Stella Cinis
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Une vaste pandémie frappe l’humanité au cours de l’an 2000. Fléau divin, raté biologique ou simple régulation naturelle, l’origine du virus “Necrosis” est inconnue. Plus virulant que la peste bubonique, Necrosis tue en quelques jours ses hôtes, à grands renforts de fièvres, de vomissements et de nécroses des tissus sensibles (muqueuses) ainsi que de plaies. En quelques mois, la population mondiale chute de plus de moitié, ouvrant une immense brèche pour la race vampire, demeurée jusqu’alors tapie dans l’ombre.
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2 participants
Valessio
Messages : 154
Métier : Ex chef de clan / secrétaire pour vampire archéologue
Esclave
Valessio
Esclave


Prénom(s) : Valessio
Surnom(s) : Val / Vale
Âge : 42 ans
Nationalité : Né sur le sol italien (Dolomites)
Race : Humain
Standing : Bas de gamme
Orientation : Marié
Métier : Chef de clan
Autre : La cicatrice de Monsieur sur la partie gauche du visage à cause d’un vilain coup de couteau est à noter, et il a les cheveux blancs/gris (oui oui à son âge c’est possible !)


Valessio



Venant d’une famille de libres, la captivité est un concept abscond pour lui, même si récemment il a pu « envisager » le temps d’un instant cette terrifiante hypothèse.






Geralt of Rivia (THE WITCHER III)



Spirito



Cœur courageux et ardent, il semble appliquer en son âme et conscience de vieux principes qu’il tient de son éducation et de l’enseignement de Belluno, et son instinct protecteur est décuplé depuis qu’il a perdu ses parents. Impulsif autrefois, l’âge lui a appris à décider après concertation, de tenter de convoquer Sagesse, même si elle n’est pas toujours facile à faire venir quand on menace son groupe. Valessio est en quelque sorte le gardien du « vieux monde » qui meure lui aussi, à petits feux devant la progression de Nécrosis et des immortels. On peut avoir l’impression qu’il se bat contre des moulins mais il n’abandonnera pas tant qu’il aura une famille à défendre ; si celle-ci venait à disparaître, il se peut qu’il renonce définitivement, mais ce jour n’est pas arrivé. Si pour d’autres, il est irresponsable d’avoir des enfants dans un tel climat d’insécurité au sein d’une vie aléatoire et rude, pour lui c’était le meilleur et le plus beau moyen de donner un sens à tout ce qu’il a entrepris de bâtir, et ses parents avant lui. Sans effort, sans volonté de vivre et de croître, les humains n’ont pas de raison d’exister ; il n’est pas dupe sur sa véritable nature, et la reproduction a beau être un principe qui apparaît vain, c’était ajouter la clé de voûte à l’édifice de son existence.
Valessio est attentif aux besoins des autres, pas forcément bavard mais d’une grande gentillesse et bienveillance. Habitué à rencontrer des personnes de tous horizons, il est également tolérant et il n’y a aucun jugement dans ses yeux : s’il a quelque chose à dire il le fera du mieux qu’il peut pour vous faire comprendre son point de vue, à moins que vous ne soyez qu’un monstre qui cherche à le violenter, d’ailleurs il a un excellent crochet du droit et un bon coup de pied ! Ces caractéristiques ont fait de lui un idéaliste comme aime à le clamer Ottavio pour l’ennuyer ou le mettre mal à l’aise, pourtant les années l’ont rendu de plus en plus lucide, amèrement lucide. Dans le quotidien c’est un homme patient, aimant, qui a toutefois besoin de moments de solitude : partir dans la montagne, rôder en forêt, s’isoler sont des actions importantes, tout comme mettre son cerveau en pause.



