Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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Frêne Lowhel
Messages : 172
Métier : radio-pirate
Guppy Révolutionnaire
Frêne Lowhel
Guppy Révolutionnaire


Prénom(s) : Frêne
Nom(s) : Lowhel
Surnom(s) : Zora, Lusa
ge : 37
Nationalité : Suédois
Race : Guppy rouge
Standing : Moyen
Orientation : fruits de mer
Métier : Animateur radio-pirate
Autre : Lourdement tatoué, respire sous l’eau


Frêne Lowhel



Que les vampires brûlent au soleil, qu’ils crêvent jusqu’au dernier, et que la Terre appartienne à nouveau aux mortels ! Ne vous laissez pas faire, frères soumis au joug des suceurs de sang ! Ils ne sont rien sans nous, réduits à l’autophagie mortifère et la dégénérescence ! Qu’importe de périr, l’important est d’être LIBRE !






Avatar venant de Kerrie, Anndr



Description mentale


La lumière me brûle les rétine. Une lampe blanche, directement dans mes yeux, m’empêchant de voir clairement celui qui est en face de moi. Un vampire, je sais. J’ai peur. Je sais ce qui va arriver, dans la théorie tout du moins. L’interrogatoire.

C’est quand il inspire pour parler, que sa voix glisse entre ses lèvres que je le reconnais. Lui. J’ouvre la bouche, laisse échapper un grondement primaire qui le fait rire. Il doit m’en vouloir. J’ai fermé les yeux sur les maltraitances qu’il subissait des hommes de mon groupe, je m’en suis servi comme outre à sang pour s’assurer que les miens pouvaient se soigner. J’en ai fait mon esclave, en le pensant nouveau-né, inoffensif. J’ai péché par orgueil, par méconnaissance, par espoir. Le “vampire de Troie” est rentré dans mon campement sans que j’y voie le moindre danger. Pire, je l’y avais ramené.

Il parle. Sa bile mielleuse se déverse sur moi, me fait me crisper, et je le foudroie du regard. Je ne cèderai pas. Ca ne changera rien. Pour Lyssah, pour mon fils, pour les miens. Que je parle ne leur évitera pas la servitude. Et s’il fallait choisir entre leur servitude et leur mort… Plutôt la mort que la servitude. Surtout si elle peut éclairer d’autres sur le chemin à suivre.

Naïf. Ou connaissant encore mal les vampires, va savoir. J’ai été naïf, je le suis encore. Parce que je crois profondément qu’on peut leur passer dessus et les enterrer pour de bons, ces morts à peine vivants.

Et je crache tout le venin que j’ai. Contre Lui, contre les vampires, contre la Aliacorp. Jusqu’à ce que son rire me coupe. Jusqu’à ce qu’il me traine en salle de torture, jusqu’à ce qu’il doive me donner son sang, de manière méprisante, pour que je reste en vie. Pour que je reste “beau” et “vendable”.

Quelques jours à subir ça. Pour voir la peur dans mes yeux, mais pour vérifier aussi que je ne parlerai pas. Je crois avoir assez de pouvoir pour résister à un vampire. Ca l’amuse. Il se venge, et je crois trouver dans ma résistance mon dernier tour sur scène. Je m’imagine déjà martyr pour ma cause, pour la liberté de tout un peuple soumis à une dégénérescence qui permet à des cadavres de déambuler parmi les vivants.

“Bon, assez joué.”

Puis il saisit mon menton, m’hypnotise. Et je parle, dis tout ce qu’il veut savoir. Je ne suis qu’un mortel, et lui un vampire.


Description physique


Le froid brûle ma gorge, la neige gêne ma progression. Il ne fait pas si froid, mais je n’ai jamais bien supporté les basses températures. J’ai lâché la main de Ler et je n’ai pas osé me retourner. Ses cris sont encore à mes oreilles pointues, qu’on peut soulever comme des ouies. C’en sont, reliés à des branchies qui rétrécissent d’autant ma capacité pulmonaire. Mes poumons brûlent, mes rougeurs trainent dans la neige et me feraient claquer des dents si je n’était pas en plein effort.

