Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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Kaliayev Komonebranitch
Messages : 175
Métier : Archiviste au PA
Citoyen pucé
Kaliayev Komonebranitch
Citoyen pucé


Prénom(s) : Kaliayev Nebojna
Nom(s) : Komonebranitch
Surnom(s) : Kalia (pour les très trèèès intimes), au travail on l’appelle plutôt Branitch, abréviation de son nom de famille.
Âge : 538 (mordu en 1992)
Âge apparent : 29 ans (né en 1963)
Taille : 1,80 m
Nationalité : Ukrainien
Orientation : à déterminer en jeu
Métier : Archiviste au PA
Autre : - Marques de brûlures et les yeux cernés, seuls stigmates de 1986.
- Dépendance accrue à son Père.
- Dépressif.

NDA:


Kaliayev Nebojna Komonebranitch



Kaliayev a préféré s’élever dans la hiérarchie vampire pour espérer avoir une longueur d’avance sur d’éventuels événements tragiques. Il reste profondément traumatisé par ce qu’il s’est passé à Tchernobyl et est devenu misanthrope, sous l’influence de son Créateur. S’il sait que ce n’est pas la faute de « tous » les humains, il garde une amère rancune en lui et ne remet pas en question le système.






The Arrow Collar Man de Joseph Christian Leyendecker (illustrateur américain)



A fleur de peau



Autrefois généreux et doux, Kalia est devenu super-émotif avec des tendances dépressives voire suicidaires, même si celles-ci ont reculé depuis qu’il a intégré la milice, qu’importe qu’on le charrie sur le poste qu’il occupe. C’est un travailleur de l’ombre, et ça lui va, il connaît son métier et se montre d’une politesse rigoureuse et d’une grande serviabilité avec ses collègues ou supérieurs.

Intelligent et méticuleux, il ne néglige aucun aspect de son métier, jusqu’à être parfois trop professionnel. Il ne sait pas « se détendre », ne va pas « boire ou tirer un coup », préférant rentrer chez lui lire, écrire ou dessiner un peu, passer du temps avec Esdras auprès duquel il est le seul à se confier. Il ne s’est jamais vraiment réintégré au monde après la catastrophe, comme s’il était le porte-parole muet d’une horreur que les hommes et l’Histoire ont étouffée. Kaliayev est en quelque sorte resté prisonnier d’avril 1986.

D’apparence très sociable, Kalia est en vérité un homme secret, soucieux et introverti qui porte son passé comme une chape de plomb en permanence, ne s’en libérant qu’en de rares moments. Il ne sait pas vraiment quels chemins emprunter pour obtenir la délivrance, et reste dubitatif face au système qu’il sert, même s’il est fidèle et dévoué au poste : il a vu le chaos deux fois, il ne doute pas que cela puisse recommencer, et cette angoisse existentielle de l’Apocalypse réitérée lui coupe bien souvent les ailes.

Il n’a pas de relations amoureuses ni charnelles, et ce n’est pas que par égard envers Lena, mais bien car il est incapable de se laisser aller dans les bras de quelqu’un, autres que ceux de son Père.

Blindé, solitaire, si on le perce à jour il risque de s’effondrer dans l’instant...



Prisonnier du Temps



Un mètre soixante-dix-huit, le profil slave sans qu’il soit possible d’en douter (en le voyant on le replace volontiers sur la carte), Kalia n’est pas forcément le type d’homme séduisant par excellence, mais possède un charme que ses yeux bleus un peu ternis ne démentent pas. Beau visage, menton volontaire et nez avancé, les cheveux blonds, courts plaqués sur son crâne à la mode des années 20, les sourcils relativement épais, il inspire confiance si l’on omet les cernes qui lui marquent le dessous des yeux, stigmates de la maladie des rayons. Autres cicatrices que la transformation n’a pas effacées : des traces de brûlures sur les membres, surtout les bras et les jambes, le cou aussi, un peu, et le haut du dos, tout ce qui était exposé à l’air ou protégé par trop peu d’épaisseur de vêtements. Le sang donné régulièrement par Esdras avant qu’il ne devienne un vampire lui a permis de passer immortel avec une apparence tout à fait respectable, même s’il porte des gants dès qu’il sort de chez eux. Il a deux traits qui partent du creux de l’œil et creusent un sillon jusqu’à la moitié de ses joues. Quant à ses cheveux, ils sont blond vénitien, couleur somme toute assez banale, ce qui n’est pas pour lui déplaire : Kalia n’a pas trop envie qu’on le remarque, il préfère toujours la fuite à l’affrontement, qu’importe sa nature, mais généralement on ne le remarque guère. C’est pourtant un homme charmant si l’on en croit Esdras.

