Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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3 participants
Wulfran Würm
Messages : 165
Métier : Chercheur en botanique (IRCFF) - spécialisé dans les plantes carnivores et les cactées
Citoyen pucé
Wulfran Würm
Citoyen pucé


Prénom(s) : Wulfran
Nom(s) : Würm
Surnom(s) : Wulf
Âge : Né en 2428 (= 73 ans) Mordu en 2469 (32 ans de vampirisme)
Âge apparent : 41 ans
Taille : 1,90 m
Nationalité : Américain
Race : Vampire - Canis Lupus Occidentalis (Loup du Canada)
Orientation : Homosexuel discret
Métier : Chercheur en Botanique (IRCFF)
Autre : L’homme est livré avec une adorable paire d’oreilles noires sur la caboche. Il les cache toujours sous un bonnet style bonnet de marin, ou un feutre mou afin d’éviter les « ennuis ».
Porte toujours une petite chaîne en or au bout de laquelle pend un minuscule flacon, à l’intérieur : deux cônes (un mâle et un femelle) d’une welwitschia mirabilis dont le plant d’origine avait 2000 ans. Le contenu du bijou est très symbolique pour lui.


Wulfran Würm



Rescapé de la vie, Wulf ne méprise personne, au contraire, il est altruiste et s’attache aux mortels comme aux immortels. Son travail l’occupe beaucoup, de ce fait il se tient en-dehors de toute politique, trouvant ces sujets ennuyants et n’étant pas du genre à vouloir changer le monde. Bien qu’il ait conscience de ses failles, de ses incohérences, et d’en avoir lui-même été victime.






Avatar venant de Ethan Chandler – Penny Dreadful



Description mentale



Rester intact. Un pari risqué au sein du monde qui l’a vu grandir, a failli le regarder mourir tranquillement. Juste un bébé chanceux après tout, et cette chance, il l’a bien saisie. Wulfran n’est pourtant pas un opportuniste : il fait de son mieux, tout le temps, et veille à l’ordre des choses autour de lui, tout comme il chérit le hasard d’une expédition, d’une découverte, d’une rencontre. Tout est précieux. Tout mérite de l’attention. La sensuelle brume du crépuscule, l’escargot qui sort de sa coquille quand vient la pluie, le sourire d’un homme qui se sent admiré, la rosée de la Drosera, une bonne bière en terrasse, un bouquin dont seule la couverture serait intéressante et ça n’aurait pas d’importance que les premières lignes soient fades.

Il a été bien élevé.
Bon garçon, gentil garçon, il a toujours eu patience et bienveillance envers les animaux, les humains, le respect pour les immortels quand il n’était pas encore « à leur niveau ». S’il l’a seulement été par la suite. Ce n’est pas une souffrance pour lui, enfin ça ne l’est plus, d’être « une drôle de bête », parce qu’il a été aimé. Par Mom et Nanaka, par Albrecht, Anthony, et qu’on lui a donné assez de confiance et d’amour pour surmonter quelques centaines d’années ; il est bien parti pour tenir le choc. S’il a expérimenté le rejet et la souffrance, il en a fait des forces, il sait bien le faire : se servir des mauvaises expériences pour s’enrichir et dépasser ça, peut-être même « devenir meilleur ». Ça ne peut pas toujours aller dans le mauvais sens, on peut aller au-delà.

Wulf a l’alcool triste. La bière passe, mais quand les doses et le voltage deviennent trop importants, il se transforme en un sinistre pantomime et pourrait même avoir quelques accès de colère au sein desquels lui parler revient à se prendre un tabouret dans les dents. Pourtant il n’est pas d’un naturel violent, pas du tout même. Sauf cas de force majeure.