Je sais que je ne suis pas discret. Pas depuis que j’ai perdu la chapka qui retenait ma chevelure rouge, pas avec la nageoire que je ne peux pas cacher entièrement dans mes vêtements. La dorsale dépasse de ma veste, les latérales ne sont que deux traits rouges sur mes bras, à force de frottement avec mes vêtements. Elles pourraient pousser si je n’étais pas aussi actif, si je leur laissais le temps, si je cessais de poser mes avant-bras sur les tables sans aucune considération pour elles. La codale n’a jamais été plus que quelques écailles blanches sur le haut de mes fesses, un vague début de nageoire rouge sur chacune.

En athlétisme déjà, je n’étais pas si bon à la course. Mon grand corps délié ne changeait pas grand chose, 1m90 de muscles en longueur, mais j’étais meilleur à la nage. Normal, pour un guppy.

Mes yeux rouges s’emplissent de larmes à cause de l’air froid, qui ourlent mes cils de la même couleur de cristaux de glace délicats. C’est juste un instant, un espoir, un coup de feu qui me fait hurler alors que la douleur traverse mon épaule. Cicatrice à vie, d’un côté comme de l’autre. Je m’écroule. Mon sang et mes cheveux se confondent sur la neige.

~°~

“Ne bouge pas”

Je le fixe, l’oeil mauvais, refusant d’obéir et craignant les coups. Le forcer à utiliser son hypnose était une maigre consolation. Mais au moins, ce connard perd un peu d’énergie. Immobilisé, je le vois attraper son instrument de torture préféré. Un bambou, de l’encre rouge. Il n’a besoin de rien d’autre. Je ferme les yeux lorsqu’il déplace mon sexe et le fixe avec un morceau de sparadrap à ma cuisse. Je sais où il va piquer et, bientôt, je hurle de douleur. Mon sang bleu - chargé de cuivre plutôt que de fer - ne tarde pas à couler. Le rouge de l’encre a déjà pris possession de nombreuses parties de mon corps. Des pieds jusqu’à la gorge, sur les avant-bras à présent ornés des belles nageoires qu’il me force à laisser pousser alors qu’elles me gênent. Autour de la cicatrice de mon ancienne puce comme de l’emplacement de la nouvelle, dans l’autre bras. Et là, c’est un dragon fin dont la tête repose sur mon plexus solaire, et qui descend inexorablement. Combien de fois me punira-t-il, avant d’avoir terminé son oeuvre ? Ca n’a pas tant d’importance. Quand il a fini il se penche, me mord là où il me mord toujours, avec une telle régularité et une telle précision que je garde une cicatrice à la gorge.

Un jour, je le tuerai.

Histoire


Welcome to my life
“Et toi, t’as eu combien ?”

Frêne a une moue boudeuse. Sa copie affichait un magnifique “C-”, et il la range avec une certaine rage dans son sac à dos.

“De toute façon, M. Zaan m’a toujours saqué aux contrôles. Depuis que j’ai mis mon poing sur le nez de son fils. C’pas comme s’il avait eu la moindre marque, pourtant !”

Les couloirs du collège-lycée sont animés d’un brouhaha joyeux de fin de cours. Frêne, lui, est déjà en dernière année. A la rentrée prochaine, il partira pour la Grande Ville. Comme son frère aîné avant lui, quelques années plus tôt. Il ne revient jamais, parce qu’il est trop occupé, mais il envoie des lettres, régulièrement. Pour Noël, pour les anniversaires. Tout le monde finit par partir de toute façon, mes plus âgés qui partaient en maison de retraite, quelques mois après que leurs derniers enfants aient quitté Lavender Town. Mais d’autres revenaient. Ils étaient là avant, avaient terminé leurs études, s’installaient dans ce tout petit village tranquille coupé de tout. Frêne aussi, il sait qu’il partira et, peut-être un jour, qu’il reviendra avec son épouse ici pour s’y installer et voir grandir sa famille.