Corpo



Les yeux mordorés, mystérieux mélange de vert et de reflets bruns, le regard de Valessio, sous de broussailleux sourcils, est foncièrement bon, droit, parfois sévère mais jamais excessif. C’est que sa figure dit avec justesse : « Cet homme est bon, quoiqu’il ait pu lui arriver. » S’il a la carrure solidement bâtie d’un chef, il ne ressemble pourtant pas à un sauvageon et son port de tête et sa façon de se mouvoir le rendent bien plus noble que ses origines ne le sont probablement. Il « fait » seigneur, pas paysan ou roturier, seigneur, et c’est très certainement pour cela qu’il est respecté et aimé des siens. Les cheveux rasés sur les côtés, laissés longs sur le haut du crâne, et souvent noués en queue basse pour le confort, il ne cherche à imiter personne : son père avait les cheveux courts. L’expérience est peinte sur ses traits par le biais de cette cicatrice reçue comme triste médaille de passage au rang de fédérateur. D’autres, davantage de la chasse ou de ses excursions solitaires, tracent des sillons dans sa peau pâle, sur le torse, le dos, les bras et les jambes.
A 41 ans, il a la griffe du lion entre les yeux et des pattes d’oie au bas des paupières, ainsi que quelques rides d’expression sur le front ou partant des arêtes du nez. Quant à ses cheveux, ils ont grisonné et blanchi de concert, donnant naissance à un poivre et sel assez flatteur, répandu jusqu’à une barbe douce prolongée en moustache sous le nez. Licia aime ce « genre », selon elle il fait plus « viril » que la majorité des hommes même avec des cheveux longs, et depuis quelques années Ottavio a adopté cette apparence lui aussi, qui sait dans quel but.

Storia



L'anima del vecchio mondo [Valessio] Passo-10

Naître ici, c’était déjà mettre un pied dans le Chaos.

Je dis ici, dans les « Montagnes pâles », sur les versants de la Marmolada, non loin de la frontière avec l’Autriche. Ça fait de nous des austro-italiens ? Ou des italo-autrichiens ? La nationalité ça ne veut pas dire grand-chose de nos jours, je veux dire quand on vit « dehors ». On essaie en tout cas, on y travaille sérieusement, avec tout notre cœur.

Valessio ça sonnait bien, une nuit pluvieuse, de bruine triste mais douce, douce comme ma mère. Valessio c’était comme le bruit de l’eau sur le toit d’ardoises de la maison incrustée dans la terre tel un trou de nains, bâtisse de Vikings d’une autre époque. Doux, et triste comme la pluie. Mes parents avaient choisi les Dolomites par hasard dans leur malheur et leur fuite, mais les massifs et les vallées de cette immense chaîne s’étaient vite montrés d’une aide salvatrice, et une excellente cache. Ils étaient un petit groupe, tous venus d’ici et d’ailleurs, cherchant asile avec encore en tête l’illusion et l’espoir de reconstruire ce qui avait été démoli par la « Grande malattia ». Mettre des kilomètres et des milliers de mètres cube d’air entre ce fléau et eux n’était toutefois pas la garantie d’une vie sans pépin. Ça pouvait frapper n’importe qui n’importe quand, et pourtant j’ai eu la chance de grandir dans l’amour sans être privé d’eux. Un enfant qui fait ses premiers pas dans la forêt et la plaine n’est en rien comparable à celui qui voit le jour dans une cellule aseptisée, mais il paraît qu’autrefois on naissait dans une maison, on allait à l’école, on se trouvait une belle épouse, une voiture et un travail et on vivait vieux avec un, deux, trois enfants. C’est du moins ce que raconte l’ermite de la vallée di Fassa, auprès duquel je « prends des cours ». Il est le seul éternel, banni de sa communauté pour avoir aidé de nombreux humains, dans lequel nous plaçons confiance, car c’est lui, en bon médecin, qui a empêché ma mère de mourir le jour où mes poumons se sont remplis d’air pour la première fois. Père l’aide à se nourrir en échange de son enseignement et de sa protection, et si petit je ne comprends pas ce que cela signifie, j’apprends vite qu’il faut savoir faire des sacrifices pour subsister.
Je déteste ça, les compromis, les concessions, je suis une tête-brûlée qui dès l’adolescence part seul plusieurs jours pour appliquer les conseils que me donne Belluno, le vampire. J’ai 11 ans, oui c’est ma notion d’adolescence, quand je tue mon premier cerf mais me retrouve encombré de sa carcasse que je ne peux transporter sur autant de distance, alors je le vide et le découpe sur place, emportant l’arrière-train, la plus belle partie, mais à mon retour deux jours plus tard : les loups et les vautours ont déchiqueté la charogne dont il ne reste plus que les os et un peu de cuir séché au soleil.
C’est ainsi.
On doit partager avec les grands prédateurs, ils font partie de notre monde comme nous faisons partie du leur ; c’est ici que mes idéaux ont commencé à germer. « Idealista ! » disait mon père. Les voyages forment la jeunesse et le caractère et j’ai vite constaté que mes principes d’harmonie et d’équilibre naturels n’étaient que des velléités. Ça ne fonctionne pas comme ça, donner gratuitement ça n’existe pas, être généreux, ça n’a pas de sens quand tout a un prix si cher que parfois il en coûte la vie. La montagne impose de vieilles lois, impose des clans, des territoires, une hiérarchie, et nous n’étions pas les premiers en haut de la liste. Mon père faiblissait et bientôt il fallut verser des tributs aux autres clans : de la nourriture, des « médicaments » - ces lotions et potions que nous fabriquions (il était évidemment impossible de révéler que nous étions dans les bonnes grâces d’un immortel) à base de fleurs, d’écorces et de plantes – mais aussi des armes. Le peu de métal que nous avions trouvé servit à nous dispenser de combattre. « Siamo fuggiti per il mondo per essere liberi, e qui siamo schiavi ! » (Nous avons fui le monde pour être libres et nous voilà esclaves !)