Le tableau n’est toutefois pas si idéal. Après le suicide d’Albrecht, Wulf a été placé dans un établissement psychiatrique pendant près de quatre ans suite à une dépression nerveuse. Avec le temps, les séquelles ont évidemment disparu, mais il en garde une consommation régulière de drogue (morphine via l'opium notamment) qui maintient son cerveau à la surface. Il sait que c’est assez illusoire et que la barque pourrait couler vite s’il ne se surveillait pas, s’il ne cultivait pas tout ce qui le rend irréprochable et bon. Il ne se déteste pas. Mais il se connaît sur le bout des doigts et évitera les situations qui lui causeraient de la peine ou du tort : les défis personnels…pas sa tasse de sang. Ce n’est pas un aventurier de l’âme, plutôt le genre à aller sur le terrain avec trois fois rien, juste son matériel, ses calepins – il travaille à l’ancienne, par crainte d’un bug informatique géant – et l’excitation du découvreur, de l’explorateur des temps modernes. Il faut dire que la Nature a bien repris ses droits depuis que les humains ont été canalisés. Ce n’est pas pour lui déplaire, cet état de fait : il peut ainsi mettre toutes ses compétences en œuvre et à profit.



Description physique



Qu’est-ce qu’il regarde celui-là ? Il veut ses nouilles au fromage ? Wulf a l’habitude, dès qu’il se décoiffe, c’est toujours comme ça. Oui c’est un vampire, oui il sent le chien. Enfin le loup pour être plus exact, et il ne fait pas QUE sentir : il a de la bête dans le sang. Et sur la tête. Deux oreilles agiles, bien mobiles, attentives et de toute évidence entretenues et duveteuses – les poils sont longs – au-delà du soin qu’il met à les dissimuler en permanence. Un lointain conseil d’Albrecht, lui évitant ainsi la curiosité maladive de certains, les petits regards surpris voire méprisants. Parce que les hybrides immortels, ça ne court pas les rues, du moins pas encore, et c’est souvent considéré comme un mauvais choix. Mauvais goût. Car ce n’est pas tant pour lui qu’il les cache, il les aime bien elles sont utiles, et certaines caresses le font docile comme un agneau, quand on sait qu’il les a sensibles.

Lesdites oreilles noires sont calmes pendant la dégustation. Un peu de bière brune mousse dans sa moustache fournie avant que sa langue ne fasse place nette. La serviette ponctue le tout, essuyant le menton, là où commence une barbe un peu longue qui court sur les mandibules, rejoint les favoris en bordure des oreilles. D’un geste qu’il a régulier, il remet derrière celles-ci – les humaines, drôle d’assemblage tout de même – ses cheveux longs, raides, bruns et pas très jolis. Masculins dirons-nous, quoi que ça ne veuille pas dire grand-chose.

Le type le regarde toujours. Il daigne lever les yeux de son repas pas cher payé et lui adresse un sourire poli, ainsi, ses yeux profonds se transforment en deux lignes sous les sourcils broussailleux. « Des sourcils de loup-garou » disait Mom. Des yeux comme ça feraient fondre le plastique. Ses compagnons d’un soir le complimentent souvent dessus : deux amandes qui transpercent l’horizon, deux petits miroirs presque noirs qui expriment toute la bonté de l’homme, grand, musclé, avec un léger embonpoint du torse, des bras, qui donne envie de toucher toute cette matière. L’observateur finit par lâcher l’affaire dans un haussement d’épaules convenu.

Il va pouvoir manger ses pâtes tranquillement, c’est bien. Ahhh.

Le serveur de tout à l’heure lui amène un petit pichet de sang ; avec le temps il ne fait plus trop attention au fait qu’il en consomme, c’est une habitude qui n’a plus trop de saveur, pour quelqu’un qui aime tant émoustiller ses sens, c’est un peu triste.
Après deux belles boules de glace à la vanille et leur coulis de chocolat-caramel, la chaise racle le carrelage et Wulf se lève. Il remet méticuleusement ses manches en place, réajuste son boléro bleu US et la cravate à l’américaine qui lui tient le col – accoutrement anachronique, la faute au dressing d’Albrecht, il a tout gardé, ils faisaient la même taille. Il a de l’affection pour ces tenues : chacun ses excentricités, lui ne fait de mal à personne. Son feutre mou, gris, il le pose et l’enfonce un peu en sortant, relevant le col du long manteau qui lui bat les mollets ; c’est qu’il ne fait pas chaud ! Le voilà à plisser les yeux et ceux-ci disparaissent. Comme lorsqu’il pleure, lorsqu’il rit aux éclats. Son visage est ainsi transformé par les émotions. Un homme oui, un vampire oui, mais il y a vraiment de l’amérindien (bien qu'il soit blanc) derrière les traits, la stature et l’allure, du loup dans la façon de regarder alentour, précisément, patiemment, chaque visage sans se montrer intrusif, chaque recoin, chaque endroit du monde qui lui est donné de voir. Cette faculté d’observation lui permet de s’émerveiller, encore et encore : il a une âme d’enfant, le loup.


