Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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4 participants
Niels J. Oberyn
Messages : 15
Métier : Médecin - PDG d'un groupe pharmaceutique
Roi de fées
Niels J. Oberyn
Roi de fées


Prénom(s) :Niels James
Nom(s) :Oberyn
Surnom(s) : Le roi des fées, Nilou (seulement pour les très intimes !)
ge : 600 ans
ge apparent :  27 ans
Taille : 1m88
Nationalité : Anglais
Orientation : You don’t dare...
Métier : Médecin - Chercheur en botanique et pharmacologie – PDG du groupe pharmaceutique Night Genetics
Autre :  Il a d’élégantes et inhabituelles oreilles un peu pointues, ce qui lui a valu son surnom de Roi des fées. Ses cheveux sont toujours impeccablement nattés lorsqu’il travaille. Il porte trois petits anneaux à l’oreille droite, un seul à l’oreille gauche et sa peau n’arbore ni cicatrices ni taches de naissance


Niels James Oberyn



Très bien intégré au nouvel ordre mondial, Niels s'accommode parfaitement de l'esclavage. Il ne prend pas plaisir à voir des gens souffrir inutilement, mais il se montre très détaché des mortels avec qui il ne partage aucun lien. En revanche il prend grand soin de ceux qu'il a acheté. Son côté médecin, sans doute.






Crédit avatar : Studies 2 par Magnus Norén



Description mentale


Niels : « J’aime que les choses soient en ordre. Que chaque objet soit à sa place, que chacun effectue correctement la tâche qui lui a été attribuée. Le chaos et la saleté ont leur place dehors, dans la nature, mais pas dans mon intérieur. Ni dans mes pensées. J’attends des gens qui m’entourent qu’ils sachent faire preuve de discipline et de rigueur car il n’y a rien de plus irritant que de devoir perdre du temps à repasser derrière eux. »

Owen: « Il aime comprendre comment les choses fonctionnent. C’est un esprit curieux. Par exemple, il s’est mis à lire Shakespear parce que je l’ai appelé Obéron et il ne savait pas qui était ce personnage. Il a tenu à faire plusieurs sports pour comprendre comment fonctionnaient ses muscles selon telle ou telle activité. Il passe des heures à lire des récits de voyages et espère, depuis notre plus tendre enfance, pouvoir voyager et observer lui-même le monde. Je ne connais pas plus entêté que lui. Il arrive toujours à ses fins. »

Elisabeth : « Vous allez me trouver bête, mais Niels c’est un peu l’image que l’on se fait du prince charmant. Il est toujours si poli, si aimable, il a l’air parfait. Mon père dit que c’est le gendre idéal. Mais je crois que ce qui m’émeut le plus, c’est cette impression qu’il cache un secret, qu’il ne se dévoile jamais vraiment en public. Je suis sans doute un peu trop fleur bleue pour mon âge, mais j’aime à croire que lorsque nous serons plus proches, il s’ouvrira à moi et me laissera entrevoir un peu de cette tendresse dont sa mère m’a parlé. »

Lady Oberyn : « C’était un enfant très obéissant et il est devenu un homme très travailleur. Il n’a rien de cette froideur militaire qu’avait son père, Dieu merci. J’ai toujours été étonnée de voir à quel point il pouvait être à l’écoute des gens, qu’il s’agisse de ses collègues de laboratoire ou des domestiques. Je ne sais d’où lui vient cet… Altruisme, cette empathie. C’est sans doute ce qui lui permet d’avoir cette étrange fibre artistique. Je comprends l’utilité des cours de dessin, après tout un bon botaniste doit pouvoir faire le croquis détaillé de ses sujets d’expérience. Mais la flûte ? Ne vous méprenez pas, c’est un ravissement pour les oreilles, mais je crains qu’il n’ait choisi cet instrument atypique que pour le plaisir de correspondre à ce surnom ridicule que lui donne son frère. Cet enfant ferait n’importe quoi pour son aîné, je ne sais si je dois m’en attendrir ou m’en alarmer. »

Gayle : « Le maître est très exigeant et sévère, mais il récompense les efforts, toujours. Et lorsqu’on apprend à le connaître, on se rend vite compte qu’il a un cœur beaucoup plus tendre qu’il ne le prétend. Il n’a jamais oublié mon anniversaire, ni ceux de sa famille. Il apprécie de garder des souvenirs des bons moments passés ou des gens, des souvenirs avec une valeur affective plus que monétaire. C’est aussi quelqu’un de très observateur : il remarque toujours lorsque je déplace des objets en faisant le ménage ou lorsque je change une recette. Parfois je me fais taper sur les doigts parce que je suis tête en l’air… Mais il lui arrive aussi de rentrer avec mes viennoiseries préférées, de m’offrir un vêtement sur lequel j’avais flashé ou de m’emmener en vacances. Des petites attentions de ce genre. Ne lui répétez surtout pas ce que je vous ai dit ! »



Description physique


Ses mains sont fines, longues, bien entretenues. Elles savent jouer de différentes flûtes, tenir les rênes d’un cheval, faire de la boxe française et surtout dessiner. Elles écrivent à la plume mais ne sont jamais tachées d’encre. Ses jambes sont longues, habituées à la randonnée et à se tenir debout longtemps, à se croiser avec distinction dans un fauteuil. Sa taille est étroite, légèrement cambrée et souvent ajustée dans des vestes de très bonne facture. Ses épaules sont droites, toujours, et ne se voûtent jamais malgré la fatigue ou les difficultés. Elles sont assez solides pour porter beaucoup plus qu’on ne l’imaginerait, gardent la trace de quelques années à pratiquer l’aviron.

