey Barker, je me souviens comme si c’était hier. Je ne saurais dire si j’ai véritablement aimé ça, pris du plaisir ou non car tel n’était pas le but. La seule finalité était un transfert de pouvoir et ma signature au bas du contrat de l’immortalité. Je m’étais senti tout-puissant sous ses crocs, puis j’étais tombé plus bas que terre, souffrant mille tourments sans toutefois me plaindre, geindre, réclamer. Je voulais être un Infant irréprochable, être le réceptacle de sa fierté. A mon âge, j’aurais dû être plus pragmatique, me méfier davantage. Ce fut une erreur. Après m’avoir à la fois tout pris et tout donné, l’Américain disparut et je ne le revis plus jamais. La Vérité, comme je l’appelais, avait alors un goût bien amer en bouche, et je ne parle pas de sang. Munich – 1974 – Berceau (65 ans) Mon éducation avait été chaotique, plus que prévu. J’avais continué à empiler les cadavres sur mon passage, ceux-ci encaissant la fureur qui était alors mienne à l’égard de mon sort et de mon Créateur. Car c’était ce qu’ils étaient et rien de plus : des cadavres. Des morts. Je crois que cet effet de dissociation date du temps où, jeune éternel, je dus apprendre à me débrouiller seul. J’en voulais à la Terre entière et je tuais sans discernement. Sitôt avais-je rencontré un ennemi qu’il devenait quasi instantanément un corps sans visage ni âme ni personnalité ni vie. Un moyen efficace de se débarrasser de tout un chacun. Couvert par des associés, j’étais ponctuellement retourné en Allemagne, à Munich. Ma patrie. Ce qu’elle était devenue. J’avais vaguement suivi l’actualité en Asie, mais j’eus plus d’informations à propos de la scission de Berlin, pour le traité de l’Élysée où nous devions à présent embrasser notre ancien ennemi, la France. Je ne reconnus rien si ce n’est la terre elle-même. La maison de mes parents et la nostalgie que je ressentis n’était le fruit que du dégoût de ce qui n’avait pu être sauvé. Le nouvel ordre mondial serait un fiasco, il ne pouvait en être autrement. Mais les années d’isolement avaient bâti de solides remparts à la colère en moi, et plutôt que d’armer mon bras elle devint ma conseillère. Elle me garda de sceller le sort du prêtre lors des funérailles de ma mère (j’ai toujours eu en horreur ces représentants de la foi pleins de bienséance et de bienveillance envers le quidam). Et bien qu’elle m’ait déçu en de nombreux aspects tout au long de ma vie, elle restait une femme et je me rendis compte que je ne savais pas la haïr comme je l’aurais aimé. Comme si elle était en quelque sorte l’antidote à ma haine. Sur la tombe, j’avais déposé une branche de houx à Susanne Cäcilia Rorschach, et la nuit m’avait avalé. « Avalon » – 1999 – Femmes fatales (90 ans) Le mépris que je pouvais avoir envers mes semblables – que j’avais découverts parmi mes plus proches associés indonésiens - et envers la race humaine de manière absolue et générale, ce mépris ne semblait pas avoir de prise sur les femmes. Au même titre que ma mère avait canalisé ma haine, les femmes m’apaisaient. Les lupanars et autres lieux de perdition n’étaient pas encore de rares oasis d’illégalité où un vampire risquait jusqu’à sa vie, et fut une période où j’y passai le plus clair de mon temps. D’expériences en expériences, de femmes en femmes, sans forcément parler de rapports sexuels, je découvris des îlots de chaleur insoupçonnés au fond de mon âme, et que ces dames savaient rejoindre et convoquer. Le rituel était souvent le même – mes appétits sexuels étant assez limités, voire médiocres. Celle que j’avais choisie se déshabillait et me caressait. Parfois je la caressais aussi. Parfois encore nous nous caressions. Certaines tenaient d’intéressantes conversations et je pouvais étonnamment écouter des monologues interminables tant que je pouvais me tenir dans leur giron, la tête posée sur leur ventre, entre leurs seins, à me satisfaire de choses simples qui redevenaient des contingences insupportables et méprisables sitôt les portes de la maison close passées. Je me souviens d’une femme mure que j’ai fréquentée jusqu’à ce qu’elle ne tombe malade et ne puisse plus prendre de clients. Blonde, les yeux bleus, le corps robuste mais harmonieux. Ses