Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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Perséphone
Messages : 9
Métier : Modèle et Muse
Esclave
Perséphone
Esclave


Prénom(s) : Perséphone
Nom(s) : //
Surnom(s) : Perse, Persy, Persé
ge : 22 ans
Nationalité : Italien
Standing : Esclave de luxe
Orientation : Gay
Métier : Muse et modèle pour artistes
Autre : Son oreille droite est percée. Il parle avec un léger accent (italien). Lorsqu’il le peut, il aime aller danser incognito en boîte pour se défouler. Excellent cavalier, il aime les chevaux. Il prévoit toujours ses déplacements à l’avance car l’idée de se perdre l’angoisse terriblement.


Perséphone



C'est ainsi que vont les choses, tout simplement. Dans cette société il y a des opportunités de se hisser dans les hautes sphères même pour les mortels, il suffit d'y travailler activement.






Crédits avatars : « The Ruthless Monarch’s Reincarnation » by COLN CHEN & Toboe (OC) by Mezamero



Description physique


Ploie, ma merveille.
Cambre la ligne parfaite de ton dos jusqu’à ce que tes épaules touchent le sol tandis que tes hanches reposent sur l’estrade voilée de soie noire. Expose ton ventre creusé par chacune de tes expirations, frôlé par le tissu savamment froissé qui passe entre tes jambes et dévale la pente de ton corps comme un torrent de montagne jaillissant d’entre deux pics. Étends tes bras au-dessus de ta tête, dans un alanguissement que tu es le seul à pouvoir offrir à mes yeux, dans l’abandon que peut avoir un dormeur en plein rêve.
Je n’ai pas besoin de parler, tu sais quel angle parfait mettra le plus en valeur ta silhouette, quelles ombres découpera la lumière sur la finesse juvénile de tes muscles. Je n’ai pas à parler, juste à peindre ce qui s’expose à mon regard. Juste à te dévorer des yeux tandis que tu deviens le Narcisse que je brûle de coucher sur ma toile.

Ton maître te coupe les cheveux courts, surtout au-dessus de la nuque et des oreilles. Je pourrais lui en vouloir de te rendre si moderne, toi qui te prête si bien aux personnages classiques, mais lorsque tu te rhabilleras, je pourrais observer à loisir le dessin parfait de ce cou gracile, aussi je ne proteste pas. Et ces chemises qui cachent le grain souple de ta peau, je n’ai qu’à claquer des doigts pour que tu les retire en entrant dans mon atelier. Et cette pointe noire qui traverse le lobe de ton oreille droite, cette fioriture dont tu n’as nul besoin pour attirer tous les regards sur toi, il me suffira de la faire disparaître d’un coup de pinceau.
Oui, je suis le maître en ces lieux et toi Perséphone, tu deviendras qui je souhaite te voir devenir. Je peux redéfinir tes contours, redessiner les détails de ton visage pour lui donner plus de candeur encore, étaler du sang sur ta peau de pêche ou cintrer une toge antique autour de ta taille. Il me suffit d’un regard, d’un mot chuchoté et de quelques coups de pinceaux pour que tu deviennes mien, immortel sur ma toile et dans ma mémoire.

Mais il est une chose que je ne changerai jamais, car ce serait commettre le plus odieux des sacrilèges. Il est une chose que ma main ne peut s’empêcher de reproduire à l’exacte, une chose qui fait invariablement s’arrêter les visiteurs devant mes toiles, lorsque tu m’as servi de modèle. Quel genre de monstre insensible pourrait demeurer de marbre sous l’intensité de ton regard ? Quel fou, quel misérable dépravé ne saurait se laisser happer par l’éclat mordoré de tes yeux ?
Qu’il m’est doux d’en saisir la lumière et le contraste, de te voir les fermer doucement lorsque te gagne la fatigue après plusieurs heures d’immobilité, de sentir le feu parcourir mes veines chaque fois que tu les pose sur moi. Je sais qu’hors de ces murs, certains te haïssent pour ces yeux que tu as car ils y lisent une forme de défi, une assurance que la peur n’ébranle jamais et qui les jette à bas de leur pied d’estale. Mais je sais aussi que beaucoup d’autres se languissent que tu ne poses jamais un seul regard sur eux, au détour d’un couloir de musée, à travers la foule d’une soirée mondaine ou depuis ton balcon dans une salle de spectacle.