Son port de tête est élégant, altier même.  Sa nuque ne se courbe que sur les livres où il use ses prunelles bleues, ou sur un amant pour qui il ferait revivre son souffle tarie depuis longtemps. Ses lèvres sont sévères, mais parfaitement dessinées. Elles ne haussent pas souvent le ton, maîtrisent tous leurs mots, n’accordent de sourire sincère qu’à leur entourage proche. Pourtant, elles ne sont pas avares de mots tendres lorsque l’on gagne leurs faveurs. Son nez droit est très aristocratique. Ses yeux, frangés de longs cils, ont la pureté d’un ciel d’été. Ils ne cillent pas souvent, ne manquent aucuns détails, sondent toujours leur interlocuteur lors d’une conversation. Ils savent changer en glace quiconque les fâche et se clore avec volupté lorsque vient le plaisir. Ses cheveux sont longs, autrefois assez pour lui caresser le creux de la taille, toujours brillants et disciplinés. Ils ne viennent (presque) jamais se mettre en travers de son regard lorsqu’il travaille.

Ses vêtements sont raffinés, toujours propres et repassés. Souvent taillés sur mesure, toujours issus d’une grande maison, ils enveloppent sa silhouette pour la mettre en valeur. Son pas est régulier, assuré et n’hésite pas à passer du pavé au sous-bois.


Histoire


Kilburn, 28 mai 1930

Je commence ce nouveau journal après avoir délaissé l’habitude de tout consigner à l’écrit pendant des années. Mes dernières notes remontent à mon adolescence, il me semble. Père m’avait alors dit que tenir un journal n’était pas un passe-temps recommandé pour un homme, à moins qu’il ne s’agisse d’un journal de voyage, d’un recueil scientifique ou de mémoires de guerre. J’avais donc délaissé cette activité « de femme » pour entrer dans un des clubs sportifs de mon collège.
Mais il me semble juste de reprendre aujourd’hui ma plume. D’un part car étant en école de médecine et prochainement diplômé, je m’octroie le droit de considérer que ma vie entière est dédiée à la science et donc, que ce journal est une forme de recueil scientifique. Ainsi je ne désobéis pas tout à fait à feu mon Père. D’autre part car il serait regrettable de ne garder aucune trace écrite de la créature que je suis devenu. En tant que scientifique, je me dois de rapporter toute mon expérience de la façon la plus objective et précise possible.

Ma vie a basculé il y a de cela deux ans. J’étais allé me promener dans la forêt de Hight Kilburn car il me semblait me souvenir qu’une fleur peu commune poussait aux abords de la Silver Fox River. Mes études de pharmacologie se déroulaient sans heurts, la botanique ayant toujours été une de mes passions. Après avoir marché pendant plusieurs heures, je trouvais enfin la plante tant recherchée et passait un long moment à en faire le croquis dans mon carnet, si bien que je fus surpris par la tombée de la nuit sur le chemin du retour.
Je me souviens encore de la silhouette dégingandée de cet homme qui remontait la route, à ma rencontre. Il titubait, comme s’il était saoul, et ses bras ballants avaient l’air d’être sur le point de se décrocher tant ils manquaient de tenue. Ses vêtements étaient ceux d’un citadin de classe moyenne, mais couverts de poussières et pleins d’accrocs. Il m’aborda avec d’étranges questions à propos de la vie éternelle. Je tentais en vain de m’en débarrasser sans avoir à user de la force, mais il finit par s’agripper à mon bras avec un regard fou et me demander si je souhaitais recevoir le don de l’immortalité. La suite, malheureusement, reste très floue dans ma mémoire.
Il me semble qu’il m’a poussé sur le bas-côté avec plus de force que je n’aurais pu l’imaginer. Je me suis débattu comme un beau diable, mais rien n’y fit et lorsqu’une douleur aigüe me transperça la gorge, je su que ma dernière heure était arrivée.

Cette nuit-là, je rendis mon dernier soupir.

Lorsque j’ouvris les yeux à nouveau, ce fut non pas pour découvrir les portes dorées du paradis ou l’infernal portail noir du royaume de Lucifer, mais pour retrouver la campagne anglaise que j’avais toujours connu. J’étais alors déboussolé, effrayé, perclus de douleurs et couvert de feuilles et de terre. Mon bourreau m’avait vraisemblablement traîné jusqu’à un bosquet et couché dans une sorte de fosse qui avait été creusée sous une grande pierre couverte de mousse. Des branchages me faisaient un toit épais par lequel ne filtrait presque aucune lumière et j’eu le malheur de les écarter pour tenter sortir en pleine journée et rejoindre ma demeure.
Je fis alors ma première découverte : la clarté du soleil m’était devenue intolérable. Ses rayons, qui pendant plus de vingt années m’avaient réchauffé la peau aux plus belles heures de l’été, brûlaient désormais mon épiderme aussi sûrement que la flamme d’une bougie. Mon corps, pourtant frigorifié, se terra alors jusqu’à la tombée du jour dans l’ombre de cette immonde fausse où l’on m’avait jeté telle une carcasse à l’arrière d’un abattoir. Sous une belle lune de juin, je trouvais enfin la force et le courage de m’extirper de la fange. Je fis ainsi ma seconde découverte : bien qu’il n’y ait que les étoiles et ce croissant de lune argentée pour éclairer ma route, mes yeux parvenaient à saisir les moindres détails du paysage sur lequel ils se posaient. Si l’astre diurne me mettait au supplice, Sélénée était en retour devenue ma plus chère amie et dévoilait à mes sens un monde que je n’aurais pas soupçonné.