Le départ à la rentrée prochaine, c’est si Frêne ne fait pas une année de prépa avant. Le lycée en propose, mais il ne sait pas vraiment. Il verra avec le conseiller d’éducation. Ca lui permettrait de partir avec Nimbe, son cadet. Parfois, il se dit que vu ses notes en maths, une année de préparation supplémentaire lui ferait le plus grand bien.

Les activités extra-scolaires prennent presque toute l’après-midi, aujourd’hui encore, de 15h à 19h. Lui, il a choisi théâtre et athlétisme. 3 jours par semaine, les deux autres, c’est club de lecture et club de jeux de rôles. Le samedi, c’est devoirs et amis, le dimanche, repos en famille.

Sainement épuisé, il rentre chez lui, en même temps que son cadet d’un an, un hybride guppy lui aussi, que sa petite soeur, humaine. Tout le monde sait à Lavender Town que seuls les hommes sont des hybrides, jamais les femmes. Repas, discussions sur la journée, et ensuite, télé.

Le feuilleton préféré de Nimbe et Frêne, c’est Buffy contre les vampires. Ca vient de la Grande Ville, et ils en sont déjà à la saison 3. Plus jeune, Nimbe était effrayé, mais… Au fond, les vampires, ça n’existe pas, alors pourquoi avoir peur ?

Et le lendemain, tout recommencera pareil. Parce que rien ne change jamais à Lavender Town. Frêne à hâte d’arriver dans la Grande Ville, pour enfin découvrir le monde.

So run, run, run the wolves are coming for you.

Il a perdu Nimbe. Il devrait se retourner, chercher son frère, mais il n’y arrive pas. En septembre dernier, le bus pour la Grande Ville est parti sans lui, il avait la jambe dans le plâtre. L’année de prépa était sympa, même s’ils n’étaient pas très nombreux. Il n’y avait pas tant de cours que ça. Il s’était occupé en faisant plus de sport. C’était la faute du fils Zaan, s’il avait la jambe cassée. Dire qu’il avait été heureux de partir avec son cadet…

Il n’a plus le temps d’y penser, un cri retentit… Zaan, un autre ? Ils étaient douze à partir. Ils chahutaient dans le bus vers la Grande Ville. Le soleil était haut, ils chantaient.. Puis ils s’étaient endormis. Tous. Au réveil, les trois filles du groupe n’étaient plus là. Ils avaient tous mal à l’avant bras gauche, au niveau du poignet, et un bandage y était apposé pour tous. Il faisait nuit, le bus avait disparu, ils étaient en forêt. Ils n’étaient pas seuls.

Dix. il y avait Dix hommes qui les toisaient de haut, immobiles comme des statues. L’un s’avança, celui qui n’avait, peut-être, pas la même lueur dans les yeux. Les autres avaient l’air de bêtes, et lui d’un homme d’affaire. Il les avait fixé comme on jauge une marchandise, jusqu’à être satisfait.

“Comme vous pouvez le remarquer, il y a 9 chasseurs, et vous êtes 9. Ils ont payé pour vous attraper. Vous appartiendrez à celui qui vous mettra la main dessus, pour le temps qu’il jugera bon. Vous avez 9 minutes d’avance.”

Voix froide, monocorde. Les jeunes remuèrent, s’effrayèrent, essayèrent de négocier. Puis, enfin, un sourire. Et la peur, viscérale, qui les poussa à fuir. Hypnose. Ils ne connaissaient pas encore. Ni les vampires, des mythes pour eux, ni les pouvoirs de ceux-ci. Juste cette peur primale, ce besoin de fuir, viscéral.