Ça l’a rendu fou de colère quand j’ai brandi cette vérité, mais il savait que j’avais raison. C’était courir à notre perte de continuer à courber l’échine docilement, il y avait des bébés à nourrir, il fallait chasser, faire du feu, consolider les habitations, il fallait rester en vie, croître et non plus décroître : s’imposer. « Sei il capo, adesso. »  (C’est toi le chef, maintenant) avait dit Ottavio, mon frère « de lait », né quelques mois plus tard, quand mon père était mort brutalement. Nous avions vingt-ans, nous étions téméraires et déterminés,  je voulais le venger, venger l’état de précarité dans lequel les miens vivaient désormais. Alors ce soir-là, avec quelques arcs improvisés, nos couteaux enterrés dans le sous-bois lors du dernier tribut et une poignée de braves, nous avons mené notre première attaque pour reprendre nos biens et nos droits. Se battre contre nos semblables n’avait rien d’une partie de plaisir, ça n’était pas louable, c’était aller contre la marche des choses, nous ne valions pas mieux, les uns et les autres, que ceux contre qui nous nous insurgions autour du feu. « È una vittoria al gusto amaro... » (C’est une victoire au goût amer…)
D’autant plus amère que j’écopais d’une balafre inaugurant mon visage, la lame avait fait son chemin dans le noir jusqu’à mon œil gauche, et ce n’était que grâce à l’entraînement et la force acquis dans le monde sauvage que j’avais pu l’empêcher de s’enfoncer plus profondément dans la chair. A la suite de quoi, je tenais un linge contre la plaie poisseuse. Il y avait chez eux aussi des bébés, des femmes, des malades et l’idée de famille, mais la loi du talion grondait dans les yeux d’Ottavio : il voulait faire un exemple pour les soumettre, les inciter à ne plus recommencer, mais c’était appliquer une contradiction. J’ai posé une main sur son épaule et l’ai ramené à lui et nous avons regardé ceux que nous venions d’épargner… « Un grande gruppo è migliore. » (Un grand groupe vaut mieux.)
Il a dit à nouveau que j’étais le chef, avec l’air de quelqu’un qui se soumet à quelque chose de plus grand que lui, et nous sommes retournés au camp que nous n’appelions pas encore village, dans l’incendie du ciel au petit matin.