Armé de ces nouveaux yeux capables de transpercer les ténèbres, et de cette nouvelle ouïe qui me faisait tourner la tête à chaque bond de sauterelle dans les hautes herbes, je parvins à rejoindre le domaine familial. Tout le manoir était illuminé malgré l’heure tardive et je sentis mon cœur bondir lorsque la voix de mon frère bien aimé me parvint. Il envoyait des hommes à ma recherche ! Le ciel bénisse son âme pure, il ne pouvait se résoudre à ma disparition et, rongé par l’inquiétude, envoyait nuit et jour des domestiques et des villageois ratisser la campagne dans l’espoir de retrouver ma trace.
Je m’apprêtais à rentrer chez moi, à retrouver la chaleur de mon foyer et me remettre de ces horribles épreuves lorsque l’impensable se produisit. Après avoir sauté par-dessus le mur du jardin de ma Mère, approchant le manoir par le flanc ouest pour entrer par la porte des domestiques sous l’impulsion d’une pudeur instinctive, je tombais nez à nez avec un jeune valet que nous avions engagé quelques mois plus tôt. Il sembla aussi surpris que moi et après m’avoir reconnu, il s’approcha pour me prêter son bras et m’aider à rejoindre le salon où m’attendait ma famille qui, disait-il, serait au comble de la joie de me revoir en vie.
En vie.
Le terme n’aurait pas pu être moins approprié.
Et alors que ce doux jeune homme passait un de mes bras sur ses épaules pour me soutenir, je senti monter en moi une inextinguible soif. Une sensation telle que je n’en avais jamais connu et qui mit mon corps et mon esprit au supplice. Soudainement, les battements de cœur du valet résonnaient à mes oreilles avec la violence d’un gong chinois et sa peau exhalait le plus délicieux des arômes. Je perdis pied et une nouvelle fois, ma mémoire se brouille alors que je tente de retranscrire les événements passés. Je ne me souviens que de l’horreur qui se peignit sur ses traits, d’un bref cri de douleur qui cette fois n’était pas le mien, puis la sensation oh combien jouissive de pouvoir étancher ma soif. Chaque goulée me rendait mes forces, m’emplissait d’une énergie bouillonnante. Je ne sais combien de temps je restais penché sur ce corps frêle qui s’était affaissé au sol, je ne me souviens que de cet instant où je revins enfin à mes sens, réalisant que je plantais mes dents – que dis-je, mes crocs ! – dans la gorge du malheureux. Mon visage était maculé de sang chaud, mes lèvres et mon menton dégoulinaient de ce précieux liquide vital alors que mon innocente victime semblait avoir perdu toute couleur, parfaitement exsangue.

La lumière d’un chandelier me fit tourner la tête alors que je ne réalisais pas encore ce que je venais d’accomplir. Owen, mon cher Owen, se tenait là, partagé entre la joie et l’abomination de ce qu’il découvrait. Il me semble l’avoir appelé d’une voix suppliante alors que ma vue se brouillait pour se couvrir d’un voile rouge. Je souillais alors un peu plus ma chemise tandis que des larmes de sang coulaient sur mes joues. Jamais de ma vie je ne m’étais senti aussi démuni et perdu.
Mon aîné, sans doute poussé par un amour que seul Dieu est en mesure d’inspirer, s’agenouilla à mes côtés et me prit dans ses bras pour me bercer et apaiser mon angoisse. Ensemble, nous transportâmes le corps du malheureux jusqu’à la rivière, le lestâmes de pierres avant de l’envoyer par le fond. Puis, assit sur la berge, je racontais toutes mes mésaventures à mon frère dans l’espoir de quérir des réponses.

Je n’ai jamais été un grand rêveur. Les contes de fée et les histoires pour enfant m’ont toujours beaucoup ennuyé et je leur avais toujours préféré des traités de botanique et de médecine, même à mon plus jeune âge. Owen en revanche se passionnait pour la littérature de l’étrange et lors de ses études de lettres, il avait fait de la mythologie son domaine de prédilection. Ainsi, là où tout médecin aurait échoué à me diagnostiquer, mon bien aimé frère mit un nom sur ma nouvelle condition : vampire. Ces créatures folkloriques de l’est de l’Europe se nourrissaient de sang humain et ne pouvaient supporter la sainte lumière du soleil. Rejetons de l’enfer, reniés par Dieu, les vampires étaient, selon les légendes, d’abominables tueurs voués à passer leur vie dans l’ombre et à terroriser les populations jusqu’à ce qu’un exorciste envoyé par l’Église leur plante un pieu dans le cœur.
Horrifié par ce destin, je suppliais mon aîné de ne pas me laisser sombrer dans cette vie décadente à laquelle on me promettait. Je n’avais alors que vingt-sept ans, une brillante carrière de médecin à portée de main et un mariage avantageux programmé de longue date, je ne pouvais me résoudre à tout abandonner. Je ne pouvais me résoudre à l’idée que je sois devenu un danger pour ma tendre Mère et mon frère chéri. Voyant ma détresse, il me fit alors la promesse solennelle de faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver mon âme.

Ainsi commença pour nous une nouvelle existence.

