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Messages : 129 Métier : Poseur de pièges aka "Je suis un terroriste" |
Taweret
Mental Il est futile de mentionner que grandir dans la nature n’a rien eu d’évident et que Taweret a été forgé par ses expériences ainsi que la nécessité de survivre, comme bon nombre de libres dont les parents n’ont pas survécu. Son caractère s’est affirmé au gré des années, et il est passé de turbulent à taciturne. D’humeur égale dans la majeure partie de la journée, il lui arrive de basculer dans des états de colère dont il ne revient jamais indemne, même s’il tend à améliorer cela. Il aime les bruits de l’aube et du crépuscule, se concentrer sur les détails parfois insignifiants pour les autres, et les analyser grâce à son ouïe très fine et aiguisée au point d’avoir développé une mémoire auditive très complète. Profondément engagé pour la Cause, il s’est spécialisé dans la pose de pièges et la fabrication d’explosifs artisanaux, d’autant qu’il voit dans le noir. Ses faits d’armes ne sont peut-être pas nombreux, mais il est encore jeune, et fait preuve d’une énergie constante et d’une dévotion presque fanatique. Notamment lorsque cela touche de près ou de loin à son frère, Uwe. Il est sa raison d’être et pour lui il serait prêt à renoncer au Champ de Roseaux. Aveugle, on peut considérer qu’il l’est à ce sujet. Pas vraiment loquace, il peut compter sur la verve de son frère pour faire le lien au quotidien. D’ailleurs, il est très admiratif de la capacité de celui-ci à exprimer ses sentiments et à mettre des mots sur toutes les choses. Il n’est pas rare qu’il fixe longuement les gens qui l’intriguent et l’intéressent, quitte à ce que ce soit gênant pour eux. Taweret est végétarien, bien que les œufs de merle à la coque soient son péché-mignon… Physique Les ombres ne sont pas si larges habituellement. Quand sa silhouette se découpe et quitte les ténèbres de la Douât sylvestre, Taweret reste un mystère. Deux yeux jaunes vous fixent. Deux traits d’or liquide à travers la fente du turban qui couvre les trois quarts de son visage et de sa tête, camoufle son crâne rasé et ses oreilles au cartilage en partie arraché, morcelé. Le nez écrasé apparaît, peut-être la lèvre supérieure, déformée par une défense qui pousse à droite uniquement et que son frère doit limer pour transformer le handicap en atout. Mieux vaut éviter sa morsure, son muscle masséter étant particulièrement puissant…quoi qu’il ne s’adonne que rarement à de telles bassesses ; il a des mains assez larges pour faire des dégâts plus ciblés. Des mains trop grandes, des pieds trop grands qui lui confèrent une démarche bancale et pourtant il est d’une efficacité redoutable. On le jugerait malade avec ses gènes mal dosés d’hippopotame, or en réalité il ne tombe jamais malade. Sa peau est plus proche d’un cuir gris à noir en fonction des zones, le protégeant des piqures d’insectes, de plantes, des intempéries et de la chaleur (bien que lors des canicules il doive s’hydrater plusieurs fois par jour pour ne pas trop souffrir). L’hippopotame, plus massif que grand, a des épaules si larges qu’on pourrait pique-niquer sur celles-ci, ce dont son frère ne manque pas de profiter en s’y asseyant lorsque l’occasion se présente, pour regarder le monde de là-haut. Vêtements amples et sombres sont son quotidien, il les façonne et raccommode lui-même à partir de tissus récupérés dans les poubelles ou grâce au troc, doué en couture et bricolage d’une multitude d’objets utiles et moins utiles. Qui présagerait que de telles paluches peuvent être si habiles et douces ? Taweret ne se dévoile jamais, se lave à l’abri des regards, complexé par son corps ingrat et la queue d’hippopotame qui pend de son coccyx, et qu’il contrôle à peine…et s’il ne s’agissait que de cela. L’hippopotame possède en effet un pénis rétractile, qui ne sort donc que lorsqu’il est excité, comme l’animal duquel sa génétique est issue. Autant dire