Que j’aie ça dans le sang ou non, c’est ce que je suis devenu : le guide, le chef, sans toutes les connotations négatives qui collent à ce titre. A 25 ans, être un fédérateur était un privilège aussi honorifique que complexe, puisque beaucoup de vies dépendaient de moi : quatre groupes pour être précis. Pour des raisons de sécurité, nous ne vivions pas tous au même endroit, répartis par poignées dans la vallée et sur les versants avant d’éviter qu’en cas d’attaque humaine ou autre, nous ne soyons une cible facile. Brouiller les pistes, élargir les champs d’action, rayonner sur un plus grand périmètre : tout cela nous donnait un meilleur regard sur notre petit univers et celui nous entourant. C’est à cette époque que j’ai rencontrée Licia. Belluno m’avait lu et fait lire, petit, des histoires de contes de fées, de princes et de princesses qui s’aiment au premier regard…cela pouvait-il se matérialiser dans ce monde si chaotique ? J’y crus.
Une véritable guerrière, force de la nature que j’avais suivie à la trace depuis des jours, pensant qu’un vagabond errait sur nos terres dans le but de le reconduire à la « frontière » ou de l’intégrer au groupe si cela était possible. Dépourvu d’odorat expert comme nos semblables hybrides ou animaux, j’étais certain qu’il s’agissait d’un homme quand…sur un ruisseau déviant de l’Avisio, je trouve ses vêtements. Beaucoup de cuir, des habits masculins, volés, des bottes et une belle lame en argent, le reste est un sac de vivres et une gourde remplie de génépi. Sortant des couverts, l’arc bandé, je m’approche de l’eau, examine les environs sans que rien ne trouble le bruissement des abeilles et les piaillements des martins-pêcheurs. Rien. Envolé ?
« Ti consiglio di chiedere questo, l'amico...» (Je te conseille de poser ça, l’ami…)
Une autre lame, contre ma nuque celle-ci, plus brute, tenue par une main maîtresse accompagnant cette voix de femme très assurée. Je me sens idiot, dépose mon arc dans l’herbe et me tourne lentement selon son invective. Ce n’est pas la première femme nue que je vois, mais c’est bien la première fois que j’en désire une à ce point. Elle le voit, elle sourit ; je cache si mal mes émotions, je crois que je lui plais un peu, mais elle n’en baisse pas moins sa garde. Je montre vite mes intentions : je parcours juste ce « pays » pour m’assurer de qui entre et sort, je ne parle pas trop du clan, des « villages », je veux être certain qu’elle est seule et bien-pensante. Elle est juste de passage, elle cherche un refuge et amène des nouvelles de l’extérieur : de moins en moins de femmes libres, de plus en plus de rafles, de moins en moins d’enfants qui naissent en liberté, de plus en plus de victimes de la « Grande malattia », l’étau qui se resserre. Je reste deux jours avec elle et décide de la ramener sans l’avis du conseil : j’en prends la responsabilité. Ça ne plaît pas trop à Ottavio, mais nous avons besoin de combattants et de femmes : elle est les deux.

« Dovresti formalizzare, no ? » (Tu devrais officialiser, non ?) Belluno a été marié autrefois, il a marié mes parents, ça lui ferait plaisir de me marier aussi, avec Licia apparemment. Mais elle m’est totalement inaccessible, ses regards pour moi sont comme l’eau qui me coule entre les doigts, ou comme un feu de forêt en plein été, et je ne dois pas me déconcentrer de mes objectifs. Pourtant ça saute aux yeux, tout le monde le voit, tout le monde le sait et je fais mine de rien, mettant de côté mes sentiments personnels pour me dévouer à la communauté. Jusqu’à ce que ma mère ne meure. J’ai beau avoir 28 ans, je ne conçois pas la vie sans celle qui m’a tout donné et que j’ai si souvent mise de côté au profit des « grandes causes »…Les sacrifices. En voilà un terrible que je voudrais effacer en remontant le temps, en lui disant simplement combien elle comptait pour moi, compte toujours. Dans le tendre sous-bois, je la fais reposer auprès de mon père, des nôtres : les morts nous rappellent que nous sommes vivants, et pour quoi nous le sommes.