De carrure malgré tout virile, il s’impose de porter un costume trois pièces quotidien noir à cravate blanche, en-dehors des heures de travail où l’uniforme est de rigueur, ce qui le rend un peu anachronique mais il n’y a pas vraiment de « mode » chez les immortels, alors tant mieux.


Un enfant de l’Histoire



Il était 1h33 quand le téléphone a sonné et qu’on nous a envoyés à la centrale. Lena s’est réveillée et m’a suivi tout le temps que je me préparais, comme si…une intuition étrange, c’est ce qu’elle répétait. Je n’étais pas inquiet, je souriais même, on avait l’habitude, et puis on nous avait bien expliqués que les réacteurs étaient sûrs : des RBMK 1000, ils étaient russes. Je l’ai embrassée et je suis sorti, dehors, une colonne étincelante avait fendu le ciel en deux. Un arc-en-ciel rectiligne dans la nuit, comme un effet au caléidoscope ou dû à l’alcool, sauf que personne n’avait bu, et que nous voyions tous la même chose. Cette lumière surnaturelle à l’horizon, au-dessus de la centrale.
Je ne l’ai jamais oubliée.




On s’est armé contre le feu, j’étais pompier, c’était mon devoir et je le faisais fièrement. Pourtant, les signes n’ont pas tardé à se manifester, avertissements incompréhensibles pour des consciences certaines de bien agir, guidées par des esprits fermes, déterminés, patriotes, aveuglés, je ne sais toujours pas, aujourd’hui, quels mots choisir. L’air était ferrugineux, nos langues étaient lourdes comme si on nous avait coulé du plomb à travers les lèvres. Un camarade a soulevé une pierre, il a demandé ce que c’était et j’ai dit que ça n’avait pas d’importance ; des pierres, il y en avait partout après l’explosion. Dix minutes plus tard, il a hurlé et la lance incendie lui est tombée des mains, ses gants étaient brûlés et en-dessous, ses mains. La pierre qu’il avait tenue quelques secondes était un bloc de graphite ultra-radioactif tombé du toit. Mais ça on ne nous l’a pas dit, et je ne l’ai su que plus tard. Bien plus tard.




A 3h, le feu brûle toujours. Ce n’est pas du feu, mais c’est le seul nom que nous sommes capables de lui donner bien que l’eau ne puisse rien contre lui. Je suis encore sous l’emprise de l’adrénaline, mais plusieurs camarades sont ramenés aux camions. Je les trouve drôlement noirs tout à coup. Pas le temps de penser. Juste à Lena qui doit s’inquiéter ? Ou peut-être qu’elle s’est rendormie ? Ce serait bien. J’ai hâte de rentrer moi aussi. « Branitch, vous allez sur le toit, des renforts vont arriver ici. Il faut déblayer. » J’étais juste un petit caporal, c’étaient les ordres de mon lieutenant, alors je suis monté, là-haut, vers le ciel infernal, orange, hallucinant. Deux de ceux qui devaient m’accompagner sont tombés, l’un saignait du nez, l’autre des oreilles. On les a redescendus et j’ai eu envie de vomir, et puis c’est passé. J’étais fort, jeune, admiré à Prypiat, et tout ça n’avait aucune valeur parce que j’étais en train de mourir avec une pelle au-dessus de l’épaisse et brûlante fumée qui s’élevait au-dessus du cœur en fusion.

On nous avait dit que c’était un incendie. La routine. La routine nous a tous tués.