cuisses me donnaient envie de tenter de regarder le monde autrement, et dès que je la quittais je tuais cette envie. Elle s’appelait…j’aurais aimé ne pas l’oublier. Paris – 2001 – Purification (92 ans) Le mot « fléau » brûlait toutes les bouches. Moi j’y voyais un avènement, la preuve irréfutable que la race supérieure des immortels devait sortir des ruelles blafardes et des romans fantastiques pour enfin prendre la place qui lui était due : celle au sommet de l’escalier des espèces. J’avais fréquenté bon nombre de cercles conservateurs de mes semblables, dont certains très anciens, trop anciens pour envisager que le monde prenne enfin un tournant favorable. Alors nous avions laissé ces relents de rats fétides à leurs considérations fatalistes et nous avions embrassé cette nouvelle ère. La maladie éclaircissait les rangs des humains, faisait le tri avec plus de violence que nous n’en avions eu pendant la guerre. Et j’admirais cela. Les vestiges clairsemés d’une humanité rompue, trop faible, rattrapée par des siècles, que dis-je ! Des millénaires de métissage immonde. Nulle intervention divine, seule la Nature reprenant ses droits et concédant le règne à ceux qui, méritants, avaient patiemment attendu leur tour. J’avais le sentiment vibrant d’être un privilégié, plus encore que durant ces années où j’avais porté la tête de mort et les éclairs, et un feu nouveau brûlait dans mes paumes. Bogotá– 2153 – Réminiscence (244 ans) Je n’aime guère les Hispaniques, mais on ne peut nier qu’ils ont le sens du « business ». En voyage d’affaires – c’est une manière poétique de dire que je cherchais de nouveaux fournisseurs pour mes clients – je m’étais arrêté dans une plantation de « renom » afin d’y goûter les produits. Tout du moins de les faire goûter à mon associé. Une règle d’or que nous nous étions imposé : ne jamais acheter à distance sans avoir une idée de la marchandise. Il vérifiait le bon taux des plants - un taux très élevé pour mes clients désormais immortels - la qualité de la culture et je m’occupais du packaging et de négocier le prix et la fréquence d’expédition, ainsi que les différents vecteurs pour le transit. Ce fut également l’occasion de découvrir qu’en faisant sécher du sang d’humain jusqu’à péremption, celui-ci devenait – par ingestion directe – un puissant euphorisant modifiant les perceptions sensorielles. Oh bien sûr la manière dont mes associés colombiens l’avaient découvert était tout à fait mémorable. C’étaient des esclaves qui travaillaient dans leurs plantations, et ceux qui rechignaient à la tâche ou montraient des signes de faiblesse étaient mis au pilori et battus. Parfois à mort. Méthode qui a fait ses preuves quoi qu’un peu archaïque. Ils avaient pour coutume de laisser les cadavres pourrir au soleil en guise d’exemple, manière qui nourrissait également, à mon sens, les rancunes. Au bout de plusieurs jours de putréfaction, le visage sanguinolent d’un pauvre drôle – c’est en ces termes que l’histoire me fut contée – apparut comme une tentation de pousser la profanation au-delà de la mort. Un des gardes immortels entreprit de « découvrir » cette étrange saveur recueillie sur la lame de son couteau, soucieux – et alcoolisé – de voir si les effets étaient bien ceux vantés par la science (soit une grave intoxication). Ses « collègues » l’avaient retrouvé titubant et exalté au possible. Tout cela par l’unique fruit de la sérendipité. Mieux que l’ecstasy ou le PCP quand le sang était bien dosé. Moins compliqué à constituer, quoi qu’il faille parfois l’enrichir, et plus difficile à intercepter. Un moyen supplémentaire d’atteindre l’autonomie que je visais et qui me préserverait des déconvenues, des trahisons. Je n’ai jamais aimé distribuer des cartons avec une tête de pieuvre coupée, mais je n’avais pas mon pareil, et un certain plaisir, pour trouver des solutions relatives à l’éradication des corps (sans doute était-ce là un vestige de mes habiletés de Mauthausen). Tant de réjouissances et de possibilités pour l’avenir. C’était toutefois sans compter sur un détail qui allait rendre ce séjour latino impérissable. Anecdotique certes, mais qui eut sur mon esprit une incidence que je n’aurais