Je fais mon deuil, du moins je m’y essaie, vide et mélancolique, à partir seul pour « garder le troupeau » comme dit Ottavio, de plus en plus seul. Mais rien n’est jamais sans conséquence et mon horloge biologique finit par se rappeler à moi. Couché sous les étoiles, les bras derrière la tête dans mon « sac de couchage » en renard, je songe à la pérennité de « tout ça », ce minuscule univers qui vacille au moindre vent ; que deviendra-t-il après moi ? Ai-je un quelconque poids sur lui ? Puis-je laisser une trace suffisamment marquante pour entraîner le tremblement d’un changement ? Un bruit attire mon attention et je bondis sur mon couteau face à la menace qui sort des buissons.
Licia.
Je dois avoir l’air stupéfait parce qu’elle éclate de rire et baisse les yeux sur ma virilité affaiblie par les températures proches de zéro. « Cosa stai facendo qui ? »  (Qu’est-ce que tu fais là ?)
Elle dit qu’elle sait que je suis seul, et qu’en mon absence au village, elle ne se sent pas à l’aise, on l’observe beaucoup, et tout en parlant elle s’approche, me prend la lame des mains, se glisse contre moi qui frissonne et m’appelle de ses lèvres. Cette connexion de notre rencontre n’est donc pas morte, elle vit brusquement toutes ces années frustrées et toutes mes questions, tous mes doutes convergent dans la même direction, vers la même réponse : elle était à mes côtés elle attendait, elle aussi, que le temps la presse et la conforte dans son choix. « Fammi dei bambini, Valessio…» (Fais-moi des enfants, Valessio…) Cette nuit-là, je sens que je rattrape un peu le fil de ma destinée et pourtant je me sens homme, je me sens libre.

Nous ne nous sommes plus cachés après cette nuit dans la montagne, loin du monde des hommes, nous n’avons plus fait semblant, et Belluno nous a mariés dès que j’ai su qu’elle portait notre enfant. Luciano. Mon grand garçon. Blond, comme moi à son âge, bien que mes cheveux tirent à présent sur le gris argent et le blanc, j’essaie de lui donner la meilleure éducation possible, comme mon père le fit pour moi. Ce rôle est ma consécration, comme si j’étais fait pour ça, protéger cette petite vie qui grandit de jour en jour, aime, respire, rit, pleure, s’effraie, se questionne. Mon fils, j’ai un fils ! L’existentielle interrogation du « Quoi après soi ? » se transforme en brume, puis s’évapore dans mon esprit ; qu’il prenne la relève ou non, il y aura encore un peu de moi sur cette terre quand on m’y aura couché. Pourquoi cette angoisse ? Parce que je suis venu au monde dans l’urgence, comme Luciano, pour que les miens ne disparaissent pas, parce que c’est la seule chose que nous pouvons encore faire pour « lutter » contre la marche en œuvre : être vivants, nombreux, ne pas abandonner parce que tout semble nous pousser dans cette direction.
Les choses sont claires, je sais où je vais.

Jusqu’à la naissance de Mercutio. Licia est plus jeune que moi mais ce deuxième enfant est plus long à venir au monde, il lui demande beaucoup d’énergie et je crains qu’elle ne tienne pas le choc. Une puissante fièvre la maintient alitée tandis qu’une autre femme du village s’occupe d’allaiter le bébé. Le bébé. J’ai longtemps refusé de lui donner un nom, de le prendre dans mes bras ou même de lui sourire, parce qu’il avait manqué de me prendre la prunelle de mes yeux et de priver Luciano de sa mère. C’était cruel, égoïste, mais impossible de lutter rationnellement contre cette idée. Ce n’est qu’à sa guérison, quand elle m’a rejoint dans notre lit avec le petit contre elle, que j’ai accepté de le regarder, de le « reconnaître ». « Devi dargli un nome, adesso. » (Il faut lui donner un nom, maintenant.)
Luciano était à la porte, hésitant  autant que moi quand j’ai levé les yeux sur lui, puis les ai baissés sur…comme pour comparer, estimer la valeur du second. Licia l’a vu, elle a pris mon visage et m’a embrassé, doucement, invitant silencieusement notre aîné à nous rejoindre. « Come vuoi chiamarelo, Luciano ? » (Comment veux-tu l’appeler, Luciano ?) …