La forêt est remplie de bruits, de froid, la forêt est noire et le peu de lune ne passe pas vraiment à travers le plafond dense de verdure. Il y a la main de Nimbe dans la sienne, puis les rires, les frôlements. Les doigts qui se lâchent. Les mains qui se referment sur Nimbe, le cri, l’impulsion de peur et de besoin de fuite toujours ancrée dans ses veines. Il ne réussit pas à se retourner. En courant, il a eu l’impression de voir le fils Zaan, un être pendu à sa gorge alors qu’il se débattait.

Et soudainement, c’est le grillage. Trop haut, trop froid, impossible à escalader. Il tape contre, panique, peste et tempête. Supplie de se réveiller.

Une lampe dans les yeux, de l’autre côté, le fait tituber et reculer. Tout va très vite. Il y a un coup de feu, qui vise derrière lui, un bruit mécontent. Le trou dans le grillage est petit, et quelqu’un passe la main à travers, ouverte, vers lui.

“Gamin, t’as qu’une seule chance, c’est maintenant. Viens, sinon, t’es mort.”

La peur autant que l’espoir lui font attraper la main. Le grillage tire sur ses vêtements, en arrache des lambeaux. Il y a deux hommes en face de lui, ils ne lui laissent le temps d’aucune question. Ils le font courir, le portent à moitié, le hissent dans un 4x4, démarrent en trombe et laissent la forêt derrière eux.

Ce n’est que longtemps après, après plusieurs heures de route, après avoir calmé ses sanglots nerveux, une fois arrivés au campement, qu’ils lui expliquent. Ce n’est qu’en retrouvant Piotr, marqué par des années de vie de fuite, alors qu’il était parti 4 ans plus tôt pour “la Grande Ville”, qu’il commence à y croire. Une crise de nerfs plus tard, des négations désespérées, des pleurs, il s’endort sur la certitude que tout ce qu’il croyait être le monde était totalement faux.


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Bergentrückung

Quatre ans qu’il sait que son monde n’est qu’une illusion. Quatre ans, et une haine viscérale pour les démons qui lui ont pris ses frères, qui cette année s’attaqueront à sa petite soeur. Pour un centre de reproduction. L’idée lui tord le ventre, mais il ne peut rien faire.

C’est peut-être pour ça, qu’avec Lyssah, ils sont allés aussi vite pour avoir leur propre enfant. Un petit guppy, comme lui, d’à peine un an. Il grandira en liberté, il ne connaîtra jamais le joug des vampires. Pour lui, pour Lyssah, pour les siens, Frêne s’en fait la promesse. Pour eux, il s’est transformé.

L’adolescent rêvant de devenir acteur a disparu. Envolés les rêves, les fausses idées. Devant les siens, il s’est charcuté le bras pour retirer sa puce, gardant une cicatrice boursouflée et sale. Il a fini par décider de partir, viser les massifs montagneux toujours enneigés, malgré sa condition de poisson tropical. Parce que les vampires n’étaient pas là, parce qu’à une époque éloignée, par contre, il y avait eu des mines d’argent à Nasa, ils avaient donc visé le Nasafjäll, plus haut, plus loin, là où aucun vampire n’avait d’intérêt à aller. Sa montage. Son royaume, même s’ils n’étaient qu’une poignée de révolutionnaires guidés par un gamin aux idées trop grandes pour son monde. Isolés, ils sont persuadés de ne pas risquer Nécrosis. Isolés, ils croient être plus forts.

Il s’était entraîné, aussi. Allongé dans la neige pendant des heures, de nuit, avec un M40 et des lunettes infrarouges. Un jour. Ce serait des vampires dans son viseur. Il y travaillait, attaquant la montagne dans l’espoir de trouver le filon si précieux.

Ler avait 2 ans lorsqu’ils trouvèrent enfin un peu d’argent, qu’ils réussirent à le couler. Qu’ils réussirent à revenir dangereux pour les vampires. Qu’ils mirent la première balle en argent dans le crâne d’un de ces monstres, s’enfuyant sans réaliser qu’ils venaient de signer leur arrêt de mort.