Kilburn, 30 mai 1930

Les mois suivant cette terrible nuit furent les plus éprouvants de toute mon existence. Au bord de la rivière où nous étions devenus complices de mon crime odieux, nous échafaudâmes un plan qui me permettrait de vivre au manoir et d’excuser ma condition. Après m’être lavé de tout le sang dont était gorgée ma chemise, je prétextai avoir été attaqué par une bête sauvage et mordu au cou, la trace des crocs de mon Créateur étant toujours visible. Je mis sur le compte de la douleur et de l’égarement les trois jours de disparition qui avaient tant inquiétés ma famille et me prescrivit moi-même des soins pour me remettre d’aplomb. Il fut très facile, à partir de cet instant, de soi-disant découvrir que j’étais porteur d’une maladie transmise par l’animal qui m’avait mordu et qui me rendait intolérant à la lumière directe du soleil. Cette période de fausse convalescence fut pour moi l’occasion unique et rêvée de pouvoir m’étudier et expérimenter les capacités et les tares de ma renaissance.
Ainsi nous découvrîmes, Owen et moi, que les jours de grisaille il m'était possible de m'approcher des fenêtres de jour, l'espace de quelques instants, à conditions de me couvrir de vêtements épais et en portant gants et chapeau. Ce n'était pas encore une balade en extérieur, mais au moins pouvais-je redécouvrir une petite partie de ces paysages familiers autour de la maison avant de retourner aux ténèbres de ma chambre. Mon nouveau corps, quoi qu’en tout point similaire à l’ancien d’un point de vue extérieur, semblait capable de se régénérer plus rapidement, laissant ma peau sans imperfection aucune. En contrepartie, la nourriture terrestre ne parvenait plus à combler mon appétit et il semblait que seul le sang pouvait apaiser cette soif atroce qui me tordait les boyaux presque chaque nuit.

Les premiers temps je parvins à m’astreindre à boire le sang des animaux trouvés en forêt. Ma force et ma vitesse étaient sans commune mesure, j’étais capable de rattraper un cerf à la course pour me nourrir ! Cependant, je ne pus me résoudre à suivre ce régime très longtemps. Le sang animal ne restaurait pas mes forces comme le faisait le sang humain et bientôt mes pas rôdèrent du côté du village le plus proche. D’abord convaincu que n’importe quel sang ferait l’affaire, je commis l’erreur de m’attaquer à des jeunes filles. Plus frêles, plus faciles à attraper, elles me semblaient des proies idéales. Malheureusement pour moi, mon palais était devenu plus délicat et capricieux que je ne l’avais imaginé et leur sang me laissait systématiquement un goût de vase sur la langue. Je me tournais donc bien vite vers les garçons d’écurie, les paysans, les ouvriers. Mes premières victimes ne survivaient pas à mes chasses, ce qui me causait autant de culpabilité que de soucis, car il était évident que trop de morts conduiraient à une enquête et cela mettrait en danger ma vie ainsi que celle de ma famille. Au prix d’un effort colossal, je parvins à réduire chacune de mes ponctions, notant scrupuleusement dans un calepin les heures ainsi que les quantités. Je ne remercierais jamais assez le ciel de m’avoir doté d’une volonté de fer ainsi que d’une méticulosité si prononcée. Grâce à ces atouts, je su imposer mon bon vouloir à mon corps, le forçant à s’adapter à un régime régulier et moins glouton que ce que l’instinct me poussait à consommer.
Owen me fit un jour la réflexion très pertinente que cela ressemblait à l’apprentissage des nourrissons à se conformer peu à peu à des horaires de tétée. N’ayant nul parent pour m’apprendre, je fis moi-même mon éducation, soutenu par mon frère et les enseignements passés de feu notre Père à propos de la rigueur et de la discipline qu’un gentleman se doit de suivre en toute circonstance.

Lorsque mon appétit fut stabilisé, mon quotidien s’en trouva fort amélioré. Six mois après mon « accident », j’étais capable de mener un train de vie presque normal, évitant le soleil en journée et prélevant sur mon propre frère, et à sa demande, mes doses de sang quotidiennes. Ne ressentant plus le besoin de dormir autant qu’avant, je profitais de mes nuits pour étudier et pouvoir reprendre l’université à l’automne, ou pour réchauffer la couche d’Owen.

Ce journal étant un témoignage sans concessions de mon existence et ne risquant pas de tomber entre les mains de n’importe qui, je ne tairais rien de la relation que nous entretenions mon frère et moi. Aussi loin que je puisse me souvenir, nous avons toujours été inséparables, couvrant les bêtises de l’autre et nous alliant pour le meilleur comme pour le pire. N’ayant qu’un an et demi de différence, nous fîmes la découverte de la vie en même temps. Et lorsque notre Père ne revint pas des combats et qu’il fallut se montrer fort pour notre Mère, ce fut en s’appuyant l’un sur l’autre que nous parvînmes à surmonter le deuil. Les années passant, nous laissâmes nos jeux d’enfant derrière nous pour développer une complicité plus profonde encore, liés que nous étions par notre passé commun et notre vie d’adulte qui commençait. Personne n’oserait blâmer deux frères d’être ensemble et de faire corps contre le reste du monde, surtout dans une famille aussi ancienne que la nôtre où la descendance et la solidarité sont des valeurs fondamentales. Ce fut toujours notre chance : pouvoir vivre sous le même toit, partager de longues discussions et des promenades sans que l’on ne jase à notre sujet.
À mes vingt ans, lorsqu’on me présenta à celle qui deviendrait ma fiancée, je sentis quelque chose se briser au fond de mon cœur. Elle était belle, douce, d’une bonne famille et prompte à inspirer l’amour, mais aucun désir ne me venait lorsque je me figurais son portrait. Tout au plus, une tendresse bienveillante pour les efforts qu’elle mettait à ce que nous nous entendions bien. Mon aîné ne tarda pas à m’avouer qu’il concevait une grande peine à l’idée que je puisse m’unir à cette femme, peine que je partageais car ce mariage signerait la fin de notre duo. Il ne s’écoula pas beaucoup de temps avant que nous ne cherchions le réconfort dans les bras de l’autre, avec autant de naturel que de soulagement. Cette liaison impie ne fit jamais naître de sentiments coupables en nos cœurs. Ma transformation alimenta la passion qui nous unissait et me permit même de découvrir qu’il pouvait y avoir du plaisir à donner et à recevoir une morsure.