Ma merveille. Comme il m’est pénible de te partager avec le reste du monde.


Description mentale


La nuit commence à se teinter de rose et ton corps tout entier tremble de fatigue. Tu ne te plains pas, tu ne le fais jamais, mais je sais que tu as mal. Les couleurs sont posées sur le croquis au graphite, le décor n’est encore qu’un amas de vert et de brun, mais Narcisse a déjà pris forme. Il est temps pour moi de te rendre à ton maître. Lorsque tu entends que je pose pinceau et palette, tu inspires profondément et comme si ce simple souffle te rendait à la vie, tu te redresses avec précautions, ménageant tes articulations endolories et tes muscles rendus raides par la pose. Du coin de l’œil, je perçois ce mouvement de tête pour assouplir ta nuque et le froncement léger de tes sourcils, pourtant tu ne me feras pas comprendre combien il t’a été pénible de travailler pour moi. J’aime ce professionnalisme. Il n’existe rien de plus irritant pour l’humeur et l’inspiration qu’un modèle capricieux et geignard. Peut-être est-ce pour cela que tant d’artistes te réclament ? Ils savent que tu ne nuiras pas à leur travail, que tu te couleras dans le moule qu’ils ont imaginé sans chercher à le déformer ou à te plaindre.

Tu es prompt à remettre tes vêtements, Perséphone. Cela ne prend jamais plus d’une minute et toujours tu me tourne le dos car il n’y a pas de paravent pour t’abriter. Pourquoi te cacher ? Pourquoi tant de pudeur alors que tu te livre tout entier lors de nos séances ? Je ne t’ai jamais demandé, je crains trop ta réponse.
Parce que lorsque tu réponds à une question, tu peux te montrer si tranchant, si froidement honnête que cela en devient intimidant. Je sais bien qu’il n’y a ni impertinence ni méchanceté dans ta voix basse, mais ce regard qui me transperce, qui lit dans mon âme, me rend vulnérable au moindre mot dur que tu pourrais avoir pour moi. J’évite donc de te demander ton avis, je préfère lorsque tu me mens, comme beaucoup d’autres. N’est-il pas naturel de chercher les mots doux dans cette jolie bouche ? J’ignore si cela te coûte de mentir pour préserver notre sensibilité, tu n’en montres rien mais parfois tu soupires.

J’approche pour te poser une main sur l’épaule et je sens la tension qui t’habite un instant. Tu es méfiant envers moi, tu ne sais pas si je suis capable de rester du côté de la barrière que tu as posé dès notre première rencontre et tu crains qu’un jour je puisse vouloir plus de toi. Que te caresser avec mon pinceau ne me suffise plus. Ton garde du corps est juste derrière cette porte, un molosse gigantesque dont la vampirisation n’a fait qu'accroître la force, mais tu crains que je ne puisse te faire taire avant que tu n’appelle au secours, aussi tu es méfiant. Une pointe aiguë se plante dans mon cœur et je me sens insulté, presque trahit, mais je m’efforce de sourire pour t’apaiser. Tu te relâche.

— Je ne pourrais pas venir la semaine prochaine.

Tu ne parles pas très fort, mais tu articules bien et ton timbre clair ne manque jamais d’attirer mon attention. Je me décompose.

— Pourquoi ? Je n’ai jamais manqué un seul payement !
— Ce n’est pas pour l’argent. Maître Harringhton souhaite finalement que je l’accompagne en Irlande pour quelques jours. Toutes les séances de pose sont annulées jusqu’à jeudi prochain. Profitez-en pour réfléchir à la composition de l’arrière-plan, les critiques disent toujours que vous privilégiez trop l’élément central de votre œuvre au détriment du reste.

J’oublis parfois que cet enfant suit scrupuleusement le travail des gens pour qui il pose. Mes lèvres se pincent sous l’effet de la remarque car je sais que tu as raison. Ton expression s’adoucit remarquablement et voilà que tu souris.