pu soupçonner. Quelle était la probabilité pour qu’il ait survécu jusqu’ici et que nous nous trouvâmes en même place au même moment ? Plus encore, qu’un immortel ait eu la démence de le modeler à son image ? D’en faire un de nos semblables… Sans connaître son Père, je le haïssais de m’imposer pareil spectacle, et je haïssais le hasard d’avoir poussé nos chemins à se croiser à nouveau. Je n’oublierai jamais la Colombie. Je n’oublierai jamais les yeux globuleux injectés de sang – car c’est ainsi que sont les Noirs – et les lèvres lippues, la peau de suie au grain épais, l’expression de bête enragée et la silhouette de fantôme de cheminée. Ainsi avait-il résisté à l’escalier de la mort et à la montagne de cadavres. Et dans cet échange de regards que nous avions eu durant un temps incalculable et suspendu, j’avais médité mille phrases assassines à son encontre, gangrène de toutes les races, pour finalement me draper de silence et ne jamais me retourner sur lui. S’il avait essayé de m’ôter la vie, comme j'avais autrefois tenté d'ôter la sienne, il aurait été arrêté à la moindre esquisse d’agressivité. Seulement, une intelligence primitive devait opérer en lui et nous nous considérâmes tous deux comme une menace sourde l’un pour l’autre, partageant le même souvenir et une haine commune. Nous étions intimement liés, ne nous en déplaise. Je crois qu’au fond il a pu m’inspirer plus de respect que certains mortels. Son visage reste de ces visages qui marquent une existence, si longue soit-elle. Il sera toujours le nègre de Mauthausen. Munich – 2264 – Toile (355 ans) Plus la toile de l’araignée est grande, plus elle a de chance d’être atteinte en un point et ébranlée ensuite, pour mieux être détruite. C’est une règle à laquelle je n’avais pu déroger, en dépit de mes précautions. Avais-je été distrait et trop confiant ? On m’avait pourtant conseillé de faire le tri dans mes relations au gré des époques, afin de ne m’entourer que de ceux qui, réellement fidèles, me suivraient avec honneur et non intérêt personnel. J’avais peut-être échoué dans la fidélisation de certains associés, ceux de la première heure en Indonésie, ces politiques aux yeux rieurs et aux mains avides qui dissimulaient des immortels dans leurs rangs, que j’avais cernés en les découvrant traverser les âges au même titre que moi-même. Il est vrai que depuis quelques décennies, ou plus, j’avais commencé à reprendre les rênes de mes différentes activités afin de cesser de dépendre et de devoir des comptes à mes mécènes originels. Le maître ne supporte toutefois pas quand l’élève le dépasse. C’est un principe que je comprends et que je respecte, sauf quand il me concerne et me précipite dans les plus noirs abysses. L’accusation était simple, presque candide, et ne pouvait émaner que de personnes me connaissant très bien. D’extrêmes proches désireux de ma chute. Il fut porté à la connaissance publique que je me procurais des femmes via le réseau de prostitution du Marché Noir, ou que j’allais les fréquenter personnellement dans les pays où la législation ne prônait pas la peine capitale dans ces cas-là. On retrouva des vidéos pornographiques hétérosexuelles dans mon ordinateur, sur mon téléphone portable, et le nom de ma société fut terni. Si j’avais échappé à Nuremberg, le jeu des vampires était tout autre. Plus impitoyable encore, mais je ne comptais pas m’avouer vaincu ni ne me décourageai. Et cet état d’esprit fut peut-être la clé du procès qui m’accabla. Je fus extradé. Alors que tous mes biens m’étaient retirés et que les chefs d’accusation se juxtaposaient les uns derrière les autres, et les citer ne me rappelle que de mauvais souvenirs, je reçus le secours de la providence, vite démasquée cependant, car elle n’était autre que le masque de la mafia allemande d’un Frère jamais rencontré. L’autre Création d’Harvey Barker. A plusieurs reprises, la Feuer avait tenté de me recruter, afin d’étendre davantage son influence avec un énième bras à son actif. J’avais toujours refusé, par orgueil probablement, par fierté de toute évidence, et parce que le nom de la Grande Germania suscitait en moi des remous perturbants. Eux n’avaient pas abandonné l’idée et les choses