Kilburn, 2 juin 1930

Cela fait à présent deux ans que je ne suis plus un vivant. Mes études ont repris et en dehors de mon handicap face au soleil, ma scolarité n’a pas été affectée par ma nouvelle condition. Owen étant loin de moi, je me nourris sur des prostitués, toujours les mêmes, que je drogue avant chacun de nos ébats. Ainsi aucun souvenir lugubre ne vient entacher leur mémoire et ils ne gardent que de vagues souvenirs de nos rencontres. Mes nuits de travail portent leurs fruits car je suis désormais major de ma promotion et avec un poste assuré à l’hôpital de Birmingham, le meilleur établissement en matière de recherches botaniques pour les soins. Dans un mois je serai diplômé. Je suis parvenu à faire entendre raison à Lisbeth à propos du mariage : il est préférable que nous attendions que je sois installé à Birmingham avant de nous unir. Ce report de mariage est le bienvenu, mais je sais que je ne pourrai pas esquiver ce devoir toute ma vie.
Owen sait qu’il devra lui aussi épouser celle à qui il est promis et bien que cette perspective ne nous enchante ni l’un ni l’autre, la survie de notre lignée dépend de ces mariages. Notre sens du devoir passe avant nous.

Birmingham, 10 septembre 1939

La guerre est déclarée sur le vieux continent. L’Allemagne est officiellement devenue l’ennemie de tous les peuples libres et menace la France. Au nom de l’alliance entre nos deux pays, notre bonne vieille Angleterre entend se dresser à ses côtés pour faire face.
Elisabeth n’est pas tranquille et craint que le conflit n’atteigne nos côtes. Malgré notre mariage insatisfaisant, je sais qu’elle nourrit pour moi beaucoup d’affection et ne souhaite pas me voir pâtir de cette guerre. De mon côté, je m’inquiète pour Owen, qui vit à Londres.

Birmingham, 12 août 1940

J’ai envoyé Elisabeth au manoir de Kilburn pour la mettre en sécurité à la campagne. Elle veillera ainsi sur ma Mère et sur les enfants qui ont été acceptés au domaine. Les bombardements sont devenus notre fléau et l’avancée des troupes allemandes en France fait frémir toute la Grande-Bretagne. Je pars dans deux jours pour rejoindre Londres et prêter main forte aux hôpitaux.
Owen…

Londres, 23 septembre 1940

Le flux de blessés me semble interminable. Je peine à contenir ma Soif certaines nuits. Lorsqu’un patient est condamné, il n’est pas rare que je l’achève pour mettre un terme à ses souffrances et combler mon appétit. Owen reste à mes côtés, sa femme est également à Kilburn et nous envoyons régulièrement des lettres pour rassurer tout le monde.
Bientôt je serai oncle. La nouvelle me ravit autant qu’elle me serre le cœur. Malgré mes efforts, je n’ai pas été en mesure d’offrir la même joie à ma famille. Je ne suis pas généticien, mais il semble que mon état de vampire m’interdise toute reproduction. Une fois cette guerre achevée, je m’attèlerai à trouver un moyen de combler les attentes d’Elisabeth. C’est une femme courageuse et bonne qui ne mérite pas mon ingratitude.

Londres, 20 mai 1944

Je pars pour la France.
Me voilà intégré à l’armée dans le corps de médecine et inscrit sur les listes pour le grand départ. On nous a parlé d’une vaste opération secrète. Lorsque Owen est revenu de son service, il y a deux ans, nous avons fait en sorte de le dispenser définitivement des combats. Je n’aurais pas supporté de le voir partir à nouveau et risquer la mort. À présent, c’est lui qui me conjure de ne pas partir, bien qu’il sache que je ne risque pas grand-chose en comparaison d’un humain normal. Pour ma dernière nuit au pays, nous resterons ensemble.

Ne crains pas pour ma vie, mon frère, elle m’a été arrachée il y a bien longtemps déjà.

Paris, France, 25 août 1944

La capitale est officiellement libérée du joug allemand !
Les batailles ont été nombreuses depuis le débarquement, notre progression est fulgurante mais le nombre de morts et de blessés nous submerge. Je voudrais pouvoir tous les sauver, mais mes capacités ont leurs propres limites. J’ai découvert par hasard que mon sang avait d’étonnantes propriétés curatives pour les vivants. Malheureusement, je ne peux pas faire miracle sur miracle, au risque d’attirer l’attention. Me nourrir est toujours aussi facile, avec le temps je ressens moins de culpabilité. Pourquoi me tourmenterais-je alors que je sauve tant de vies ? N’est-ce pas une juste rétribution de pouvoir me nourrir sur des hommes condamnés en leur offrant une fin rapide et indolore ?

Mes lettres arrivent en Angleterre, rassurent Owen, Elisabeth et Mère. Je leur fais à chacun des courriers séparés, en particulier car mes lettres pour mon frère sont plus nombreuses. La moitié lui parviennent dans une boîte au lettre spéciale dont nous sommes les seuls à avoir connaissance – ainsi que le facteur, cela va sans dire – et où il peut prélever ce courrier secret sans froisser l’âme sensible de mon épouse et le cœur généreux de ma Mère. Les lignes que je lui adresse semblent banales, mais il sait y lire la tendresse que je lui destine.
Les troupes vont repartir, mais je reste à Paris pour superviser l’accueil et les soins des grands blessés.

Paris, France, 15 septembre 1944

J’en ai rencontré un autre.
Un vampire, comme moi. Il a semblé étonné de me voir, mais s’est montré amical. Nous nous retrouvons cette nuit pour parler, à ma demande. J’ai tant de questions !

Paris, France, 16 septembre 1944

André est un vampire âgé d’une centaine d’années déjà. Après lui avoir conté mon histoire, il m’a fait part de toute son admiration à mon égard pour être parvenu à me prendre en main malgré l’absence de mon Créateur. Il semble que la coutume veuille qu’un vampire reste auprès du vampire qu’il crée afin de l’aider à s’acclimater à sa nouvelle nature. Mon Créateur étant visiblement un illuminé, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose que je me sois forgé moi-même.