C’est dans les yeux de Lena que je sais que ça ne va pas. Je lui souris, elle pleure. C’est un camp d’infirmiers de fortune au bas des marches du petit hôpital de Prypiat, en attendant qu’on nous emmène à Moscou pour être « bien soignés ». Je ne sais pas si je fais partie du voyage. « Tu es belle », je lui dis, et elle sourit, un peu, au milieu des larmes. Elle m’embrasse parce que je ne peux pas bouger, ou si peu. Je me suis vu dans un miroir et je suis noir comme mes camarades, sauf qu’eux sont morts. C’est sûrement pour ça que Lena est effondrée, de nous d’eux c’est elle qui a le plus conscience de ce qui apparaît comme la fin. Et je sais que la centrale fume toujours, que d’autres pompiers y sont, que des militaires ont débarqué, qu’on va faire évacuer la ville. « Je voulais te demander en mariage », je lui dis de mes lèvres gonflées comme si j’avais baisé une broche enflammée.
Sa réponse me rend absolument heureux : « Je veux t’épouser, Kalia ! » et quand elle m’eut tenu et serré contre elle, il resta un peu de peau collée aux draps blancs. Il paraît qu’on les avait changés le matin même.




Des bus jaunes dans les rues, et la sirène qui invective aux départs. L’écho se heurte aux vitres. J’imagine que grand-mère ne partira pas, elle aime trop son chat, elle parle à sa maison, sa vie c’est ici, sa terre, son jardin, celui de ses ancêtres, même cette terre pourrie à laquelle elle refuse de croire. Alors qu’il n’y a qu’à regarder la forêt dans l’ambulance qui nous transporte, avec deux ingénieurs qui étaient sur place la nuit où tout a explosé. Il y a des oiseaux morts sur les bas-côtés, c’est ce que me décrit le médecin, et les arbres sont rouges, comme si on les avait saupoudrés de rouille. J’essaie d’imaginer le tableau qu’il peint. Sur le rebord de la fenêtre, une petite araignée noire recroquevillée sur elle-même.
L’homme qui se charge de moi est ivre, avec le peu de vie qu’il y a encore en moi, je le sens, il respire la vodka. Mais il veille à ce que les secousses de la route ne me déchiquettent pas davantage la peau, et à ce que ma perfusion soit toujours alimentée. Parfois il parle en anglais, j’entends le nom de Diatlov, Anatoli Diatlov, et des insultes, il paraît qu’il est spécialisé dans les maladies causées par les rayons ionisants et qu’il a été contacté en personne par Gorbatchev. Sa présence me console un peu de l’absence de Lena, même si je dors tout le temps et qu’on doit tout me réexpliquer quand je m’éveille. J’ai soif en permanence, au point d’avoir l’impression que tout mon corps brûle, et je sais qu’Esdras double mes doses de morphine.




Je les entends parler, les infirmiers et infirmières, dans la douleur qui est mienne, ils parlent tout bas de ceux qui meurent comme des mouches : je serai le prochain sur la liste ? Une part du secret s’en ira avec moi dans le plastique et le béton coulés dans la terre qu’on a déjà tellement faite souffrir. Mais c’est presque une consolation, je suis allé jusqu’au bout, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Lena n’a plus le droit de venir me voir et c’est le plus dur dans tout ça, parce que la dose que j’ai reçue a fait de moi un déchet radioactif ambulant qui irradie, contamine tout ce qui est dans son périmètre. Je vais finir dans ce lit blanc, à pourrir de l’intérieur comme de l’extérieur et devenir un fantôme de Tchernobyl. Un parmi les autres.
Qui se souviendra de moi ?




Esdras est rentré furieux ce soir, d’ailleurs je le vois peu en journée, sauf les mauvais jours, je crois, je perds en discernement, mais je m’accroche. Il parlait dans ma langue comme si j’étais son interlocuteur ; de toute façon ma chambre est vide, il ne reste plus que moi dans ma « tente » de plastique au milieu d’engins qui tombent en panne, et je ne sais toujours pas pourquoi je ne suis pas encore mort. Cet homme en qui j’ai confiance m’explique que « la bataille contre l’atome » a commencé, ironique, reprenant les mots du PCU, que d’autres pays ont déjà été touchés et que l’AIEA oblige le pays à prendre des mesures, que la catastrophe (il n’a toujours employé que ce terme) aurait pu être évitée et que les « humains sont misérables et détestables ». Après ça il est tombé dans une chaise et s’est remis à boire. Je lui en aurais bien demandé une goutte mais il m’était impossible de parler.