Frêne n’a pas ça en tête. Il a l’exaltation d’un rebelle, d’une victoire sous forme d’un tas de cendre, d’un martyr certain d’oeuvrer pour la bonne cause. Il y a si peu de monde, l’endroit est si inhospitalier, il ne peut imaginer qu’ils ne sont simplement pas encore assez dangereux. Mais progressivement, ça change.

Au début, c’est simplement deux vampires. Deux contre 15 mortels, une petite arme en argent qui pénètre le coeur, une balle récupérée avec attention. Puis ça enfle. Le jeu de cache-cache commence, Frêne se laisse aveugler par ce qu’ils estiment être des victoires plutôt que des coups de chance.

Jusqu’à faire un prisonnier. Ce n’est qu’un gamin. Ca se voit à sa faiblesse, à ses grands yeux perdus, à son absence de pouvoirs, à ses pleurs à cause de la balle en argent qu’il a pris dans le genou, qu’ils lui laissent pour s’assurer de sa coopération, qui lui a bousillé l’articulation à coup sûr. Mais son sang régénère les blessures. Ils l’amènent dans la cache où aucun vampire n’est encore jamais venu, dans leurs grotte minière, leur chez-eux. Yeux bandés pour empêcher le petit fragile d’utiliser ses pouvoirs. Au cas où. Et Frêne ferme les yeux sur ce qui est fait au vampire lorsqu’il n’est pas là. Et Frêne ne voit pas le sourire de cet être qui s’élargit de plus en plus, à chaque humiliation, à chaque fois qu’un mortel joue un peu trop avec le prisonnier.

Plus forts de cette régénération possible, ils se font plus agressifs. Et au bout de de deux semaines… la trahison vient. De l’intérieur. Le petit fragile se libère d’un coup, vide de son sang l’hybride soufflant d’effort dans son cou avec un plaisir malsain, s’ouvre le ventre d’un coup de griffe pour récupérer un téléphone qu’il use pour appeler les siens. Il en a assez entendu, il a assez su, son équipe a assez quadrillé la zone pour ne plus manquer que l’emplacement exact du repaire. Il faut à peine une demi heure pour que les vampires débarquent. Et le “jeune vampire” participe avec plaisir aux captures. Femmes, enfants, hommes. Ils paieront, tous.

Et la tête du jeune roi de la montagne va tomber.

Komm, süsser Todd

Il y a eu les séparations, les tortures. Pour l’humilier. Pour voir s’il cédait. Puis ils ont ri, parce qu’il leur suffisait d’utiliser leurs pouvoirs pour savoir tout. C’était le petit fragile, pas si jeune et pas si fragile, qui avait mené l’interrogatoire, après la période de quarantaine. Puis qui était reparti avec lui. Pour lui faire payer les humiliations et la balle dans le genou qui rendait sa démarche raide.

Frêne n’était devenu plus qu’une possession. Sans que celui-ci accepte la situation. Sans qu’il réussisse à se définir comme un esclave. Il n’en est pas un. Il est Frêne Lowhel, un rebelle, un être libre.

Mais chaque rébellion est punie. Chaque fois qu’il se refuse, chaque fois qu’il cherche à échapper à la morsure, la punition tombe. Quand le petit fragile ne lui parle pas de son fils. Ou qu’il ne lui donne pas de nouvelles de Nimbe, facilement retrouvable grâce à son origine et sa puce. Des nouvelles horribles, des nouvelles qui lui arrachent les tripes et mettent son âme à mal.