Paris, France, 3 octobre 1944

Je viens d’envoyer la lettre annonçant à Owen que je ne rentrerai pas tout de suite. André m’a offert son amitié et de précieux conseils, il souhaite désormais que je l’accompagne pour achever d’apprendre ce que j’ignore encore sur les vampires et leur mode de vie. Comment survivre à travers les âges, comment charmer et hypnotiser, comment se protéger du soleil en toute circonstance. Mon cœur saigne à l’idée d’être séparé si longtemps de mon cher frère, mais cet enseignement est nécessaire.

Je dois partir.

Londres, 18 mars 1975

Comme le temps a passé…
J’ai quitté ma patrie pendant trente ans et j’ai l’impression d’être un étranger désormais. Mon anglais est toujours parfait, j’ai veillé à le travailler et à le moderniser avec le temps, de même que mon français et mon espagnol. Je sais que les choses ont changés, que le monde entier a changé et j’ai changé avec lui. C’est une règle d’or pour les vampires.
Je reviens pour Owen.
Pour lui dire adieu.
Mon frère adoré a fêté ses 76 ans et sa santé décline. Notre dernière rencontre remonte à presque dix ans déjà. Le temps a fait son œuvre sur son corps et son visage, mais il reste incroyablement beau à mes yeux. La mortalité humaine est une notion que j’ai été forcé d’apprivoiser aux côtés d’André. Je dois beaucoup à cet homme. Mordre et parfois tuer des humains ne me procure plus aucune gêne, j’y trouve même un plaisir un peu coupable. Cela ne signifie pas que je les méprise, simplement que j’ai pris conscience que leur mort est parfois nécessaire et pas aussi catastrophique que je le pensais. Cela n’a jamais terni l’amour que je porte à mon aîné, ni l’attachement que nous lie. Aujourd’hui je rentre au pays afin de lui dire adieu car je sais que sa vie va s’achever, ses médecins l’ont annoncé il y a peu. Et cette mort-là me fend le cœur.

Demain je me rends à l’hôpital où se trouve mon frère bien aimé. Ce sera notre dernière rencontre. Il a accepté son destin, j’ai accepté le mien. Je sais quelle est la douleur de perdre un être que l’on aime, je me souviens de celle ressentie lorsque notre Mère, la seule femme pour qui je nourrissais un réel amour, quitta ce monde. Cette peine est le prix à payer pour l’immortalité.

Boston, 5 février 2019

Ma demande de financement de mes recherches a abouti, enfin !
Depuis toutes ces années, à mettre à jour mes connaissances pour rester à la pointe du progrès en matière de botanique et de pharmacologie, j’aurais été très désappointé de devoir renoncer à mon expédition en Amazonie !
L’Amérique m’a déroulé le tapis rouge lorsque je suis arrivé. Éminent scientifique, nom reconnu dans le domaine de la recherche de nouveaux traitements, chimiste émérite, je suis parvenu à conserver un statut prestigieux en jouant la carte de l’audace toutes ces années, me grimant pour me faire vieillir jusqu’à pouvoir prétexter être mon propre descendant et reprendre mes travaux. Changer de pays, de coiffure, de langue et de diplôme est une gymnastique à laquelle je suis habitué à présent.

Mon nouvel objectif est l’étude de plantes rares en Amazonie. Depuis la directive interdisant l’exploitation de la forêt vierge, c’est une course scientifique à la découverte et je compte bien me démarquer parmi les participants. Que peuvent les humains face à un esprit ayant accumulé plus de 118 ans d’expérience et de savoir ?

Amazonie, avril 2024

Quelle étrange rencontre que celle que je viens de faire.
J’étais à mes échantillons, ayant le plaisir de travailler seul depuis que le reste de mon équipe humaine est retournée aux États-Unis, lorsque j’ai entendu un cri rauque. Poussé par une curiosité naturelle car me pensant parfaitement seul dans cette épaisse jungle, j’ai accouru jusqu’à la source du bruit et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir le corps d’un homme, visiblement militaire de profession, à l’article de la mort.

Je ne saurais dire ce qui me poussa à agir, mais avant que je puisse me rendre compte, je pressais mon poignet transpercé par mes propres crocs contre la bouche livide de cet inconnu pour lui faire boire le plus possible de mon sang. Son cœur a cessé de battre depuis déjà plusieurs heures, mais je l’ai tout de même ramené au laboratoire. D’expérience, je sais qu’une renaissance peut prendre plusieurs jours…

Une fois allongé et attaché dans l’avant-poste d’observation (Cet homme est une force de la nature ! Je ne souhaite pas qu’il ravage mon laboratoire en se réveillant.), j’ai tenté de lui faire boire à nouveau mon sang. J’ai bien conscience que son organisme est mort, cependant mes cellules sanguines peuvent travailler malgré tout. Je sais qu’elles sont déjà à l’œuvre, j’espère simplement qu’elles parviendront à le sortir des griffes d’Hadès.
Malgré moi je perds de longues minutes à l’observer. La plaque qu’il porte autour du cou indique qu’il s’appelle Sigvald Nielsson. Il semble un peu plus âgé que moi, j’entends en termes d’apparence physique, fais approximativement la même taille que moi, mais fait sans doute deux fois ma largeur d’épaule. Ses cheveux sont déjà argentés.

Je crois que je l’ai sauvé par réflexe. Par caprice également. Cela fait un moment que j’envisage de transformer un humain, pour avoir quelqu’un à mes côtés, pour enseigner ce que l’on m’a enseigné et pour faire prospérer les vampires. J’ai été incapable de donner à ma lignée un héritier, je veux pouvoir en donner un à ma race. L’occasion était trop belle.