Histoire



Les loups n’ont pas pu me manger ce jour-là. Nanaka qui m’a trouvé peu de temps avant qu’ils ne le fassent, a dit qu’il avait vu une femme - ma mère ? - me déposer à l’abri d’une souche éventrée, qu’elle était épuisée et avait les pieds en sang d’avoir couru pieds nus sur des kilomètres. Ils l’ont retrouvée morte une semaine plus tard.
Les loups ne m’ont pas trouvé. Ils ont dû passer au large, laissant sa chance à Nanaka qui est sorti des fourrés et m’a pris dans ses bras, très vite, puis il est retourné au village.

Voilà comment tout a commencé, voilà comment j’ai survécu. Une violente tempête avait endommagé un centre de reproduction, à des kilomètres du monde sauvage, et profitant du dysfonctionnement entraîné par une panne générale d’électricité, du chaos généré, beaucoup de mères porteuses avaient tenté leur chance, fui, beaucoup de bébés aussi, beaucoup avaient été rattrapés et tués ou ramenés, peu avaient eu la chance d’échapper aux pisteurs, aux loups, à l’abandon.

Nanaka était un homme fort, avec du sang de loup. Les yeux noirs, le corps robuste, les traits marqués ; il lui manquait un œil perdu au combat. Il était l’époux de Mom, ma seconde mère mais en réalité l’unique pour moi, étant trop petit pour avoir connu, reconnu le visage de celle qui m’avait engendré et protégé. La tribu de Nanaka vivait dans les Rocheuses Canadiennes, entre glaciers, champs de glace, lacs et forêts gigantesques où je devins un petit garçon. Je n’avais qu’un an lorsqu’ils m’avaient trouvé, et je fus considéré comme leur fils, remplaçant un bébé qu’ils avaient tragiquement perdu suite à une fausse couche de Mom. Ce n’était pas un hasard pour eux qui croyaient aux esprits présents en toute chose (je sus que l’on disait « animiste » par la suite), ces oreilles que j’avais. Ils savaient bien que c’était du fait des manipulations génétiques des immortels, et eux-mêmes descendaient d’anciens esclaves loups, chiens, échappés. Mais Mom adorait croire que j’étais un cadeau spécialement envoyé pour eux par une quelconque entité surnaturelle.

Ils furent de merveilleux parents. Aimants, patients et courageux. Nous nous déplacions souvent, village mobile constitué de tentes en peaux, bois, os, et jamais je n’eus le sentiment de vivre dans la précarité alors que je n’avais presque rien, que l’essentiel : une famille, un toit, à manger, de grands espaces. Je tiens mon goût de l’extérieur de mes jeunes années à courir les bois et la montagne avec mes frères et sœurs d’adoption. Je n’étais pas un leader, jamais, j’avais plutôt le rôle de l’oméga, à la traîne mais nécessaire à l’équilibre, aidant ceux qui en avaient besoin, gardant les plus jeunes quand je fus assez grand et responsable, accompagnant parfois la chasse, à l’arrière. Observateur. Toujours. J’analysais calmement les comportements autour de moi, et grâce à Mom, j’appris beaucoup des plantes nous entourant. Elle faisait sa médecine avec ce qu’elle trouvait, ce que sa mère lui avait enseigné, et j’étais fasciné par ses préparations, l’aidant volontiers. Elle représentait la douceur et le calme auxquels j’aspirais, esprit plus sage que mes frères parfois belliqueux et brutaux, sur les traces de mon père.

L’année de mes onze ans, j’étais loin de me douter que je quitterai Mom et Nanaka.