Les humains.
J’ai cru à une métaphore. Et puis à force, j’ai compris ce qu’il faisait. J’étais un sujet d’expérimentation pour lui ; pourquoi moi ? Ma force mentale, à l’époque, c’est ce qu’il avait répondu. Il étudiait la résistance humaine face aux rayons ionisants à haute concentration en pleine débâcle, son sujet de thèse. C’était pour cela que je ne mourais pas depuis des semaines maintenant. 14 jours, le délai habituel, dégradation des symptômes jusqu’à ce que les organes soient totalement détruits, puis la mort. J’avais entendu un autre médecin le dire avant de se faire refouler par mon ange gardien.
Esdras était un immortel, je n’eus aucun mal à le croire malgré l’improbabilité de la chose. Après Tchernobyl, qu’est-ce qui pouvait être impossible ?




Plus tard encore, on a appelé pour dire que Lena n’était jamais partie de Prypiat, qu’elle avait rejoint grand-mère pour prendre soin d’elle. Un militaire les a retrouvées mortes dans le jardin, en train d’enterrer le chat. Je n’ai pas pleuré parce que je ne le pouvais pas, pas de larmes, des yeux douloureux et secs. C’était une horrible sensation d’injustice, ça non plus je n’ai pas oublié. Après la mort, le mariage m’était refusé.




Les mois – un an peut-être ? - ont passé et mon état s’est amélioré au point qu’Esdras m’a emmené avec lui car ma survie miraculeuse faisait du bruit dans le cercle médical et avait commencé à remonter aux oreilles du gouvernement. Je pouvais parler de ce qui s’était passé, du feu qui ne meurt jamais, des hommes qui déblayent le graphite à la pelle sans protection en respirant un air mille fois vicié, des dosimètres truqués, de l’évacuation tardive, de la manipulation médiatique et des ordres inconsidérés. Je pouvais parler, on pouvait m’abattre. Il n’y avait plus d’avenir pour moi à Prypiat.




En transfusion, le sang d’Esdras passait bien, je ne me rendais compte de rien, mon corps assimilait et se régénérait lentement, bout par bout, morceau par morceau, et je redevenais peu à peu une chose humaine. Mais quand il a fallu boire pour la première fois… C’était à Kiev, dans son petit appartement en attendant de faux papiers pour gagner Singapour, où il avait une propriété. L’esprit fatigué par ma « reconstruction », je n’opposais aucune résistance, endossant le rôle qu’il me donnait.
J’avais pris l’habitude de boire un verre de sang deux fois par jour puis un, puis un et demi. Il testait l’accoutumance, et elle ne tarda pas à devenir une donnée essentielle dans l’équation. Un problème même. Quand j’ai pu remarcher seul, il partait le soir, chassait, rentrait pour me nourrir et me soigner, ce qui était devenu la même chose. Je ne définissais pas notre relation, je me sentais brisé, une enveloppe vide que rien ne comblait. La nuit, dans les rares instants où l’insomnie m’épargnait, je revoyais le rayon arc-en-ciel au-dessus de la centrale, je rejouais le baiser de Lena, et m’imaginais que le téléphone n’avait jamais sonné.




Esdras avait échappé au projet Manhattan en changeant de nom plusieurs fois. On lui avait proposé un emploi d’avenir peu avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une paie astronomique, pourtant il avait refusé et s’était tiré après avoir vu de ses propres yeux Castle Bravo aux îles Bikini. 1954. Cette date fut une plaque tournante pour lui, comme 86 pour moi. On lui avait demandé d’étudier l’impact des retombées sur les animaux, puis sur les humains, ce qui avait achevé de le rebeller contre la race humaine. Raciste, il l’était, supportant tout juste les siens (les autres vampires, je crois), et j’avais du mal à saisir l’alchimie qui nous liait l’un à l’autre. Le prix du sang, sans doute. Après Castle Bravo il avait repris ses travaux et acquis une renommée suffisante pour que le KGB le contacte deux jours après l’explosion à Tchernobyl. Il avait été le premier à s’occuper des pompiers irradiés aux visages charbonneux prêts à tomber en cendres. Et puis moi. L’étrange destinée.