Amazonie, mai 2024

Sigvald apprend vite. Il n’est pas encore prêt à retourner parmi les vivants, mais il le sera dans très peu de temps. Sa capacité d’adaptation et de résilience m’impressionne beaucoup. Après quelques débuts un peu houleux, nous sommes parvenus à nous parler sans qu’il ne me traite de noms d’oiseaux. Nos conversations me plaisent. Sa façon de penser est singulière à mes yeux, très loin des raisonnements scientifiques auxquels je suis habitué.
Mon nouveau rôle de mentor me plaît également. Je m’y sens à l’aise et mon jeune élève semble taillé sur mesure pour moi : il apprend vite et sait se montrer attentif. Je sais que je peux être très exigeant, je dois donc m’estimer chanceux d’avoir transformé une personne capable de supporter mes méthodes d’enseignement.

Brésil, juillet 2025

Je trouve enfin un moment pour reprendre ce journal. J’ai la délicieuse impression qu’en une année, ma vie a été plus intense et plus remplie que le siècle dernier. Sans doute est-ce grâce à la présence de Sigvald. Je ne pensais pas qu’il puisse me fasciner à ce point. Sa façon de bouger, de penser, de parler, le regard qu’il pose sur moi et les mots qu’il emplois… Tout éveille mon attention, ma curiosité et mon désir. Je ne prévoyais pas de me lier à lui de cette façon, mais je ne regrette rien.
Je le vois depuis la table où j’écris, debout sur la terrasse de ce petit hôtel miteux en bord de plage où nous avons posé nos valises. Les lumières de la rue le découpent sur la nuit.
Il est beau. Sauvage. Tendre. Fougueux.
Je trouve en lui quelque chose de fier et d’assuré qui me plaît plus que de raison. Que je le morde ou que je l’embrasse, il m’en faut toujours plus. Serais-je devenu gourmand avec l’âge ? Sans doute, mais Sigvald est un sacré morceau. Je crois qu’il ne fait que deviner l’attachement que je lui porte. Mais il finira par savoir.

New-York, novembre 2256

Je viens de tuer un groom dans l’hôtel où j’ai réservé une chambre. Il va falloir que je rembourse la direction.
Malgré sa mort, je ne me sens pas soulagé de la douleur qui me déchire les entrailles. Sans cesse je repense à cette décision de partir et sans cesse de me précipite sur le téléphone, prêt à prendre un billet retour, avant que mes résolutions ne me reviennent en tête.

J’aime Sigvald. Profondément. Rien n’a jamais égalé ce sentiment, ce besoin viscéral d’être à ses côtés, de le toucher, de lui parler, d’entendre sa voix en retour. Mais ne nous pouvons rester ensemble à tout jamais.
Après avoir assumé mon rôle de mentor, j’aurais dû l’enjoindre à prendre son envol. Lorsque le soulèvement fut terminé, je n’aurais jamais dû me précipiter à sa rencontre, mort qu’inquiétude. Nos chemins auraient dû se séparer il y a bien longtemps. C’est ainsi que les choses doivent se passer !

Alors avant-hier soir, je me suis réveillé et je suis parti. J’ai profité de son absence, j’ai quitté mon poste et j’ai disparu en laissant derrière moi toutes mes affaires, toute ma vie. J’ai pris un congé sabbatique, tiré quelques ficelles pour pouvoir être effacé de la surface de la terre pour quelques temps et fait en sorte de m’éloigner assez pour ne pas commettre l’erreur de changer d’avis.

Cela va faire une heure que je me vide de mon sang, noyant de larmes ma chemise et la serviette de l’hôtel. Je ne sanglote pas, mais impossible de retenir ces perles rouges qui tente d’emporter ma peine dans leur courant. C'est d'un pathétique...
Mon contact m’a envoyé un message, bref, pour me dire que Sig me cherche. C’était plus fort que moi, j’ai fait en sorte de pouvoir garder un œil sur lui. Mon amour… Je suis parti pour ton bien, mais pourras-tu le comprendre ? Pourras-tu me pardonner ? Pourras-tu t’envoler malgré ces poids que j’ai attaché à tes chevilles ? Ma pénitence sera d’être hanté par nos souvenirs, mais je l’accepte. Je n’ai pas d’autre choix.

Washington, juillet 2350

Je suis de retour chez moi après ce qui m’a semblé être la plus longue mission sur le terrain que je n’ai jamais faite. Gayle a tout préparé pour mon retour. Je n’ai eu qu’à mettre les pieds sous la table, s’il m’est permis de parler ainsi.
Il ne sait sans doute pas que j’ai remarqué qu’il a déplacé les cadres sur les étagères de mon bureau. Il a tenté de se montrer discret. Mais je ne pouvais pas manquer l’emplacement vide à côté de ma lampe, là où se trouve toujours cette photo de Nous à Hong Kong. Sa place n’est pas au sommet de la bibliothèque la plus au fond de la pièce, elle est sous mes yeux, pour m’accompagner dans mon travail. Gayle est un grave garçon, il pense bien faire. Je devrais lui accorder davantage d’attention.

New-York, septembre 2448

Night Genetics déménage enfin son quartier général à Copenhague !
Je n’en pouvais plus d’attendre que les bureaux soient construits. L’Amérique m’a offert un tremplin prodigieux pour les affaires, mais désormais c’est en Suède que se trouve l’avenir. Nous déménageons donc nos locaux principaux dans le nord de l’Europe et laissons ceux de New-York entre les mains d’une branche spécialisée dans la recherche et le développement. Les grands décisionnaires de ma compagnie sont certes contraint de me suivre à Copenhague, mais ils trouveront rapidement de quoi se consoler de leur Amérique chérie en voyant quelle ville incroyable ils vont habiter désormais.