Je rencontrai mon premier vampire. Albrecht Würm. La créature la plus farfelue qu’il m’ait été donnée de voir. Perdu depuis des semaines dans la région pour ses recherches sur le dendroctonus du pin (un parasite dévastateur), je me rappelle parfaitement de notre rencontre parce qu’il m’avait souri comme si j’étais la chose la plus normale qui soit, la plus naturelle en ces lieux isolés. Je n’étais pas une proie ou une curiosité, juste un petit garçon : il ne me ferait aucun mal. Il ne m’en fit jamais, sauf quand il disparut.

Le botaniste allemand avait été mordu tardivement et gardait une apparence d’homme âgé, ce qui – je le vérifiai ensuite – était assez rare. Ses cheveux mi longs frisés étaient blancs et très soyeux comme du poil de lièvre, il avait les yeux bleus comme les glaciers et des lunettes en demi-lune, et portait toujours sur lui une multitude de fioles en tous genres pour ses échantillonnages. Mais je n’avais pas le droit de le « ramener » au village. Aussi j’en parlai à Mom discrètement ; elle était ma confidente. La situation était, à l’époque, assez délicate, car les projets abandonnés de rallier l’ancienne réserve naturelle où nous vivions à la ville de Banff pour relancer le tourisme, venaient d’être remis au goût du jour, et sans connaître les détails, nous savions que la vie ici allait devenir très difficile et dangereuse. Nanaka voulait migrer vers le Nord, vers des terres plus inhospitalières mais plus sûres. Mom ne voulait pas. Je les voyais se déchirer sur notre sort à tous.
Comme pour départager tout le monde, je tombai malade. C’était une maladie de la peau, et mon état se dégrada très vite. Nanaka apprit alors l’existence de mon ami botaniste et le choix fut immédiat : il était hors de question que l’on me soigne avec le sang d’un immortel, ce n’était pas dans notre culture, alors je repartirais avec lui, il aurait les moyens « pharmaceutiques » de me soigner là où les plantes de Mom échouaient. Avec sa renommée, il inventerait une histoire sur ma « capture », et je vivrai.

       Il m’emmena donc, cependant je ne pus revenir tout de suite après ma convalescence auprès des miens, car ils étaient sévèrement traqués : on voulait faire un « erased data » ; une grande chasse aux libres eut lieu pendant des années sur le continent, et je dus rester, pour ma sécurité, auprès d’Albrecht en Europe, monde un peu plus civilisé. Il vivait à Nuremberg, en Allemagne, et travaillait énormément. Toutefois il prit la décision de m’éduquer à ce nouveau monde et de me faire venir partout avec lui pour que je m’habitue, que j’apprenne, car j’avais de bonnes dispositions et possédais un tempérament calme et docile. J’avais sûrement été un PILLs à l’origine. Je crois que mon protecteur souhaitait déjà en ces temps-là que je devienne son successeur, d’une certaine façon, et c’était chez lui inconscient, se sentant vieillir, du moins c’était ainsi que je le percevais. Il était un des fers de lance et fondateur de la IFFP (International Flora and Fauna Preservation), grand botaniste et chercheur du temps où il avait été humain, et découvreur de la très charmante welwitschia mirabilis de Namibie en 1860 (mais on lui avait volé cette découverte), dont il conservait deux gamètes dans un flacon, en permanence. Il les planterait, un jour, quand il aurait trouvé la paix. Je ne savais pas ce qu’il voulait dire par là.

Élève modèle, attentif et très curieux, un de mes meilleurs souvenirs fut le jour où nous allâmes, pour mes dix-huit ans, âge de ma majorité, à l’IAL (International Archives of Living) en Antarctique. La banque de graines était tout bonnement incroyable, entamée par les hommes, poursuivie par les vampires, les rayonnages montaient jusqu’aux plafonds, étiquetés, enregistrés, si précieux patrimoine, un trésor que je promis de protéger. Je devins l’assistant officiel d’Albrecht, sur autorisation spéciale. Celle-ci me permit d’ailleurs, de façon tout à fait exceptionnelle de par mon statut inexistant aux yeux de la société, de faire des études de botanique sous tutelle. Huit années de labeur m’amenèrent à rassembler assez de connaissances et d’expérience pour tenir la conversation avec mon protecteur et maître. J’appris à faire des inventaires sur le terrain, à détailler les microcosmes, à cartographier, prélever et analyser les résultats de mes travaux, écrivant ma thèse finale sur les plantes carnivores et notamment les très méconnus et exceptionnels népenthès (alors quasiment éteints), à la suite d’un mois d’expédition financée par la IFFP à Bornéo.