se solutionnèrent d’une curieuse façon sitôt mon accord de collaboration prononcé : le temps que je me rende sur place, les vidéos m’inculpant avaient disparu et de prodigieux pots de vin avaient été versés aux magistrats. Mon ardoise fut effacée, je fus blanchi mais j’étais maintenant endetté auprès de cette mafia allemande qui commençait à sérieusement percer en Europe, et si je vécus cela comme un retour à la case départ, il n’était plus question de reproduire les erreurs passées. A bon nombre d’exigences je dus me plier, présenter mes « recettes » et céder des contrats. Comme dit un stupide proverbe français : « Chat échaudé craint l’eau froide », je n’étais pas près de me hisser à nouveau tout en haut de la butte, encore moins en solitaire. Singapour – 2317 – Patrimoine (408 ans) « Goldener Maan » avait connu de meilleures décades depuis sa création, et les temps avaient changé. Je m’estimai déjà heureux que la chaîne ait survécu à la calomnie et à toutes les embûches, or il était nécessaire de lui redonner un nouveau souffle, à défaut de changer son nom comme on avait pu me le suggérer. Je profitai de la rénovation de la plupart de mes établissements pour les équiper avec des technologies récentes, notamment des dômes anti-UV afin qu’ils soient exploitables toute l’année et à toute heure du jour comme de la nuit, même dans les pays chauds dans lesquels j’étais majoritairement implanté. Un service à la demande et à la discrétion des clients fut mis en place, offrant la possibilité de solliciter des escorts immortels ou des esclaves grâce à un catalogue. Certains services étant, de fait, particulièrement onéreux et underground – pour reprendre un anglicisme tendance dans le milieu. L’acquisition d’hybrides fut un point…de dissensions. Notons que j’ai déjà évoqué que le métissage était une abomination, mais ce prétexte de manipulation et de croisements génétiques pour tenter d’endiguer le Fléau, je ne m’y étais résolu qu’en ce qui concernait le business. On s’interroge souvent d’ailleurs, à savoir si je possède des esclaves. Non. En aucune façon. Mon entourage est constitué d’immortels et les branches de la Feuer qui font appel à des mortels casseront tôt ou tard. Tant que la mienne résiste, je n’ai aucune raison de me plaindre du sort qu’on a fait mien et que j’ai embrassé. Munich – 2350 – L’Ephèbe (441 ans) Il est une vérité propre à tous les immortels et qui les rattrape une nuit ou l’autre : l’ennui. Le tout est de ne pas le laisser s’installer, chose évidemment plus facile à dire qu’à faire quand le quotidien ne forme plus qu’une seule et même ligne sans oscillations et se transforme en une boucle fatale. Toujours les mêmes visages. Toujours les mêmes voyages. Toujours les mêmes mots, les mêmes pensées… et puis, une étoile. Je réalise en l’écrivant la portée de ce cliché, mais il est des rencontres comme des évidences. J’ai rencontré bien peu d’êtres mémorables depuis que mon exil forcé en 1945. Mes pâles trente-six ans me semblent avoir eu lieu il y a des centaines et des centaines de vie. Peut-être ne m’ont-ils même jamais appartenu. La vente aux enchères de la maison Smaragd était pour moi l’occasion de nouvelles acquisitions, autant que d’un repérage et d’un entretien avec le commissaire-priseur dans le but d’obtenir de faux certificats ; l’homme étant de nos services de longue date, et fiable. Ayant pris le luxe de venir à pied – mon jeu du moment était de prendre le temps pour tenter de reprendre un peu la main sur son emprise – je m’étais arrêté non loin du lieu de vente pour fumer une cigarette Nerma tirée de la boîte métallique d’origine dont je ne m’étais jamais séparé, et qui représentait une femme égyptienne absolument sublime assise sur le Sphinx. Seul, et c’était assez rare pour être souligné, je m’accordai un moment. J’ai fumé des milliers de cigarettes mais celle-ci est demeurée dans ma mémoire, car précédant un vol emprunt de désespoir et d’insolence qui ne me laissèrent guère de marbre. La main qui avait fourragé dans mon coat avait fini brisée au poignet, et l’importun épinglé au mur, passé au crible. - Hat man dir nicht beigebracht zu fragen « Bitte, der Herr »* ? Jeunesse perdue. Des