Gayle est ravi de partir, ce qui me réchauffe le coeur. Notre nouvelle villa en banlieue lui plaît déjà, bien qu’il ne l’ait vue qu’en photo. Pour ma part, je suis heureux de me rapprocher de l’Angleterre.

Copenhague, novembre 2500

Je viens de raccrocher après une longue conversation avec Gayle. Il est retourné vivre en Amérique depuis plusieurs mois déjà et s’inquiétait pour moi après avoir appris pour les récents attentats. Je ne saurais comment résumer l’affaire…
N’étant pas moi-même sur place, je n’ai fait que suivre les informations télévisées : les explosions, les massacres à l’argent, la panique des forces de l’ordre face au plan minutieusement préparé de ces soit-disant rebelles. Je peux comprendre la colère des vivants face au système dans lequel nous les forçons à vivre, cependant je ne peux cautionner les tueries de masse ! Mon premier geste fut de monter dans ma voiture pour me rendre à l’hôpital, mais il fallut attendre presque 24h pour avoir l’autorisation de sortir de chez soi. Je préfère ne pas imaginer toutes les vies perdues par manque de personnels ce jour là.

Depuis quelques jours, je me demande si l’idée de revenir dans cette grande maison vide était si bonne. Après les six derniers mois passés en Asie suite au déménagement de mon jeune Infant, le climat tendu de Copenhague se marrie très mal avec la solitude dans laquelle je baigne désormais. Me séparer de Corso avait déjà été un moment pénible, en dépit de nos trop nombreuses querelles, mais voir un vampire aussi jeune que Gayle s’envoler du nid me donna l’impression d’être abandonné. Je suis pourtant le seul responsable de cet envole, l’encourageant à trouver sa voie loin de moi pour ne pas refaire les mêmes erreurs qu’avec Sig. Que voulez-vous ? Mon âme garde de cette sensiblerie de jeune homme qui a toujours plut à feu mon frère.

Avec une certaine lourdeur, je me suis affalé dans le grand fauteuil de ma bibliothèque. Tout est si silencieux désormais. Je me sens plus vieux que jamais et les années semblent se cristalliser peu à peu autour de moi, comme une gangue de pierre qui m’interdit tout changement, toute évolution.
Si je ne fais rien, j’y demeurerais sans doute piégé pour de bon. Mais suis-je d'assez bonne compagnie pour les vivants pour me permettre d'en accueuillir d'autres chez moi ? Et plus important encore : les vivants sont-ils encore d'assez bonne compagnie pour moi ?

Dim 4 Aoû - 19:05 Niels J. Oberyn
Chara
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Voleur de pelotes
Chara
Voleur de pelotes
Welcome back ♥
Dim 4 Aoû - 19:43 Chara
Taweret
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Taweret
Juste te remercier d'avoir conservé la partie sur Sigvald, même si je n'ai plus mon mot à dire sur ce personnage, ça fait tout de même plaisir de voir que tu as conservé cet épisode.
Te souhaitant un bon jeu avec Niels !
Dim 4 Aoû - 20:23 Taweret
Niels J. Oberyn
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Roi de fées
Niels J. Oberyn
Roi de fées
Aww merci Chara ♥
Cass : Y a pas de quoi, c'est plutôt normal, ça fait partie intégrante du personnage ^^ Merci à toi

Je préviens également que la fiche est terminée. Seul ajout à la fin de l'histoire pour prendre en compte les derniers événements.
Lun 5 Aoû - 23:10 Niels J. Oberyn
Chara
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Voleur de pelotes
Chara
Voleur de pelotes
Noté, on revient vers toi très rapidement ♥ ^^
Lun 5 Aoû - 23:12 Chara
Alyosha Thaln
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Métier : Lieutenant de la milice - section IVC
Lieutenant grognon
Alyosha Thaln
Lieutenant grognon
Hello ici !

C'est vraiment agréable de retrouver Niels !

Fish et moi nous sommes occupées de ta fiche, et nous avons simplement deux petites corrections à demander avant de pouvoir passer à la validation :

  • Pour le souci du détail : au niveau de son âge, ne devrait-il pas avoir un an de plus ? (vu qu'il avait déjà 599 ans sur la première itération de la fiche, postée il y a plus d'un an... Rien de grave, c'est juste que ça m'a titillée !)
  • Pour sa tolérance aux UVs lorsqu'il est jeune vampire
    Ainsi nous découvrîmes, Owen et moi, que les jours de grisaille il m'était possible de sortir et qu’en me couvrant de plusieurs couches de vêtements et en portant gants et chapeau, je parvenais même à faire de très courtes sorties au soleil.
    Cela nous semble un peu trop "bourrin" pour un jeune vampire, par rapport à ce que nous avons marqué dans l'annexe Virus Vampire ! Du coup, est-ce que ce serait possible de modifier ce passage ?


Nous restons Fish et moi à ta disposition Smile
Mer 7 Aoû - 18:37 Alyosha Thaln
Niels J. Oberyn
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Roi de fées
Niels J. Oberyn
Roi de fées
Hello !

Bien vu pour l'âge ! J'ai modifié.
La partie à propos du soleil est également changée pour retirer l'impression de tolérance au soleil.
Mer 7 Aoû - 20:31 Niels J. Oberyn
Alyosha Thaln
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Félicitations, tu es VALIDÉ par Fish et moi ♥ !


Merci pour les rapides modifications ! C'est vraiment un plaisir de retrouver Niels et j'ai hâte de lire ses prochaines aventures ! amuse toi bien avec ♥

Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !


Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :



Amuse-toi bien sur le forum ♥

Jeu 8 Aoû - 13:55 Alyosha Thaln
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