Très occupé et préoccupé par la recherche et l’aide à l’écriture d’un traité de botanique pour Albrecht (il étudiait le renouvellement des espèces végétales depuis les années 2000 jusqu’à nos jours), je passai à côté de ma jeunesse. Je ne connus pas l’amour et restai vierge jusqu’à mes trente ans, ce qui fut, à terme, difficile à vivre. Et puis l’état mental d’Albrecht se mit à se dégrader, il prenait des risques inconsidérés quand nous étions sur le terrain, dormait mal, mangeait peu (il ne se nourrissait pas sur moi, n’aimant pas mon « goût »), songeait de plus en plus à « sceller tout ceci », c’étaient ses mots. En soit, il s’estimait âgé, fatigué, l’éternité devenait un fardeau pour lui. C’est à cette époque que j’ai commencé à sortir davantage, à me rendre dans les maisons closes. Un homme m’apprit le plaisir, paradoxalement bien plus jeune que moi. Je venais le voir souvent, parfois nous ne faisions rien, il me posait plein de questions sur mon travail qui était aussi ma passion : cela le faisait sortir de sa « boîte », comme il disait. Je peine aujourd’hui à me rappeler de son prénom…Mao peut-être… ? Il était asiatique.

Lentement, Albrecht me préparait à reprendre le flambeau, malgré moi : tout cela n’avait de valeur que parce qu’il était à mes côtés. Parce que le climat entre nous était devenu électrique, j’eus l’idée d’un voyage, un voyage aux origines, les miennes. Nous vous envolâmes pour l’Alberta et nous enfonçâmes ensuite vers les terres du Nord, avec pour seuls outils et informations que nos flairs respectifs pour retrouver Nanaka, Mom, le clan…C’était absurde, des années de rafles les avaient sûrement fait s’éloigner très loin d’ici. De traces, il n’y avait guère. Ce fut un triste constat, quel qu’il soit : éloignés, disparus ou morts, l’effet était le même, celui d’un énième vide et le sentiment d’avoir été dupé, d’avoir perdu énormément en suivant Albrecht, il y a des années.

A l’aube de mes quarante ans, un étrange Chinook s’était levé dans ma petite existence rangée. Un jour, Albrecht me mit un dossier complet sous le nez, et je me rappelle avoir senti un vilain frisson me passer sur le cuir chevelu et hérisser mes oreilles.

"- Wulf, je sais que tu ne veux pas parler de ça, mais il est temps. J’ai engagé une procédure pour obtenir l’autorisation de te transformer."

Je restai quoi. Nous avions déjà évoqué ce changement radical, je ne m’y étais opposé que dans la mesure où cela impliquait sa disparition…pourquoi maintenant ? pourquoi si brusquement ? Il y avait eu des signes avant-coureurs, oui… Mon esprit refusait d’entendre ses mots, de lire les lignes tapuscrites du dossier, dans une odeur forte de café éthiopien. Je tremblais, m’agrippant à la table par en-dessous, cherchant le regard bleu derrière les lunettes, regard qui m’était interdit. Il n’attendait pas que je choisisse : il l’avait fait, il ne lui fallait plus que mon accord, car il n’aurait rien fait sans cela.
L’idée-fixe s’empara de nous.


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Copenhague – an 2501 (discussion entre Wulfran et Anthony)

- Je me suis toujours demandé ce que je ressentirais si je t’embrassais.

- C’est assez égoïste au fond comme curiosité, nan ?

- Oui…

- Et ça ne nous aiderait pas du tout.

- J’aurais aimé que tu saisisses ma perche, là.