traits d’aryen comme j’avais eu peu de fois l’occasion d’en observer. Bien qu’il soit roux. Et brûlé. Fascinant. Mon ennui venait d’être dépoussiéré par ce visage de voleur jailli dans la rue, et j’avais plaisir à ce qu’il n’ait pas l’air de savoir qui j’étais. Le flair discret, je n’avais pas tardé à reconnaître de multiples traces de drogues sur lui. Ses traits tirés exprimaient un manque évident. J’avais fréquenté et je fréquentais assez de dépendants pour en reconnaître un au premier coup d’œil. Avec la froideur qui était la mienne, j’avais souri, pour la première fois depuis une éternité. - Ich habe was du brauchst.** Je ne savais alors pas comment, mais je désirais l’avoir à mes côtés, et je compris rapidement que cela serait plus aisé que prévu. ____________________________ * « On ne t’a pas appris à demander ’’s’il vous plaît, Monsieur’’ ? » ** « J’ai ce qu’il te faut. » Copenhague – 2432 – Grandes œuvres (523 ans) La race des faussaires a toujours été de mes favorites. Qui mieux qu’eux savaient cultiver le mensonge et le transcender en art ? Ils étaient à la fois main et œil, et le tout rapportait beaucoup d’argent. C’est ainsi que mes pérégrinations me firent rencontrer un copycat de renom : Monsieur de la Roncière, qui depuis son plus jeune âge baignait dans le milieu de la contrefaçon de la meilleure qualité qui soit, et sur lequel la Feuer lorgnait depuis quelques temps. Peu soucieux d’être en première ligne, un pli cordial lui avait été adressé afin de convenir d’un rendez-vous dans un lieu loin des caméras et des regards. Je m’étais présenté avec les périphrases d’usage – bien connues dans le milieu, nous évitions les termes trop évocateurs mais les euphémismes étaient à la portée de tous – et avais attendu de bien cerner sa personnalité pour lui exposer ma requête : il n’avait pas besoin de connaître la raison de sa sollicitation (qui était qu’un de nos membres risquait la prison et nous souhaitions utiliser la somme récupérée de la vente d’un faux pour réduire sa peine) aussi n’avais-je pas pris de pincettes pour lui commander une réplique de la célèbre Jeune fille à la perle de Vermeer. Monsieur de la Roncière s’était montré plus que coopératif et nous avions sereinement débattu de son pourcentage, après quoi je m’étais retiré en lui assurant que si son travail était démasqué par les expertises lors de la vente, nous ne manquerions pas de le déposséder de quelques bouts de sa personne. Ce ne fut jamais le cas - je dois avouer qu’entre l’original et le faux, je n’aurais pu trancher - jusqu’à présent, car nous travaillons désormais en étroite collaboration. En remerciement et afin d’asseoir encore un peu plus notre position dans ce domaine, j’avais intercédé avec poids en la faveur de Monsieur de la Roncière, afin qu’il prenne la place de conservateur du musée de Copenhague, où les richesses sont nombreuses. On n’a jamais trop de cordes à son arc, et j’aime que mes flèches aillent droit au but. Cela m’évite d’avoir affaire à celui que je ne me suis jamais résigné à appeler Frère. Il me rappelait bien trop l’Américain, et je souhaitais intimement sa disparation. |
Ven 29 Juil - 10:24 Jonna S. Rorschach
Messages : 132 Métier : PDG de "Goldener Mann" et autres activités. |
Je n'ai jamais autant souffert sur la fiche d'un personnage, aussi s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à me dire, je me suis probablement gourée dans les dates car j'ai passé mille ans à changer les âges en fonction des événements, etc. Et j'ai fait beaucoup de recherches mais l'ensemble me paraît bancal à chaud... Très humblement, j'attends vos remarques. J'espère que le vocabulaire ne sera pas choquant, c'est un personnage comme stipulé plus haut. Merci beaucoup |
Mer 3 Aoû - 17:32 Jonna S. Rorschach
Messages : 102 Métier : Conservateur |
Félicitations, tu es VALIDÉ par Alia et moi ! Enfin la mafia va pouvoir bouger un peu, ca va remuer du coco avec .... JOJO ! *fuit très loin * Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !
Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :
Amuse-toi bien sur le forum |
Jeu 4 Aoû - 13:17 Orion de la Roncière
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