Et puis comme tout vacille quand on a cessé de se dire que l’équilibre était précaire, quand on a « pris confiance », quand on s’est résigné, soulagé. Tout vacille et le monde, grand ou petit, s’effrite sous les doigts comme de la vieille roche.
Le clan est atteint par le virus, en quelques jours c’est le déclin refoulé à la porte depuis des années, mais avant de songer au groupe je pense d’abord à ma famille : Luciano, Licia, Mercutio, Ottavio. Nous quittons expressément notre sanctuaire pour chercher refuge chez Belluno qui nous accueille. Ce n’est qu’une solution de secours, chacun le sait, l’immortel a toujours été clair sur son rôle : nous vivons par nous-mêmes, il demeure présent mais ne tolèrera pas qu’on empiète sur son territoire et que l’on prenne racine autour de lui. Il nous apprend que le sang de vampire ne peut rien contre cette plaie, que même dans le monde duquel il vient on n’a pas trouvé de remède : les humains meurent, c’est tout, et je ne peux me résigner à regarder ceux que j’aime trépasser aussi injustement, pas après tout ce que nous avons enduré, mis en place, pas après que j’aie enfin trouvé ma place. Tout est à recommencer, et Ottavio évoque le fait que l’infection soit venue jusqu’à nous avec les derniers arrivants en date ; trop heureux de voir le groupe grandir et se développer, nous nous étions – peut-être – montrés moins vigilants ? Ou bien…le vent ? Impossible de savoir, mais aucun n’endroit ne semble sûr, si même les immortels ne peuvent rien y faire. Cette ironie me fait sourire, elle fait aussi sourire Belluno, amèrement. Chacun ses faiblesses, et c’est la première que je lui trouve.
Désormais, nous sommes aussi exilés que lui.

Il a fallu de longues décisions, des soirées interminables qui mordaient sur l’espace de la nuit. Belluno révéla qu’il avait un Infant en Europe qui pouvait peut-être nous accueillir, mais rapidement les problèmes de cette issue apparurent : Licia serait certes en sécurité mais enchaînée à ce que j’appelais vulgairement une « trayeuse » 24h/24h pour qu’on lui prélève du sang, Luciano et Mercutio se retrouveraient dans un centre pour être pucés et soigneusement formatés avant de devenir des esclaves loin de toute l’éthique que j’avais pu leur enseigner, et Ottavio et moi-même subirions un sort identique, rapidement remis sur le marché, pucés à notre tour, peut-être séparés. Ma famille éclatée, dispersée aux quatre vents ; il valait mieux mourir ici qu’aller se rendre au système comme les esclaves que nous avions renoncé à être. Alors l’idée de l’Infant fut écartée, comme tant d’autres devant l’âtre du petit chalet.

Reprendre la route, parcourir la montagne, chercher encore, encore et encore un autre refuge, plus loin, plus haut peut-être, et recommencer. Cette vie me faisait peur, parce que je n’étais plus seul dans celle-ci, parce qu’il y avait derrière et autour de moi des êtres qui dépendaient de mes directives et de la sécurité toute relative que je pouvais leur apporter. Ottavio était prêt, déterminé, sa témérité jamais assoupie depuis notre adolescence réveillait la mienne, cette volonté d’agir, de préservation. Mais l’idéalisme de mes jeunes années était bien mort, il n’y avait désormais plus que la vivace et vivante notion de survie quand nous avons emporté quelques vivres, quelques armes et serré notre courage contre notre cœur en quittant le repaire de Belluno à l’aube. Ne pas se retourner, surtout pas ou sinon…


Sam 9 Juin - 12:13 Valessio
Alyosha Thaln
Messages : 713
Métier : Lieutenant de la milice - section IVC
Lieutenant grognon
Alyosha Thaln
Lieutenant grognon
Hello ici !