- Anthony, ne joue pas…

- Bon bon, pardon Wulf. Pardon. C’est que, tout est si précaire autour de moi, j’ai peur de disparaître…

- Je ne permettrais pas que mon psy préféré disparaisse.

- C’est gentil. C’est loin tout ça maintenant.

- Sans toi j’aurais perdu la raison pour de bon, j’aurais été un poids pour la société et on m’aurait sûrement…

- Ne parle pas de ça s’il-te-plaît ! J’ai fait mon travail à l’époque, tu étais mon patient, j’ai mis mon expérience à ton service.


- Quatre ans tout de même.

- Tu étais jeune, tu venais d’être transformé et Albrecht…

- Oui.

- Je me souviens qu’on a dû te placer dans une aile à part, avec les nouveau-nés. Tu avais pourtant quelques années d’apprentissage à ton compteur, mais il fallait te stimuler pour te nourrir. Tu refusais. Avec le docteur Müller, on a mis six mois pour…
- Tu m’as souvent forcé aussi.

- Il le fallait bien. De toute façon j’avais l’habitude, cela faisait dix ans que je travaillais à la maison de santé de Nuremberg. Je n’avais pas encore foutu ma carrière en l’air…

- Tu l’as fait pour de bonnes raisons, ces hybrides auraient connu un triste sort. Comment s’appelait-il déjà, ton préféré ?


- Belissàrios…

- Ah oui, je me souviens. Peu commun. Tu l’aimais plus que bien même.

- Ne change pas de sujet vilaine bête…

- Vas-y, je me tais, continue.

- J’ai dû gagner ta confiance, il a fallu tout reprendre de zéro. Tu as fait plusieurs tentatives de suicide, vaines, maladroites, mais tu n’étais pas vraiment toi-même, tu es trop réfléchi pour te livrer à ce genre d’actes aux conséquences terribles. Presque deux ans pour parvenir à ce que tu me regardes dans les yeux sans m’accabler de ta propre culpabilité, sans vouloir me massacrer. Et puis tu as accepté qu’on t’aide. Vraiment.

- Et les séances sur le divan ont commencé.

- J’étais amoureux de toi.

- Je sais. Je l’ai toujours su.

- C’était dur de te voir t’accrocher sans pouvoir agir plus que millimètre par millimètre.

- J’ai fait de mon mieux, je ne voulais pas inquiéter mon professeur. Et je tiens le cap maintenant, regarde.

- C’est vrai. C’est mon bateau qui coule.

- Que vas-tu faire ?

- Me cacher…chez toi… ? Le temps de trouver une solution, de changer de papiers, de quitter la FEPS… Et si on allait aux Etats-Unis ? S’installer définitivement ? J’accepterai d’être juste ton colocataire…

- Pense à demain pour l’instant. Chez moi : chez toi. De toute façon s’ils font une descente, je suis dans la merde aussi.

- A cause de ta pipe et de tes boulettes ?

- Ouais.

- Décidément j’ai dû rater quelque chose dans votre éducation, Monsieur Würm…

----------------------------------------------------

Une quinzaine de pipes dans la journée quand je plane. Parfois plus, rarement moins. Longue est la préparation sans dénaturer l’équilibre des alcaloïdes, sans perdre la précieuse morphine. La méthode est ancestrale, venue tout droit d’Extrême-Orient, et elle compense les boulettes de dross ou de mélange que je chique le reste du temps, imprégnées de sang périmé, souvent insatisfaisantes ; c’est pour dépanner.

Anthony a raison, si l’on va aux États-Unis, je pourrai développer ma plantation, obtenir des fruits plus régulièrement, éviter les états de manque…

J’ai arrêté de culpabiliser sur ce sujet. J’en ai besoin et c’est tout, chacun ses vices, chacun ses blocages et ses failles. Le tout est l’odeur : quelqu’un qui entrerait dans le laboratoire de la serre aurait aussitôt envie de vomir, ça vous imprègne les vêtements et ça vous poursuit, ça pue. C’est le tout de s’habituer, le tout de se faire à l’idée qu’on est camé, que ça fait partie de nous. Je n’ai jamais essayé des drogues plus fortes, parce que je dose à ma façon et selon mon état ce que je prends ; je ne dois pas devenir un zombie non plus, le travail attend, et Anthony s’inquiète.