— Je vous fait confiance pour travailler en mon absence. Faites de cette pièce un tournant de votre carrière, Émile. Rendez-moi immortel.

Je ne peux que hocher la tête sagement, dépouillé de toute l’autorité de vampire que je peux avoir face à l’assurance tranquille qui est la tienne. Comment fais-tu pour me donner cette soudaine impression que je te dois cette faveur ? Tu enfiles ton long manteau noir et te dirige vers la porte lorsque je te retiens par la main.

— Attends, ton enveloppe.
— Vous ne devriez pas… Vous payez déjà bien assez cher, vous ne croyez pas ?
— Et si c’était le payement pour un autre service ? Tu l’accepterais ?

Je te vois te rembrunir. Tu as besoin de cet argent, ton maître contrôle ton compte en banque et prend toute la somme que je lui paye pour te louer, Perséphone. C’est un homme qui ne sait pas dire non face à un chèque. Et je sais comme toi, bel oiseau, que tu voudrais plus d’indépendance, aussi je te remets parfois une enveloppe avec plusieurs billets. Tu n’as jamais la grossièreté d’accepter de but en blanc, ce qui flatte toujours mon ego. Ne suis-je pas généreux de t’entretenir de la sorte ?

— Juste un baiser. Laisse-moi t’embrasser une seule fois en échange de cet argent.

Je regrette ma demande à l’instant même où je la formule car je vois s’allumer un terrible courroux au fond de tes prunelles, malgré le calme dont tu fais preuve. Non, ne me hais pas ! Pose encore pour moi ! Regarde-moi avec espoir, regarde mes tableaux, demande-moi encore de te rendre immortel, je le ferai !
Je baisse les yeux, les doigts serrés sur une enveloppe blanche que j’ai sorti de ma poche. Cinquante ans nous séparent et pourtant je me sens comme un enfant honteux sous ton regard.
Ta voix n’est qu’un murmure lorsque tu tournes les talons.

— Adressez-vous à mon maître pour ce genre de service, monsieur Lambertier. Il saura vous le facturer avec plus d’exactitude.

La porte s’ouvre puis se referme sans violence, pourtant il me semble que c’est la grille d’une prison soudain terne et solitaire que l’on vient de claquer sur moi. Je suis un imbécile.

Histoire


Je me laisse tomber dans le vieux canapé élimé où tu as déposé tes habits pendant la séance, en proie aux remords et à une maussade mélancolie. Cet atelier où je passe ma vie me semble absorber tous les bruits et toute la lumière à présent que tu n’y es plus. Ne voudrais-tu pas y rester pour y apporter ta chaleur ? Le battement de ton cœur ? La clarté de ton rire ?
Tu ne ris pas pendant nos séances, pourtant je sais que tu as le rire le plus éclatant, le plus solaire qu’il m’ait été donné d’entendre. Où était-ce déjà ? Ah oui.

Ce vernissage, l’hiver dernier, je m’y étais rendu en espérant me faire des contacts. Ma carrière était en bonne voie, mais il lui manquait ce tremplin, cette envolée, que recherche tous les artistes pour atteindre le palier supérieur. Il me fallait donc trouver un mécène, un agent, des clients, n’importe qui qui puisse me hisser encore plus haut. Je devais profiter de l’élan que j’avais pour me propulser vers les étoiles, au risque de retomber dans le néant rapidement sinon.
Au milieu des convives, des éclats de voix et des toiles exposés, je t’ai vu presque par hasard et ce fut alors comme si la foudre m’avait frappé. Tu te tenais droit, dans un costume noir très simple mais admirablement bien taillé. Tu n’es pas si petit et tu n’es pas si frêle que ça, tu n’as plus rien d’un enfant bien que les vampires tendent facilement à considérer tous les mortels comme tels. Du col rouge sang de ta chemise, moi qui n’avais de vue que sur ta nuque gracieuse, je pouvais voir des lignes aux angles géométriques remonter jusqu’à la limite de tes cheveux avant de dévier vers ton visage, tatouage éphémère et spectaculaire réalisé à l’encre dorée. Tu restais là, devant cette grande toile au style très classique qui représentait un jeune Apollon tenant sa lyre et entouré de chien de chasse.