A Singapour, j’avais pu panser mes plaies et aussi changer de nom : Sacha Zimmer, voilà comment je m’étais appelé pendant quelques années, jusqu’en 1991. J’avais travaillé un peu, dans des services de livraisons sans trop de volonté, éteint, avant qu’Esdras ne me diagnostique comme dépressif. L’ironie frappait encore une fois. De plus j’étais totalement « camé », l’accoutumance était devenue une réelle et cruelle dépendance au sang-médicament, si bien que quand je n’avais pas ma « dose », j’étais pris d’atroces maux de crâne, de nausées et d’une violente envie de me défenestrer. La situation échappait à mon protecteur qui m’expliqua qu’il n’y avait pas d’autre solution que la « transformation ». Il utilisait toujours des termes très scientifiques, même pour les choses poétiques ; j’appris plus tard que l’on appelait cela « Don des ténèbres » ou « Baiser de la Mort », mais sur le papier c’était au final la même chose. La fin d’une vie, le début d’une autre…la notion d’éternité m’était inaccessible, elle me faisait tourner la tête, me tenait éveillé, me rendait inquiet. Je craignais de perdre ce que j’avais été et en même temps je voulais plus que tout tenter d’oublier. Puis j’acceptai, après que mon traitement contre la dépression m’ait remis d’aplomb.

Le 1er décembre 1992, Esdras Eliakim fit de moi son semblable. Et rien ne changea.




Les huit premières années furent difficiles. Il était même rare, me confia-t-il, qu’un jeune vampire ait autant de mal à se nourrir et à se passer de son Créateur. Mais il comprit que cela était le fait d’une erreur de sa part, je ne l’en blâmai jamais, et fatalement nous étions littéralement liés par le sang.
J’eus des tendances suicidaires en découvrant que mon corps recelait encore des marques de brûlures dues aux radiations, même après être passé de l’autre côté, cherchant le soleil à plusieurs reprises avant de m’apaiser. Je ne pouvais causer plus de souci à Esdras. Nous vivions un peu reclus après avoir déménagé en Suisse, il ne travaillait plus, subsistant sur ses réserves pour m’éduquer, m’élever comme un fils. Je me rendis compte, plus tard, que je l’aimais vraiment, comme un père, j’en vins même à l’appeler ainsi, parce qu’il partageait avec moi ce que personne ne comprenait, que ceux qui l’avaient vécu. Autour de nous, pour le peu que nous fréquentions, personne ne parlait de Tchernobyl : le vent s’était arrêté aux frontières ukrainiennes, il avait tourbillonné, stagné, la situation était sous contrôle, il n’y avait pas eu de liquidateurs. C’était drôle, ça me faisait sourire au point d’avoir envie de leur éclater le crâne en bouillie contre le bitume. Avec les pelles qu’on nous avait données…

Lourd secret en boulet à la cheville. Ma mémoire était bien plus vive maintenant que j’avais tout le temps de me dire que je ne mourrai plus.




En 2000, le monde est devenu dingue et mouvementé, des vampires sont sortis de partout, nous aussi nous sommes sortis de notre tanière. C’est cette année-là que j’ai fumé ma première cigarette, que j’ai repris la vodka, ainsi que mon « vrai » nom : Kaliayev Nebojna Komonebranitch, je n’avais plus besoin de me cacher.




Esdras était allé « se battre », pour ma part je préférai rester dans l’ombre, à l’écart des tourbillons d’un monde dans lequel je faisais mes premiers pas, parmi mes « semblables », et je fus soulagé de voir que je me fondais bien dans la masse, je ne dénotais pas, j’étais comme eux et je pris confiance. Quand la télévision passa dans leurs mains, des campagnes de recrutement furent diffusées et je sus rapidement ce que je voulais faire et que je n’avais pas fait à l’époque : me battre, moi aussi, avec de véritables armes. Père fut ravi de ce revirement, il m’encouragea vivement et nous déménageâmes au Danemark pour prendre tous les deux un nouveau départ. Il entra à l’hôpital central en faisant valoir ses galons, et de mon côté je dus travailler pour mettre de l’argent de côté, enchaînant les petits boulots avant d’intégrer une école préparatoire à la RMS, mon but ultime, comme l’auréole que je n’avais jamais portée. Il était grand temps que je me prenne en main.