que les moqueries iraient bon train si cela se savait dans le clan. Histoire Je ne sais pas d’où venaient papa et maman. Je ne sais pas non plus comment ils se sont rencontrés. On n’a jamais parlé de tout ça. Parce que papa disait que c’était inutile, le mélodrame, et que ça n’apportait rien dans le quotidien. Alors le passé d’avant ma naissance est flou. Je sais juste que maman a beaucoup souffert quand je suis né, et que sans le « médecin » de fortune de notre groupe, elle serait morte. J’étais parti pour vivre avec cette culpabilité toute ma putain de vie. On faisait partie d’un groupe de libres vivant près de la mer. Papa pêchait, maman ramassait des algues. Elle faisait la meilleure salade de varech que j’ai jamais mangée depuis. Papa m’a appris à dénicher les œufs des merles et des mésanges : il en faut beaucoup pour être rassasié, mais c’est resté une des choses que je préfère, à la coque. C’est mieux quand on ne tombe pas sur un embryon en développement aussi. Pauvres p’tites bêtes. La première fois que ma dent – je l’appelle « dent », ça fait moins grave – a poussé, ça a inquiété tout le monde. Papa n’avait pas ça, lui. Il avait tous les avantages de l’hippopotame, les défauts ont sauté une génération ; j’en ai hérité. Comme on ne savait pas trop y faire, on l’a laissé pousser, jusqu’à ce qu’elle me transperce la lèvre. Une infection sévère a suivi. Grâce aux plantes utilisées par maman, j’ai guéri et on a pris l’habitude de la limer et de l’égaliser quand elle grandissait trop. Bizarrement, elle a fini par comprendre qu’il valait mieux pour elle qu’elle sorte à peu près droit. Mais elle dépasse, elle a toujours dépassé. Je n’ai pas eu beaucoup de copains. Je les frappais parce que j’avais toujours l’impression – quand ils ne la confirmaient pas – qu’ils venaient me voir pour se moquer, me conspuer. Enfance de gosse solitaire toujours derrière les basques de ses parents. J’ai bien fait de profiter d’eux à fond, de les aimer, d’en être aimé, d’apprendre auprès d’eux. On me les a ôtés. Une guerre de territoires entre clans. Pour un spot, j’ai perdu ma seule famille, et alors que j’apprenais à peine à pêcher et à escalader les arbres, je me suis trouvé orphelin. Un oncle, qui n’en était pas vraiment un bien sûr, m’a pris sous son aile et la nuit, nous avons récupéré les corps de papa et maman pour leur donner une bonne sépulture. On a creusé. C’était dur. Je me rappelle avoir vomi plusieurs fois, m’être endormi en boule par terre contre maman, leur avoir dit au revoir à tous les deux avec un bouquet de fleurs que j’avais cueillies sans vraiment y penser, et avoir prié pour la première et dernière fois de ma vie. Comme si ça allait m’aider à surmonter tout ça. L’oncle était un type bien. J’ai cette chance dans mon malheur d’attirer les bonnes personnes autour de moi. On a voyagé longuement, et j’ai su plus tard qu’on avait traversé plusieurs pays avant d’atteindre la terre de Danemark. Pas mon fort la géographie. Eux, c’étaient les Flammes. Du moins c’était ainsi que les libres isolés et les autres clans les nommaient. J’ai eu beau cuisinier l’oncle, je n’ai jamais su si on était tombés sur eux par hasard ou s’il les connaissait, d’une manière ou d’une autre. Moi j’étais trop petit, mais lui a dû passer un rite d’entrée pour prouver sa bonne foi. Et c’est là que j’ai rencontré mon âme-sœur. Je ne parle pas de cette âme-sœur amoureuse, je parle de ma moitié fraternelle : Uwe. Mes multiples difformités ne l’ont pas arrêté. Avec le recul, je me dis qu’il devait avoir de la merde dans les yeux ou être drôlement crétin à l’époque. Et puis merde, heureusement qu’il ne m’a pas rejeté. Il était le seul que je voulais dans mon monde, et je me sentais important à l’idée que je faisais partie du sien. Papa m’avait prévenu : les hippopotames sont tranquilles et taciturnes mais leur propension au combat et à l’agressivité traverse les âges de la vie. J’ai souvent joué des poings, même avant