...


Sous la voûte en verre anti-UV, dans mon transat, je fixe les Cereus qui s’ouvrent pour la nuit. De grosses fleurs blanches. ENORMES. On dirait des nuages qui descendent sur Terre, bourrés de parfum antiques, étouffants…d’énormes fleurs je vous dis.


Descriptif du métier de botaniste:



Jeu 24 Oct - 10:27 Wulfran Würm
Alyosha Thaln
Messages : 713
Métier : Lieutenant de la milice - section IVC
Lieutenant grognon
Alyosha Thaln
Lieutenant grognon
re (re-re-[...]-re) bienvenue ♥
Jeu 24 Oct - 16:04 Alyosha Thaln
Wulfran Würm
Messages : 165
Métier : Chercheur en botanique (IRCFF) - spécialisé dans les plantes carnivores et les cactées
Citoyen pucé
Wulfran Würm
Citoyen pucé
j'avoue qu'à force il n'y a plus de magie XD merci ♥

J'ajoute en lien ici le site que j'ai utilisé pour réfléchir à la préparation et à la consommation en opium de Wulfran :
--> https://www.psychoactif.org/psychowiki/index.php?title=Papaver_somniferum_%28Pavot_%C3%A0_Opium%29,_effets,_risques,_t%C3%A9moignages

Article précis (malgré des fautes) et qui explique "simplement" comme utiliser le latex séché de papaver somniferum album (le blanc) en boulettes à chiquer ou en pipes (suivant le mode de chauffage à l'aiguille expliqué). C'est ainsi qu'il consommera, en toute discrétion et à son usage très privé.

(j'espère que mon adresse IP n'est pas suivie parce que les gars vont débarquer chez moi XD "Non c'est pas pour moi...c'est pour un perso'...")
Jeu 24 Oct - 18:39 Wulfran Würm
Anonymous
Invité
Invité
Reeeeeeeeeeeeebienvenue <3

N'hésite pas à nous dire quand ta fiche sera finie ! Et n'oublie pas ton avatar :3
Jeu 24 Oct - 20:28 Invité
Wulfran Würm
Messages : 165
Métier : Chercheur en botanique (IRCFF) - spécialisé dans les plantes carnivores et les cactées
Citoyen pucé
Wulfran Würm
Citoyen pucé
Pour le vava, a priori celui-ci est provisoire, je voulais pas en mettre car j'attends un vava tout spécial mais tant pis je le mettrai après !
La fiche est finie, je me suis relue du mieux que j'ai pu pour la cohérence...

Merci à vous !
Jeu 24 Oct - 21:31 Wulfran Würm
Anonymous
Invité
Invité
Rebienvenue <3
Ven 25 Oct - 22:03 Invité
Wulfran Würm
Messages : 165
Métier : Chercheur en botanique (IRCFF) - spécialisé dans les plantes carnivores et les cactées
Citoyen pucé
Wulfran Würm
Citoyen pucé
Merci ♥ on se verra peut-être à la librairie Wink
Sam 26 Oct - 9:32 Wulfran Würm
Lev
Messages : 304
Métier : barman au Vouivre pourpre
Esclave
Lev
Esclave
Bien le bonjour, Panda, Alia et moi nous chargeons de ta fiche (trois admins pour toi, tu en as de la chance ! ). Avant de pouvoir être validée, il y a quelques points qui méritent un éclaircissement et/ou une correction.

  • Tout d'abord, sa race est avant tout "vampire" même si tu peux laisser hybride Canis Lupus Occidentalis à la suite.
  • Dans le physique et les informations, la couleur de ses oreilles diffèrent. Sont-elles noires ou grises avec du noir sur la pointe ?