2033. Trois ans de travail acharné m’amenèrent à tenter la session d’hiver de la RMS. J’étais parvenu à réduire un peu mon addiction au sang d’Esdras et je me sentais confiant sur mes capacités, quoi que je ne fusse pas le meilleur dans les exercices psychologiques. Les épreuves physiques réussies de justesse, je fus bientôt soumis aux fameux tests qui m’effrayaient. Me confronter à moi-même…demeurait totalement angoissant. Mon tempérament dépressif fit que je fus recalé, jugé trop émotif. Paradoxalement, après ce coup dur à encaisser, je ne m’effondrai pas et rebondis rapidement, travaillant davantage, m’entraînant avec mon Père à contrôler mes émotions, à mettre des barrières dans mon esprit, je passai ensuite trois ans en Allemagne dans un centre de formation pour revenir blindé. Mes résultats physiques furent un peu meilleurs – et je m’étonnai de la puissance de certains camarades bien plus jeunes, comprenant que je ne ferai jamais mieux – mais cette fois je fus admis. 65%, c’était peu, et ce n’était qu’un début.




Encore des tests, évidemment je ne pouvais pas prétendre à une intégration directe avec un si petit pourcentage. Je vis la CRIM me passer sous le nez sans rechigner, si j’avais été par le passé un homme de terrain, je n’étais pas sûr d’avoir assez de foi pour m’illustrer à nouveau. Et puis, je fus promu en tant qu’archiviste au Pôle Administratif ; d’une certaine façon je ne pouvais être plus à ma place, j’avais ainsi la possibilité de répondre à toutes les questions que je pouvais me poser, encore fallait-il vouloir des réponses.





Dim 19 Mai - 16:11 Kaliayev Komonebranitch
Kaliayev Komonebranitch
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Métier : Archiviste au PA
Citoyen pucé
Kaliayev Komonebranitch
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Modifications apportées.
Mer 22 Mai - 15:37 Kaliayev Komonebranitch
Hélonim Vernalis
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squatteur professionnel
Hélonim Vernalis
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♥ On revient vite vers toi !
Mer 22 Mai - 21:50 Hélonim Vernalis
Kaliayev Komonebranitch
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Métier : Archiviste au PA
Citoyen pucé
Kaliayev Komonebranitch
Citoyen pucé
Merci Alia !
Je précise juste que je ne pourrai pas répertorier Kalia' si la validation arrive dans la semaine, faute d'internet.
Et si quelqu'un pouvait me décrire précisément les tâches qui lui sont confiées en tant qu'archiviste au PA, que je ne me fasse rabrouer en rp parce que je raconte des trucs déconnectés des exigences ? Thanks o/
Sam 25 Mai - 14:18 Kaliayev Komonebranitch
Björn
Messages : 282
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Dernier rempart
Björn
Dernier rempart
?? J'attends de vos nouvelles, merci.
Sam 1 Juin - 14:15 Björn
Wolfgang J. Von Hertling
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Admin
Wolfgang J. Von Hertling
Admin

Félicitations, tu es VALIDÉ ♥ Par Alia et moi-même !



Désolée pour le retard, j'étais absente et je viens de rentrer chez moi, d'où le délai sur ta correction.
La fiche est magnifique, elle prend aux tripes et ce personnage est l'un de mes préférés parmi ta belle clique.

Je me doute que tu connais bien les œuvres qui traitent de la radioactivité etc mais si tu ne connais pas, je te conseille MILLE fois, Un printemps à Tchernobyl, la BD d'Emmanuel Lepage, qui est incroyable (mais sur laquelle j'ai beaucoup pleuré).

Pour répondre à tes questions : en tant qu'archiviste ton personnage va être chargé de numériser, sauvegarder et trier les documents propres à son service, il peut s'agir de mails importants, de lettres reçues, copies d'envoi etc. Il est aussi en charge de l'organisation et de la sauvegarde des archives physiques. C'est aussi à lui de redistribuer / permettre l'accès aux documents aux miliciens qui sont habilités sur leur demande ! (Certaines archives sensibles peuvent nécessiter une autorisation).

N'hésite pas à nous recontacter si tu as besoin de précisions ou un cas précis en tête !

Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !


Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :



Amuse-toi bien sur le forum ♥

Dim 2 Juin - 14:05 Wolfgang J. Von Hertling
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