Engel et moi avons relu la fiche de ton charmant meneur, et nous avons quelques petites modifications mineures / précisions à te demander avant de le valider !

Valessio est en quelque sorte le gardien du « vieux monde » qui meure lui aussi, à petits feux devant la progression de Nécrosis et des immortels
Juste, je me doute que c'est une figure de style mais pour être sûr, Nécrosis est encore présent mais ne progresse plus réellement (dans le sens où il n'y a plus de pandémie)

Niveau de la concordance est temps, la rencontre avec Licia est au présent au lieu d'être au passé comme le reste, idem pour la suite

Licia est plus jeune que moi mais ce deuxième enfant est plus long à venir au monde, il lui demande beaucoup d’énergie et je crains qu’elle ne tienne pas le choc, d’autant plus qu’elle a refusé le sang de Belluno, ce que je peux comprendre.
Les sécrétions vampires étant dangereuses pour les femmes qui y sont allergiques, lui faire boire du sang de vampire serait mortel pour elle. Du coup, par rapport à la mère de Valessio, ce n'est pas marqué clairement, mais elle n'aura pas pu non plus boire du sang de vampire pour supporter l'accouchement Smile

Voilà, c'est vraiment de l'ordre du détail, préviens nous dès que les modifications sont faites o/
Dim 10 Juin - 22:17 Alyosha Thaln
Valessio
Messages : 154
Métier : Ex chef de clan / secrétaire pour vampire archéologue
Esclave
Valessio
Esclave
Bonjour Bonjour !

Alors j'ai corrigé le passage sur la mère de Valessio en disant que ce sont simplement les aptitudes de médecin de Belluno qui lui ont permis de survivre à l'accouchement, et pour Licia elle a lutté toute seule contre la fièvre.

Correction 1 :

Il est le seul éternel, banni de sa communauté pour avoir aidé de nombreux humains, dans lequel nous plaçons confiance, car c’est lui, en bon médecin, qui a empêché ma mère de mourir le jour où mes poumons se sont remplis d’air pour la première fois.


Correction 2 :

Licia est plus jeune que moi mais ce deuxième enfant est plus long à venir au monde, il lui demande beaucoup d’énergie et je crains qu’elle ne tienne pas le choc. Une puissante fièvre la maintient alitée tandis qu’une autre femme du village s’occupe d’allaiter le bébé.

En revanche le passage au présent est voulu : il s'agit d'un présent de narration que l'on peut utiliser dans le récit au passé, il rapproche la description des yeux du lecteur, et comme c'est un souvenir fort pour Valessio je voulais en accentuer l'effet ! Smile Donc il n'y a pas d'erreur de concordance je vous promets ♥️

Bonne journée et merci Razz
Lun 11 Juin - 12:03 Valessio
Alyosha Thaln
Messages : 713
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Alyosha Thaln
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Félicitations, tu es VALIDÉ par Engel et moi ♥️ !


Merci pour les corrections, et désolée pour le bout au présent, ça m'arrive de changer de temps/personne sans faire exprès, nous préférions indiquer si ça avait été le cas !
J'espère que tu t'amuseras beaucoup avec Valessio, et qu'il t'aidera à te sentir bien dans ton écriture Smile

Tu peux dès à présent remplir ou mettre à jour ta fiche de joueur, et ensuite, recenser ton personnage !


Ensuite, n'hésite pas si tu as envie à :



Amuse toi bien sur le forum ♥️

Lun 11 Juin - 12:37 Alyosha Thaln
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