  • Dans l'histoire à présent.  Si les rebelles profitent d'une tempête pour libérer tout ce petit monde, pourquoi ne les dirigent-ils pas vers un lieu sûr ou un campement ? Quelles sont les chances pour que ces personnes, dans des conditions physiques faibles (accouchement, enfance,...), n'ayant pour la plupart jamais mis le pied dehors, survivent dans la tempête sans guidance ?
  • Que la mère abandonne sa progéniture est compréhensible, mais pourquoi Nanaka qui a assisté à toute la scène n'a-t-il pas embarqué le bébé avant le passage des loups ? Et pourquoi les loups auraient-ils épargné une proie si aisée ?
  • Tu dis que Mom est au courant de la présence du botaniste, puis un peu plus tard, tu dis qu'il l'apprend seulement. Peux-tu corriger s'il-te-plaît ?
  • Pourquoi le vampire ne lui a-t-il pas simplement donné son sang plutôt que de l'emmener ? Quelle était la maladie ? Car la fièvre est un symptôme de Nécrosis et il est suicidaire de la part d'un vampire de ramener un enfant qui pourrait lancer une épidémie.
  • Il est surprenant qu'il puisse retrouver si aisément son groupe alors qu'une grande traque a duré des années. Comment a-t-il fait si les miliciens équipés de tout le matériel nécessaire n'y sont pas arrivés ?
  • Un jeune vampire hybride est en période de probation les premières années de sa vie, le temps de s'assurer qu'il ne soit un danger pour personne, pas même lui-même. Si Wulf s'effondre suite à la mort de son mentor, il est probable qu'il soit éliminé, purement et simplement. Aussi vaudrait-il mieux espacer de quelques années sa dépression pour lui permettre d'être en ordre au niveau de la société.
  •  De plus, tu parles de cicatrices laissées par le soleil qui n'apparaissent pas dans le physique. Serait-il possible de rectifier cet oubli ?
  • Serait-il  possible de préciser pour quelle branche de l'IFFP il travaille ? Nous  supposons que c'est l'IRCFF/CIRFF, mais nous préférons nous en assurer.


Voilà, nous restons à ta disposition si tu as la moindre question ou si tu as besoin d'aide. Ne te décourage pas.
Dim 27 Oct - 16:29 Lev
Wulfran Würm
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Citoyen pucé
Wulfran Würm
Citoyen pucé
Si vous êtes à trois c'est que c'est le bordel XD
Bon merci pour votre patience ! D'un côté y a beaucoup de trucs mais qui ne sont pas "fondamentaux" pour le développement du personnage donc ça a été plutôt rapide de faire les modifications.

- Pour la race : OK
- Couleur des oreilles : uniformisée dans le physique + informations = noires
- Histoire : ce sera juste une tempête et quelques femmes qui fuient, beaucoup son rattrapées, etc.
- Nanaka passe avant les loups.
- Mom sait pour Albrecht
- Wulf attrape une maladie de peau et comme Mom et Nanaka ne veulent pas qu'il soit soigné avec du sang de vampire (oui d'accord l'amour tout ça, mais c'est contraire à leurs us), donc Albrecht le ramène.
- Ils ne retrouvent pas le clan quand ils s'y rendent.
- Wulf est éduqué quelques années avant le suicide d'Albrecht.
- Plus de cicatrices aux UV.
- J'ai rajouté IRCFF effectivement, même s'il travaillera aussi pour les Archives, a fortiori.

J'espère que c'est bon pour vous ?
Dim 27 Oct - 18:09 Wulfran Würm
Alyosha Thaln
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Lieutenant grognon
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Merci pour les modifications rapides !
Pour les trois admins, c'est simplement que Goldfish et Panda ont été plus rapides à lire la fiche, mais j'avais tout de même envie de le faire, absolument pas parce que c'est le bordel, preuve en est le peu de corrections que tu as eu à faire ♥

Juste en précision, il faudra bien sûr que Wulf fasse attention à l'odeur quand il sort pour ne pas se faire repérer ou dénoncer, et il ne pourra pas travailler pour le CIRFF et l'AIV (tout comme un milicien n'est pas MO et CRIM en même temps), mais rien ne l'empêchera de passer voir les archives !
Lun 28 Oct - 16:43 Alyosha Thaln
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Lun 28 Oct - 16:43 Alyosha Thaln
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