mes dix ans, ça ne s’est pas arrangé, toutefois ça m’a permis de me faire une place chez les Flammes et d’accéder aux entraînements des « grands » dès que j’ai été assez endurant. Quand je me faisais casser le nez – au sens propre comme figuré, et il a été cassé si souvent qu’il en reste tout plat – Uwe s’occupait de moi. J’étais le plus jeune de nous deux. Il était censé être sage mais la plupart du temps il allait enguirlander mes agresseurs et les adultes qui me malmenaient pendant les sessions d’exercices. Il me fascinait. Il me fascine encore. De retour de ma première vraie mission – on avait arrêté un convoi de médicaments pour refaire les stocks, le genre de bails qu’on donne aux nouveaux – alors que je devenais homme, Uwe avait perdu son père. A cette époque, il ne savait pas encore que j’avais moi-même perdu mes parents, même s’il devait s’en douter et avait posé bon nombre de fois des questions à propos de leur absence. Partager la douleur ; j’avais appris une nouvelle capacité à ses côtés. Après ça nous avons été inséparables. Au point que les rumeurs sur nous ont commencé à germer. Et peut-être poussés par elles, nous avons cru que nous étions plus que des frères. Mes quinze ans bien dépassés, les hormones étaient devenues des indigentes dans mon propre corps, et les filles me faisaient peur. Le seul qui connaissait mon corps bizarre c’était Uwe, alors légitimement, c’était devant lui que j’avais le plus de chance de me « mettre à nu ». Un baiser. Mon premier. Le sien aussi je crois. Je n’ai jamais demandé. Encore aujourd’hui je me demande ce qui nous a pris. Des gamins nous étions. Évidemment, mon orgueil a été piétiné ce jour-là, parce que je ne plaisais pas à celui qui comptait le plus, et même si les papillons ne s’étaient pas envolés dans mon estomac, il fallait encaisser la frustration. Les hommes du clan m’avaient vite appris que dans le « désert », la main calme la soif. Ça a été le cas. Par peur de décevoir et de susciter le dégoût, je n’ai jamais été capable de trouver un ou une partenaire. L’amour reste une page vierge pour moi, encore aujourd’hui, bien que je puisse avoir envie de franchir le pas. Je me souviens précisément de chaque fois où j’ai déclenché le feu. Parfois, dans les premiers essais, j’ai subi sa morsure, il m’a grignoté des morceaux – oreilles, doigts, joues – et lézardé le cuir, aussi j’ai dû apprendre à le respecter, à ne le convoquer qu’en cas de réel besoin, tel un dieu farouche et exigeant. Mon corps s’est renforcé, est devenu une armure solide et utile. Je ne suis pas juste « moi », je suis une arme au service des Flammes, une pièce du grand puzzle. J’ai tué. Je me suis rasé le crâne pour mon premier tas de cendres. Et il y a un mal indicible à tuer sans voir les corps, sans savoir exactement combien de fumerolles il y a derrière soi. Enfin Votan savait lui. Il savait tout avec une précision pragmatique hallucinante. Je ne veux pas philosopher sur tout ça, je ne suis pas assez intelligent pour le faire, et c’est une réalité tragique que j’accepte car elle est le seul chemin pour nous délivrer. Oui, nous délivrer du Mal qui s’est abattu avant notre naissance à tous et qui nous pousse à nous retrancher, à vivre comme des hommes préhistoriques. Je ne veux pas passer ma vie terrée dans la forêt, les souterrains, les égouts et les cavernes, et chaque bombe, chaque piège doit nous rapprocher de notre but fondamental : la liberté qui ne nous est jamais complètement acquise, qu’il faut sans cesse reconquérir. |
Mer 18 Mai - 18:01 Taweret
Messages : 84 |
Félicitations, tu es VALIDÉ par Alia et moi ! Un très intéressant petit popotame, on a hâte de voir comment il va s'en sortir à Copenhague hihih ! Amuse toi bien avec lui ! Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !
Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :
Amuse-toi bien sur le forum |
Jeu 26 Mai - 19:53 Alphareth
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