Comme habité par une force qui n’était pas la mienne, je m’étais approché de toi, avide de savoir quel pouvait être le visage de celui dont le dos m’avait déjà envouté. Je ne fus pas déçu de découvrir tes traits sereins. Les lignes de ton tatouage enserraient ta gorge, remontaient sur ton menton et venaient mourir sur tes lèvres. Un trait noir et parfaitement dessiné soulignait tes yeux qui bientôt se posèrent sur moi. Je jure devant tous les dieux qui peuvent exister qu’à cet instant, mon cœur se remit à battre quelques secondes !
Je me présentais alors à toi, tu te présentais à moi et nous reprîmes l’observation du tableau. Il me fallut quelques minutes pour comprendre que cet Apollon c’était toi, et qu’il ne rendait en rien justice à ton charme. Offusqué, je t’en fis la remarque à voix haute et fut récompensé par ton rire. Il rebondit dans la salle, éclatant comme du verre sur chaque mur et plantant des échardes ensorcelées dans mon âme. Je sus dès lors que je devais remuer ciel et terre pour que tu poses pour moi.

Il ne me fut pas si difficile d’en apprendre plus sur toi. Tu viens d’Italie, d’un petit centre à Milan dont la taille modeste cache un savoir-faire extraordinaire en matière de manipulation génétique. Même les simples humains qui y naissent sont de véritables bijoux, des pièces d’orfèvrerie scientifique tout à fait unique. Il n’en existe pas deux comme toi, tu es le fruit d’une formule à usage unique, jalousement gardée dans un dossier en Europe. Tu as été vendu une première fois, puis revendu à ton maître actuel. Tu as voyagé jusqu’à Copenhague où tu as appris notre langue, conservant tout de même ce petit accent chantant qui doit avoir la saveur de ton pays natal lorsque tu embrasses. Ton maître possède beaucoup d’actions dans des entreprises pharmaceutiques, il est riche et compte beaucoup de contacts parmi les gens influents de cette ville. Il est secrétaire au Conseil, un poste bien plus avantageux qu’on ne pourrait le croire. Ancien milicien, il aime la renommée et surtout l’argent.
Tu es rapidement devenu sa pépite, sa poule aux œufs d’or. Comblé d’attentions et de cadeaux, sortit dans les plus beaux quartiers, aux spectacles et aux réceptions, tu as fait forte impression et ta beauté particulière a laissé sa marque. Il a suffi qu’un seul d’entre eux demande la permission de peindre ton portrait pour que l’idée germe dans l’esprit de ton maître. Une façon de s’enrichir, de te tenir occupé et de gagner plus de prestige encore.

Peintres et sculpteurs se sont passé le mot et quelques-uns ont remportés des prix ou des ventes aux enchères magistrales grâce à toi. Leur réussite t’a éclaboussée, te propulsant sur le devant de la scène artistique, faisant de toi un objet convoité et admiré. Un objet… Ton maître s’est mit à sélectionner tes contrats pour que la concurrence se crée et ce fut une stratégie redoutablement efficace. Puis il se laissa appâter par le gain promis par certains s’il acceptait de te louer pour une journée. Tu ne devais pas poser, simplement réchauffer un lit pour un tarif prohibitif. Interdiction de te mordre, de te frapper, de t’abimer d’une quelconque façon sous peine de terribles représailles. Mais le mal était fait, n’est-ce pas ma merveille ?

Aujourd’hui tu poursuis ton ascension, ta quête de l’immortalité à travers les artistes dont tu t’es fait la Muse. Toujours parfait lorsque tu parais en public, je rêve de te surprendre dans un moment d’intimité, de fragilité, de joie, je rêve de saisir ce fragment de toi que tu ne montres pas.

Oh mon Dieu, que cette semaine va être longue !

Mer 18 Sep - 23:59 Perséphone
Anonymous
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Mar 24 Sep - 9:05 Invité
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