Et les années qui passent grignotent son espoir. Il apprend à supplier pour vivre, parce que de toute façon, le vampire obtient toujours ce qu’il veut, au final. Il peut retarder la chose, mais ça ne fait que plus mal ensuite. Et il sait, au fond, ce que le vampire attend. Il attend qu’il se brise, qu’il lui demande quelque chose. Comme acheter son fils. Le mercenaire, mis à la retraite à cause de cette sale blessure à l’argent dans la jambe, ne se lasse pas de lui rappeler les années qui passent pour Ler. Ce qui l’attend. Il lui rappelle ou lui montre, tout dépend. Ses remerciements, lorsque Frêne se conduit bien, sont sous formes de sorties au bout d’une laisse, dans des soirées où le vampire s’assure de maintenir vivaces ses relations. Ses punitions sont variées.

Puis le vampire s’agace. Parce qu’il ne se brise toujours pas, parce qu’il ne supplie pas pour le rachat futur de son fils. Parce qu’il espère que, même s’il doit être cher un maître, Ler tombera sur mieux que “ça”. C’est en soirée que ça commence, que tout bascule un peu plus. Une remarque d’un ami, sur ses nageoires laissées libres par le haut qui n’a de cela que le nom, une menace qu’il ne comprend pas, parce qu’il n’écoute pas les discussions sans intérêt. Mais il capte facilement le “Une prochaine fois”, accompagné d’une caresse dans ses cheveux rouges.

Il comprend à la rébellion suivante. Il y a la caméra, il s’offusque avant toute chose, puis l’autre, l’inconnu, les cris, la douleur, la honte de revoir ça encore, de s’entendre sur bande magnétique pleurer pour que ça s’arrête, de savoir que c’est partagé sur le net, revendu, et que le porc qui lui sert de maître se fait de l’argent avec ça, vidéos comme locations. Heureusement, c’est que lorsqu’il l’énerve trop, et il apprend à moins le faire. Le vampire a mis presque 10 ans, mais il a gagné.

Il est juste Frêne. Pour l’instant. Parce que la mort n’aide personne, même si elle est plus douce...

... And the world was gone

“Tu sais… Ler va avoir 18 ans cette année”

Ils se sont installés à Copenhague il y a de cela trois ans. Frêne lève la tête de la fenêtre, se déplie souplement. Son regard lance des éclairs. Bien sûr qu’il sait. Il compte les jours, pour son frère - est-il encore en vie ? Pourquoi le vampire ne donne plus de nouvelles de lui ? - comme pour son fils. Il espère que sa soeur a pu revenir à Lavender Town, qu’elle n’est pas dans un centre. Il n’a que peu d’espoir pour elle. Il essaye de ne pas y pense trop souvent. A quoi bon, vu qu’il est impuissant ?

Les mains du vampire passent sur ses épaules, écartent ses cheveux pour dévoiler les cicatrices de morsure. Juste pour le plaisir de voir l’hybride se crisper. Mais au bout de si longtemps - 12 ans - il n’est plus si virulent.

“Avec un peu de chance, il sera offert, pour Noël… je me demande s’il a ta peau, ton caractère. S’il couinera comme toi, Frê… S’il tombera sur quelqu’un comme moi.”

Un rire lorsque l’hybride craque et se retourne, se jette sur son “maître”. C’était ce qu’il recherchait, même si ça arrivait bien moins souvent, à cause de la menace d’une caméra qui planait à présent sur lui. Pour pouvoir le plier, se repaître jusqu’à plus soif de son corps, jusqu’à lui donner son sang pour l’aider à se remettre des ébats violents qu’il lui a imposé en lui sussurant ce que subirait bientôt son fils, pour être certain qu’il continue à se débattre. Puis, satisfait, le vampire ricane en laissant l’esclave se redresser et s’enfuir pour se nettoyer.

Il l’écoute un peu, se détend en fumant une cigarette, s’endort rapidement. Le réveil est brutal. Le regard furieux de Frêne. Le couteau de cuisine plongé dans son crâne, juste au dessus des deux yeux. Viser le cerveau pour pouvoir ensuite lui déchiqueter la gorge à coups de couteau, réussir péniblement à détacher les vertèbres cervicales pour faire rouler la tête enfin loin du corps, malgré les soubresauts réflexe de celui-ci. 12 ans à endormir sa méfiance, à se croire intouchable. 12 ans à, progressivement, sentir la haine monter en lui. 12 ans pour, qu’enfin, cette haine soit plus forte que la peur du vampire.

Un instant. Surprise d’avoir réussi. Une heure, flétrissure, cendres. Fini.

Frêne a besoin encore de quelques minutes. Il plonge ses doigts dans les cendres, les mains tremblantes, les porte à sa bouche, s’en tartine la langue. C’est répugnant, mais c’est le goût de la victoire.

Moins d’une heure après, l’hybride s’enfuit avec un sac à dos, plusieurs épaisseurs de vêtements, l’ordinateur du vampire et quelques bijoux qu’il espère pouvoir revendre. Il trouvera quelque chose à faire de cette nouvelle liberté. Pour détruire les vampires.

He’s a rebel, he’s a symbol

Le temps s’écoule, à se cacher dans les égouts des sous-sols. Frêne disparaît pour laisser place à Lusa. Il ne cherche pas à sortir de la ville ou à retrouver d’autres esclaves. Il a bien trop peur de se faire attraper, pas question d’en plus faire couler d’autres personnes avec lui. Il faut bien, parfois, croiser des gens, lorsqu’il achète à manger dans les bouibouis sans lecteurs de puce des sous-sols, lorsqu’il ne peut plus faire les poubelles. Il sait que sa vie est en suspens, qu’il finira par avoir écoulé le peu d’argent volé à Frej, son ancien maître. Mais ça, c’est le problème du futur, et il n’estime plus vraiment en avoir.

Il s’est installé sous un vieux bâtiment. A la place des autres, de leurs paroles, il vit seul avec ses démons. Et cela ne lui suffit pas.Il lui a fallu du temps, pour réussir à émettre. Tous les jeudis, à 15h, alors que la plupart des vampires dorment, on peut entendre un message sur les ondes.

“Bonjour à tous les humains et hybrides ! Vous êtes sur Lib’Radio, la radio de la libération !”

Il récupère des journaux, traîne sur le net lorsqu’il le peut, décrypte, transmet les informations à tous ceux qui peuvent l’entendre. Pas uniquement. Il essaye aussi de faire passer un message d’espoir. Il voudrait être une lueur pour ceux qui ne croient plus en rien. Il aimerait montrer l’exemple, montrer qu’on peut se dresser contre les vampires. Malgré les coups, malgré la peur. La rébellion commence par une étincelle qui se fait dans le crâne.

La connexion ne dure jamais plus de 20 minutes. La peur de se faire repérer le tient toujours aux tripes. Il sait qu’un jour, il tombera. Il espère le faire en martyr. Parce qu’il n’a pas pu sauver son frère aîné, ni cadet, ni sa soeur, ni même son fils. Parce que son coeur pleure encore Lyssah, sa montagne. Parce que lui-même n’a plus d’espoir pour sa propre existence. Cela fait déjà 3 mois qu’il tient, avec cet espoir d’allumer une étincelle dans le coeur des autres.

“... Ne vous laissez pas abattre. Nous prenons tous les jours de la puissance. Ne perdez pas espoir.
Ici Lusa, pour Lib’radio.”


Mer 16 Mai - 19:35 Frêne Lowhel
Engel F. Schwarzen
Messages : 53
Der Schatten des Wolfs
Engel F. Schwarzen
Der Schatten des Wolfs

Félicitations, tu es VALIDÉ par Ulysse et moi ♥️ !


J'avoue, j'ai un petit faible pour ce poisson-là ! J'ai très hâte de voir ton guppy arpenter les bas-fonds de Copenhague ! Bon jeu, file faire la révolution ! o>

Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !


Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :



Amuse toi bien sur le forum ♥️

Mer 16 Mai - 21:53 Engel F. Schwarzen
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